Encore un film tiré d’un artiste, POLLOCK a eu le mérite d’être incarné par le trop rare Ed Harris qui signe là sa première réalisation. Mûrissant ce projet depuis une décennie, M. Harris a enfin pu voir son projet arrivé à terme et nous dévoile son goût pour ce peintre hors norme, révolutionnaire à la fois détesté et admiré. Le film se penche sur sa vie de peintre et d’époux à partir du moment où il commence à se faire un nom dans le métier. Très classique dans sa tournure, le film n’en est pas moins intéressant de découvrir les différentes facettes d’un artiste en proie à de gros problèmes d’alcool qui causeront sa perte. Incarné avec force et persuasion par un Ed Harris toujours aussi bon et entouré, entre autres, de Marcia Gay Harden (oscar du meilleur second rôle) POLLOCK est un film biographique guère novateur, mais une peinture du peintre. On pouvait s’attendre à un film un peu décalé à la manière de ses œuvres, au contraire, Ed Harris a privilégié le côté réaliste, sombre. Il n’épargne pas son personnage ni la société qu’il décrit (explosive et penchée vers l’apparence : à partir du moment où un journaliste écrivit un article sur Pollock dans Life, les gens vont trouver le travail du peintre remarquable alors qu’avant il le dénigrait). Il n’en ressort pas moins une œuvre profonde, humaniste, déshumanisé qui donne encore plus envie de découvrir le travail de ce peintre récent.