1h40 à serrer les fesses pour qu'il n'arrive rien au chat. Et à Joseph Quinn (qui nous a déjà fait pleurer dans Stranger Things, on ne s'en est toujours pas remis), l'autre excellente atout émouvant de ce film autrement assez moyen (nettement moins abouti que les deux premiers opus de John Krasinski). On a donc un chat formidable, mesdames et messieurs, il
ne miaule jamais, il vient quand on l'appelle, et même quand on ne l'appelle pas, s'il voit que vous êtes en panique, et n'est jamais distrait par l'Apocalypse qui se joue sous ses yeux
(on n'a carrément pas le même à la maison). De l'autre côté, on a ce pauvre gars larmoyant, hypersensible, qui enchaîne les crises de panique (son plus grand danger : lui-même), et dont la détresse nous brise le coeur environ toutes les dix minutes. Ce gars terrorisé, qui n'a rien d'un Rambo (berk), on y croit pour de bon, on pense qu'on ne ferait pas mieux dans ce contexte, et on s'identifie vite à lui, surtout dans une scène
vraiment touchante où il égaye une journée catastrophique avec juste un coup de feutre noir
(on a fondu). Alors mettez le chat et Joseph Quinn ensemble : c'est le vrai duo de ce film. Pour Lupita Nyong'o, malheureusement son personnage antipathique nous a indifféré très vite, dès la scène où
elle fait demi-tour avec son chat à travers la foule qui va vers l'embarcadère de survie...condamnant donc volontairement son chat.
Heureusement que la suite rattrape notre avis à son égard, en brossant un portrait très triste de sa jeunesse, jusqu'au final très réussi pour elle aussi (et super choix de chanson). Si l'on parle beaucoup des personnages, et des quelques (très) jolies scènes de ce Sans un bruit - Jour 1, c'est qu'on n'a à l'inverse pas grand-chose à dire sur le reste, très fade. La mise en scène est très classique (exit le montage et la photo de Krasinski), il y a Michael Bay à la production et cela se sent (beaucoup plus d'explosions bourrines et de voitures qui volent : ça n'a rien à faire là), et au final on n'apprend rien de plus que les autres films n'ont pas déjà dit sur les créatures, (sauf une scène avec un "
œuf
"? - on n'a rien compris à ce qu'on a vu -). La mécanique de l'effroi perd aussi énormément en finesse, avec une surdose de jumpscares (sursauts) pas fins, jusqu'au cliché "rêve qui fait sursauter" (ridicule), et quelques scènes absurdes quant au fonctionnement des monstres (il faut nous expliquer comment
le monstre peut entendre le binôme - et le chat - dans l'eau du souterrain qui fait un tumulte pas possible, et à l'inverse ne peut pas entendre le coeur de Joseph Quinn sur la poutre alors qu'il a littéralement le tympan collé sur lui...
On nous prend pour des gogos). Mais, malgré cette réalisation (et production) vraiment moins finaude et moins intéressante que les deux premiers opus, on n'a pas passé un mauvais moment, grâce aux crises d'angoisses déchirantes de ce pauvre Monsieur (très réaliste, pour une fois), grâce à un final qui nous a fait ouvrir grand les yeux (
l'héroïne qui refait le final du Père qui sauve ses gamins dans le premier film, et le maladroit qui tape son meilleur sprint en agrippant le chat, et les bestioles qui lui frôlent les guibolles...
Oui, là, on était carrément dedans), et grâce à un super chat qui nous a fait transpirer tout le film. "Sans un miaou", bientôt sur vos écrans.