4,0
Publiée le 28 mars 2022
En corps commence par un quart d'heure de grâce absolue, à l'Opéra de Paris, où; sans nécessité de dialogues, l'intrigue du film s'installe, indépendamment et avec de somptueux moments de danse classique, qui devraient séduire même ceux qui n'ont pas d'affinités avec cet art. Après cela, le retour sur terre est difficile mais Klapisch n'est pas un novice et retrouve ses bonnes habitudes de cinéaste de l'air du temps, s'attachant à la reconstruction physique, mentale et sentimentale de son héroïne, judicieusement incarnée par une danseuse professionnelle, Marion Barbeau, qui ne démérite pas dans son jeu d'actrice débutante, même aux côtés de poids lourds confirmés, tous excellents : Pio Marmaï, Bruno Podalydès, Muriel Robin et François Civil, entre autres, des rôles secondaires qui assurent et apportent, pour certains d'entre eux, un humour bienvenu. Klapisch, dont on connait l'attachement à l'art chorégraphique, dans ses différentes déclinaisons, du hip-hop à la danse contemporaine, alterne les scènes dédiées et la comédie de caractère(s), avec la fraîcheur qui caractérise son cinéma et une amusante candeur, parfois, mais surtout une fluidité de tous les instants. En corps est une belle façon de se renouveler pour Klapisch, sans se renier, avec la notion de troupe visible dans L'auberge espagnole et ses suites, sans perdre de vue les parcours individuels de vie qu'il rend, à sa manière particulière, à la fois héroïques et chaotiques mais passionnants à suivre. En corps est l'une des plus belles réussites de son auteur.
4,0
Publiée le 9 février 2023
Entre très bons films et ratages, Cédric Klapisch fait maintenant partie intégrante du cinéma français depuis un moment. Celui-ci ne me disait rien du tout. Je me suis lancé un peu à reculons après l’annonce de toutes ses nominations aux prochains César. J’ai bien accroché très vite. Même si ni la mise en scène ni le scénario ne sortent vraiment de l’ordinaire. Mais on s’attache très vite à tous les personnages, et il flotte très vite une certaine ambiance et un certain charme. Le casting y est aussi pour beaucoup. Marion Barbeau, danseuse à la base et recrutée dans ce sens, est vraiment très bien, une belle révélation. Le reste de la distribution est au diapason avec notamment François Civil, Pio Marmaï, Denis Poldalydès ou encore Muriel Robin (très touchante). A l’instar de Tár et de la musique classique, je ne suis pas très danse, mais j’ai beaucoup aimé ce film. Pas un chef d’œuvre, mais un joli film sur la résilience, agréable et plein d’émotion. Une belle surprise qu’on quitte avec le sourire.
4,0
Publiée le 19 mai 2022
On attendait le nouveau Klapisch avec impatience. Quatre ans après “Deux Moi”, le réalisateur fait danser les âmes blessées avec “En corps”. L’intrigue suit Elise, une jeune danseuse étoile à l’avenir prometteur mais qui se blesse lors d’un spectacle. Son destin se voit bouleversé. Elle décide alors de suivre des amis restaurateurs le temps de sa convalescence. De rencontres en rencontres, la jeune femme va tenter de redonner un sens à sa vie et le trouvera dans la danse contemporaine. Avec “En corps”, Cédric Klapisch oppose deux mondes proches mais si différents ; la danse classique et son exigence méticuleuse et la danse contemporaine synonyme de lâcher-prise. Si la comédie dramatique déborde de bons sentiments avec des personnages comme François Civil et Muriel Robin, c’est un film optimiste qui fait du bien. Le casting est beau, les scènes sont touchantes ou drôles et finalement, qu’importent les clichés et le manque de surprise.
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3,0
Publiée le 17 août 2022
On pourrait être étonné de retrouver l’un des réalisateurs hexagonaux les plus à même de croquer son époque à la tête d’un film sur la danse. En effet, Cédric Klapish, qu’on ne présente plus, a été l’un des fers de lance de toute une génération de cinéastes français à travers ses portraits ô combien justes et réalistes d’une certaine jeunesse tricolore et cosmopolite. On pense notamment à sa « trilogie Erasmus » composée des illustres « L’Auberge espagnole », « Les Poupées russes » et « Casse-tête chinois » et bientôt prolongée par la série à venir « Salade grecque ». Depuis, il va d’un sujet à un autre enchaînant des pépites (ahhh « Ce qui nous lie » et ses délices viticoles) et des films plus anodins (son dernier en date, « Deux moi »). Mais « En corps » n’est pas véritablement un film avec la danse en thème central ou en proposition marketing de base comme le font si bien les américains depuis le succès de « Save the last dance » au début des années 2000 puis de « Sexy dance » et ses multiples suites. Pas de teen movie ici donc mais une histoire de résilience et de passion dont la danse est juste le moteur et le contexte.

