Une claque tant visuelle que scénaristique pour ce film d’animation français. L’esthétisme, héritier de la ligne claire des bandes dessinées belges (Hergé, Jacobs, Martin), fait penser à celui d’autres films comme « J’ai perdu mon corps » (2029) de Jérémy Clapin et « Le sommet des dieux » (2021) de Patrick Imbert. Quant au scénario, polar de science-fiction qui se déroule sur Terre et sur Mars (d’où le titre, nom de la navette spatiale qui relie les 2 planètes) en 2200 et qui ressemble à Dubaï ou Abu-Dhabi, il intègre les sujets d’actualité en matière d’intelligence artificielle et de robots, thème qui a beaucoup influencé les films de science-fiction en 2023, tels des courts métrages comme « Autopilot » (2023) de Jennifer Zhang, « I’m not a robot » (2023) de Victoria Warmerdam ou « « Zuiger » (2023) de Steve Oen ou le long métrage « The Creator » (2023) de Gareth Edwards, qui se déroule en 2065 où c’est la guerre entre les Humains (américains) et les robots humanoïdes (asiatiques). Outre une histoire sans temps morts, dès le début, avec moults rebondissements, on retrouve l’ambiance de « Total Recall » (1990) de Paul Verhoeven [d’après un roman de Philip K. Dick (1928-1982)], qui se déroule sur Mars en 2048, de « Blade Runner » (1982) de Ridley Scott (d’après aussi un roman de Philip K. Dick), situé en 2016, où un ancien policier traque des réplicants qui se sont révoltés (
ici, c’est Aline Ruby, ancienne militaire et alcoolique qui mène l’enquête, avec un robot androïde, Carlos Rivera, réplique de son ancien collègue décédé, sur la disparition de Jun Chow, une étudiante en cybernétique, et qui traque sur Terre une hackeuse, Roberta Williams qui déplombe les robots et les libère
) et même de « 2001, l’odyssée de l’espace » (1968) de Stanley Kubrick (envol final de la navette Mars Express). L’humour n’est pas absent avec des clins d’œil à notre quotidien informatique (mises à jour incomplètes, bugs, etc.).