Un poil prétentieux, le réalisateur Gavin Wilding nous affirme que son film est terrifiant de bout en bout. Après une heure de projection, on aurait cependant plutôt tendance à bâiller aux corneilles, à se demander à quoi rime ce long-métrage qui tient davantage du non-film que d'autre chose (la scène d'intro est prometteuse, mais ensuite ça se résume presque à un conflit père/fille, palpitant pour un thriller n'est-ce pas ?). Et pourtant... Passée cette heure d'une extrême platitude, tout bascule. Et on comprend que tout ce qui précédait, aussi poussif soit-il, n'était autre qu'une gigantesque scène d'exposition ! On ne s'attardera pas sur l'identité du méchant, le film ne nous laissant le choix qu'entre trois personnages et y allant mollo pour les fausses pistes. Bref ce n'est pas de ce côté-là que "Christina's house" étonne, mais bien par son inespérée dernière demi-heure. Sans prévenir, le film décolle et son dernier tiers n'a pas grand-chose à envier aux slashers et films d'horreur plus réputés. Les intentions du réalisateur étaient d'ancrer son film dans la réalité. A ce titre, on se retrouve avec un casting qui va du très bon au très discutable (pour faire plus vrai ???). S'en tirent avec les honneurs Brad Rowe (qui ressemble furieusement au Brad Pitt de "Fight Club") et Allison Lange (une héroïne assez mignonne et pas conne pour une fois). John Savage - en père menaçant -, Jerry Wasserman - en shérif au vague air de Lance Henriksen - et Brendan Fehr sont déjà un cran en-dessous. Le pompon revient au frère de Christina : je ne parierai pas un Euro sur la carrière de Lorne Stewart :-). Bien que franchement décevant pendant une heure, "Christina's house" a réussi à me laisser sur une bonne impression. L'élément moteur du scénario ne nous est révélé que très tardivement, une subtilité d'écriture qui a le mérite d'amener une excellente fin (je parle ici des 70 dernières secondes).