Et si le film a connu un très joli succès en salles au printemps en France, c’est certainement parce qu’il fait du bien et que les spectateurs avaient certainement besoin de ce type de sensations pour leur venue ou leur retour dans les salles de cinéma. A ce titre, « En corps » est agréable et c’est un véritable feel-good movie, pas trop niais (quoique parfois...), pas trop sentencieux au niveau des valeurs édictées et pas trop superficiel (il y a de jolies choses dites ici sur le fait de se battre pour ce (et ceux?) que l’on aime). Mais il faut bien avouer que ce long-métrage restera à posteriori un opus mineur dans la filmographie de son auteur. Si l’entame est fabuleuse (on a droit à un superbe prologue dans les coulisses d’un opéra où l’héroïne apprend qu’elle est cocue suivi d’un générique du même acabit), la suite du film reprend des chemins bien plus balisés. L’histoire en elle-même est plutôt prévisible et aligne les lieux communs (amoureux, familiaux, amicaux, ...) mais avec assez de finesse d’écriture pour ne pas sombrer dans le film à l’eau de rose.

Alors, comme cette histoire de ballerine blessée qui veut reprendre sa passion de tout son cœur n’a rien de sensationnel, on se rabat sur tout ce que ce film offre en parallèle. Il y a d’excellents seconds rôles, comme Muriel Robin qui vient apporter sa gouaille sincère et directe à un personnage qui lui va bien ou encore le couple formé par Souheila Yacoub (tornade découverte dans « Entre les vagues ») et Pio Marmaï, un fidèle du réalisateur. En revanche, le personnage de kiné joué par Francois Civil, autre fidèle de Klapish, est moins réussi et frôle la caricature. On ne voit donc pas passer les deux heures que dure le film, même si les numéros de danse n’ont rien de transcendant (comparé par exemple à la claque assénée à ce niveau par l’immense « Climax »), que l’on sourit plus que l’on ne rit et que l’on n’est jamais vraiment touché par les problèmes du personnage joué par la danseuse Marion Barbeau, pas très charismatique. Cependant, rarement la caméra du cinéaste n’avait fait aussi bien corps avec les personnages et le sujet pour une mise en scène de toute beauté. En bref, « En corps » c’est sympa mais sans plus même s’il faut avouer que l’on sort de là avec la pêche.

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3,5
Publiée le 4 avril 2022
Au delà du thème de la danse, c'est avant tout un thème sur la reconstruction, où comment parvenir à rebondir après être tombé bas. Elise, danseuse classique, se blesse grièvement. Son avenir dans la danse est dangeuresement compromis. Avec l'aide de son kiné et de ses amis, elle va tenter de remonter la pente, notamment par la danse contemporaine.
Les danses sont magnifiques et envoûtantes, très agréables à regarder tandis que les personnages secondaires apportent tous un plus au film. J'ai cependant trouvé le rythme un peu trop long avec des périodes de mou, ce qui m'a empêché d'être transportée par l'histoire mais simplement de l'apprécier.

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4,0
Publiée le 31 mars 2022
Elise (Marion Barbeau) a vingt-six ans. Elle est danseuse étoile dans une grande compagnie. Elle se blesse gravement lors de la première de La Bayadère. Sa convalescence sera longue ; peut-être même devra-t-elle renoncer à la danse. Cet arrêt impromptu oblige Elise – dont le fiancé vient de la quitter – à une douloureuse introspection. Elle peut s’appuyer sur son kinésithérapeuthe (François Civil), qui l’aime secrètement. Son père (Denid Podalydès), en revanche, est plus maladroit avec elle et peine à lui exprimer ses sentiments.
Pour chasser l’ennui, Elise trouve à s’employer auprès de Loïc (Pio Marmaï) et Sabrina (Souheila Yacoub), un couple de restaurateurs qui travaille dans une résidence d’artistes, sur la côte armorique, tenue par Josiane (Muriel Robin). C’est là qu’Elise retrouve par hasard le chorégraphe israélien Hofesh Shechter et sa troupe.

