Suite à Conan le Barbare (1982), vite suivi par Conan le Destructeur (1984), cette franchise était tombée dans l'oubli. On en serait presque devenu à se demander pourquoi de nouveaux volets n'avaient pas vu le jour auparavant, s'agissant de films plutôt rentables. Il faudra finalement attendre 2011 pour que Marcus Nispel (Vendredi 13, Massacre à la tronçonneuse), spécialisé depuis peu dans les remakes horrifiques, poursuive le rêve de tous fans, qui attendaient cela depuis la moitié des années 80. Toutefois, le projet s'annonçait compliqué, de par l'absence d'Arnold Schwarzenegger, LE Conan qui avait fait toute la popularité du film. Remplacé par Jason Momoa, vu à l'œuvre notamment dans Game of Thrones, Nispel pensait avoir trouvé un remplaçant de choix, même si moins musclé que son prédécesseur.
La première chose qui en ressort est le dégoût. Le film à peine commencé, c'est une voix-off déplorable qui débute par narrer l'histoire, histoire d'ailleurs qui ferait presque penser à de la pure série B. Typique de nombreux films, cette introduction, telle que Le dernier des templiers, permet de se placer dans un contexte de violence où le Mal règne en force. Car c'est cela que Nispel a voulu instaurer, une ambiance glauque et malsaine, au grand dam d'un scénario laissé en plant. L'histoire est chronologique, partant de l'enfance de Conan, continuant durant son adolescence et atteignant son paroxysme à l'âge adulte. En passant, quelques belles scènes toutefois rythment le film, à l'instar de la chasse en plein hiver, durant laquelle le jeune Conan tue, supprime, met en pièce, anéanti ses ennemis les uns après les autres.
Le reste du film est par contre ennuyant à souhait. Malgré une volonté de bien faire, rien ne ressort de ce remake aux caractéristiques plutôt douteuses, notamment avec une 3D encore une fois plus qu'inutile. Ce procédé rendant le film encore plus insupportable pour l'œil, en ajout de scènes de combat bien trop rapides, la lassitude arrive rapidement, ce qui occasionne des retombées d'attention. La cruauté des images (un nez coupé à l'épée, un homme brûlé à l'or bouillonnant, des décapitations) permet quelque fois de ressortir de son sommeil mais ne fait que confirmer l'idée générale : Conan est un film qui ne se prend nullement au sérieux, bien loin des deux premier opus. Plus le film avance, plus on se lasse, s'ennuie, et finit par converser avec son voisin au lieu de voir le film.
John Milius, en 1982, et Richard Fleischer, en 1984, n'avaient, certes, pas pondu de chef d'œuvre mais peuvent tout de même se vanter d'avoir réussi à garder le spectateur conscient. Nispel, lui, n'offre qu'une suite déplorable et scénaristiquement bête. Une fois de plus, la règle s'applique ici : le remake est inférieur au premier du nom. Néanmoins, en partie pour la 3D, ce cher réalisateur parviendra sans doute à dépasser les recettes des premiers Conan. Peut-être verrons-nous même Hollywood prendre la décision de poursuivre l'aventure, auquel cas, ce sera sans moi !