Un navet fini, qui n'a rien en commun avec l'univers de Conan (on l'aurait vendu sous un autre titre, on n'aurait pas vu la différence), aux effets numériques atroces (vous vous rappelez de quelques films aux fonds verts à chaque plan qui se voient à mille mètres ? Ce Conan en fait amplement partie, avec un budget incompréhensible de 90 millions... Mais où est l'argent ?!), aux acteurs qui n'y croient pas, au scénario bateau, et à une vision d'auteur (Marcus Nispel, le bourrin du film d'épouvante très bas du front) qui dénote dans ce qui essaie péniblement d'être un heroic fantasy. Exit le charme des héros en peaux de bêtes (ambiance préhistoire sous un soleil de plomb), les bestioles en tous genres qui attaquent Conan et ses amis, les valeurs des héros et des méchants qui combattent pour l'honneur et le pouvoir, ici on préfère les décors romains qui bavent de partout (que c'est moche...), un filtre gris terne et un éclairage minimum (qui c'est, qui parle ?), aucun gag ni trait d'humour (que c'est sérieux et pompeux), et surtout un goût pour les scènes "cracra pour gamins" qu'on sent directement imputables au réalisateur (le héros qui triture le nez inexistant d'un homme atrophié, puis le fait longuement étriper par une foule en colère, etc...). Il nous manque vraiment, le Scharzy un peu bébête et attachant malgré sa conception "très toxique" des relations homme-femme (ce qui a à peine évolué dans cette version 2011, on traite toujours les personnages féminins comme des monstres ou des toutous : "formidable..."), car Jason Momoa est au point zéro du jeu (il reste de marbre quelle que soit l'émotion à jouer), et sa direction d'acteur ("Vas-y, encore plus ténébreux, encore plus méchant !") n'a pas dû aider. Résultat ? Aucun des personnages ne nous est un minimum sympathique, on rêve de les voir tous clamser sans exception, et le combat "épique" tant attendu à la fin est gâché par la laideur des effets numériques (1h45 d'attente pour ça...). Que vous aimiez (ou non) les anciens films avec Schwarzy, montez sur votre canasson et galopez à brides abattues loin de ce navet qui n'a rien d'un Conan, à part peut-être son côté sexiste ("exactement ce qu'il fallait garder..."), qui s'offre un panel de personnages tous détestables, des effets spéciaux atroces (mais où est l'argent ?!), et un goût pour le touche-sang puéril. Pour un titre plus proche de la réalité du film : conservez uniquement les trois premières lettres.