J’ai pour le cinéma de Cédric Klapisch les yeux de Chimène. J’ai grandi avec lui depuis "Le Péril jeune" et "Un air de famille". J’ai applaudi comme des millions de spectateurs au succès de "L’Auberge espagnole". Je lui trouve un talent unique pour comprendre et restituer, avec humour et finesse, les états d’âme de ma génération, qui entra dans l’âge adulte dans les années 90, avant Internet et Meetic, avec Erasmus et le 3615.

Certes Cédric Klapisch a vieilli. Il a dépassé les soixante ans. Ses derniers films, "Ce qui nous lie" et "Deux moi", ne sont pas totalement convaincants, même si je les ai défendus avec une fidélité inaltérable. Mais, on retrouve dans "En corps" la justesse de son regard.
On la retrouve dans la façon dont il campe son héroïne brutalement confrontée à l’obligation de s’inventer une seconde vie. On le retrouve dans la relation qu’elle entretient avec son père, interprété à la perfection (comment en aurait-il pu être autrement ?) par le toujours parfait Denis Podalydès. On la retrouve aussi dans le soin qu’il porte aux seconds rôles. Il les a confiés à des acteurs qu’il connaît bien : François Civil (dont la ressemblance avec Romain Duris que Klapisch avait lancé m’a toujours frappé) interprète un kiné un peu branque, secrètement amoureux d’Elise. Pio Marmaï joue un cuisinier obsessionnel qui forme avec la volcanique Souheila Yacoub ("Entre les vagues", "De bas étage", "Climax") un couple détonnant.

Mais si "En corps" m’a tant séduit, c’est pour un motif très personnel. Son vrai sujet est la danse contemporaine qui est ma passion secrète, une passion dont, bizarrement, je suis incapable de parler. Je suis un fan de la première heure du Théâtre de la Ville et de sa programmation éclectique. J’ai biberonné aux spectacles de Pina Bausch, de Maguy Marin, de Wim Vandekeybus, de Jan Fabre, de Ohad Naharin et bien sûr de Hofesh Schechter. Je ne pouvais par conséquent qu’être enthousiasmé par cette histoire qui raconte de l’intérieur la préparation d’un spectacle – comme je l’ai été l’an dernier par "Indes galantes".
2,0
Publiée le 31 août 2022
Malheureusement, je n’aime pas du tout cet esprit thérapie de groupe.
Les gens dansent et entourent cette jeune femme avec un chef au milieu qui donne des conseils et surtout une surdose de bienveillance assez pénible.
Je n’aime pas non plus les danses hip-hop ou électro ou tout le monde est joyeux de vivre.
Ça fait trop de bons sentiments.
Je reconnais pourtant la sophistication de certaines images qui rend les mouvements très beaux.
4,0
Publiée le 4 avril 2022
Il en va de Klapisch comme il en a été de Lelouch : on est surpris et bouleversé quand la recette utilisée (bons sentiments et confiance absolue en la puissance narrative du cinéma) fonctionne aussi bien !

En corps commence de façon très efficace : de superbes scènes de danse, un personnage qui impose immédiatement sa présence (formidable Marion Barbeau, une révélation), et une grande densité dramatique en une seule séquence.

Lancé sur ces très bons rails, le film enchaîne ensuite une alternance de morceaux de bravoure et de temps calmes consacrés au tableau d'une lente reconstruction faisant suite à un double deuil. Sans verser dans le sentimentalisme niais, Klapisch brasse de belles et profondes émotions qui font mouche. Une des forces du film est de situer une bonne partie de son action dans un environnement dopé par la fougue des danseurs, et dans lequel trône une Muriel Robin impériale. Pio Marmaï est renversant en cuisinier possédé, et le couple qu'il forme avec Souheila Yacoub est très drôle.

