Le reboot du film de John Milius, "Conan le Barbare", qui voit Conan partir sur les traces de l'assassin de son père, le tyran Khalar Zym, dont l'objectif est de ramener sa femme du monde des morts pour en acquérir tout le pouvoir...
Je pensais qu'en regardant ce film avant l'original que je ne vais pas tarder à découvrir, cela altérerait ma vision du mythe. Hélas, même sans avoir vu le film culte avec Schwarzy, ce remake reste franchement médiocre. La faute à qui ? Surement pas aux qualités plastiques du film, entre le kitsch et le sérieux, avec ses décors réussis proposant quelques vues d'ensemble vraiment dignes des oeuvres de Frank Frazetta et ses costumes bien choisis. Ce qui est ceci dit le minimum syndical d'une telle production et d'un tel brouhaha précédant la sortie du film et constituant toute l'attente. Mais mise à part la beauté plasitique de l'oeuvre, il n'y a pas grand-chose à sauver. La mise en scène est dénuée de tout souffle épique, ne montre rien, ne propose aucune fresque grandiose que l'on était en droit d'attendre. L'émotion est au point zéro et l'alchimie entre les personnages ne fonctionne jamais. Vient alors l'interprétation, à l'image du film, très inégale : pour le duo des gentils, Jason Momoa ne convainc que rarement en monolithe hargneux, semblant pourtant parfois vraiment habité par le rôle, et Rachel Nicols joue horriblement mal et ne présente aucune personnalité quand le méchant duo père et fille se montre plus impliqué, et hélas moins présent à l'écran, exactement comme les rares instants de grâce du film. C'est finalement eux qui apportent le peu d'intérêt à ce reboot. Idem pour Ron Pearlman, touchant mais cantonné au rôle du père assassiné. Mais enfin, ce qui plombe plus que tout le film, c'est le scénario. Empilant les scènes d'action à foison sans aucun raccord ni temps mort, le rythme s'en retrouve si affecté que l'on a parfois l'impression d'avoir devant soi le schéma type du nanar fauché de base. Si encore l'on avait des chorégraphies réussies, cela passerait mais non, l'ensemble des combats exalte la fadeur à plein nez.
Bref, "Conan" est un film surfait, un coup dans l'eau, victime de ses ambitions. Quant à l'inspiration, on ne doute pas qu'il y en avait derrière la caméra de Marcus Nispel, qui parlait avec passion de son film. Au passage à l'acte, plus rien ne se voit, et l'on a rarement vu film aussi pauvre en mise en scène que riche en matière. Ce n'est pas désagréable, certes, mais cela ne se regarde que d'un seul oeil...