La troupe du chorégraphe Hofesh Schechter insuffle dans En corps un souffle puissant et bienfaisant, qui célèbre l'exultation des corps, et des âmes. C'est vraiment très beau.
3,5
Publiée le 2 avril 2022
Klapisch aime bien les jeux de mots lorsqu'il choisit les titres de ses films : 5 ans après "Ce qui nous lie", un film sur le milieu viticole, voici "En corps", un film sur le milieu de la danse, ou, plutôt des danses. Danse classique, danse contemporaine, la reconversion d'une grande danseuse de la danse classique à la danse contemporaine à la suite d'un accident au cours d'une représentation. Cette grande danseuse est interprétée par Marion Barbeau, une grande danseuse classique, nommée première danseuse du ballet de l'Opéra de Paris en 2018. Bien entendu, dans ce film, on la voit danser en classique et en contemporain, mais on la voit aussi, jouer, comme on dit, la comédie et elle s'avère excellente comédienne. Film sur la résilience, sur le combat d'une fillette puis d'une femme qui a perdu sa mère très jeune face à un père certes aimant (à sa façon !) qui, avocat qu'il est est, aurait préféré que sa fille fasse des études de droit plutôt que de se tourner vers la danse. Une histoire plutôt banale, mais rehaussée par les nombreuses scènes de danse, tant classiques que contemporaines. Concernant ces dernières, on y retrouve le danseur et chorégraphe israélien Hofesh Shechter. Mon humble avis : c'est loin d'être mauvais, mais c'est également loin de valoir ce que proposent des chorégraphes comme Mourad Merzouki ou Kader Atou ! Plusieurs spectateurs ont applaudi à la fin du film : je n'irai pas jusque là !
2,0
Publiée le 12 août 2022
Ouh là, je viens de voir le plus mauvais Klapisch. J'ai eu l'impression de me retrouver face à un film de danse des années 2000 à la sauce états-unienne, mais à la française. La danseuse étoile qui se blesse gravement, qui rencontre un groupe de danse urbaine, qui revit grâce à cela et retrouve le plaisir de danser malgré sa blessure, des histoires d'amour contrariée... Bla bla bla... Vraiment bof que seules quelques très bonnes chorégraphies viennent à peine sauver.
0,5
Publiée le 5 février 2024
"Stop, ou encore" ?... D'un spectacle, l'autre : un gros extrait du répertoire pour commencer ("La Bayadère"), et un (heureusement) plus court par compagnie contemporaine en conclusion. Et au milieu ?... Du remplissage laborieux, entre moraline appliquée au "monde de l'art", romances insipides et dialogue familial embarrassé - le tout pour deux heures d'un ennui colossal, au général ! Que retenir de ce poussif "En Corps" (kolossale finesse...) ? La danse classique est le monde du rêve et de l'effort (qui doit ne pas se voir), la danse contemporaine, celui de la gesticulation redondante. De la grâce, à la gymnastique... Nouveau ratage de Cédric Klapisch - seul le directeur-photo tire (par moments) son épingle du jeu (c'est d'ailleurs le même que pour le lamentable "Ce qui nous lie", le précédent "long" du cinéaste, déjà "entre deux", là, vendanges - savoir Alexis Kavyrchine). Mais avec un scénario (co-écrit avec l'ex de Julie Gayet) minable, pas de dialogues et un casting indigent (au sein duquel se barbe Denis Podalydès, claudique Muriel Robin ou s'égare Pio Marmaï - et que dire de l'"héroïne", jouée si mal par la Première danseuse Barbeau ???)... Laissons place opportunément au "Royaume des Ombres" (cinématographiques) !
3,5
Publiée le 4 avril 2022
On retrouve régulièrement dans le cinéma de Cédric Klapisch un destin qui doit s'adapter à des péripéties, qui va trouver sa force dans des rencontres et des choix importants, En Corps n'échappe à la règle, et comme souvent, qu'importe à quoi il adapte ses thématiques, c'est une réussite.

Ici, il les adapte au parcours d'une danseuse qui va devoir faire face à une blessure pouvant potentiellement mettre fin à sa carrière, et le cinéaste ne surprend pas, on retrouve ses sujets phares, sa façon de faire ainsi que des visages connus. Il met en scène l'humain face à l'adaptation et qui doit se relever, physiquement et mentalement, et finalement se reconstruire. Il aborde de nombreux autres sentiments avec ce personnage de danseuse, trop parfois, et on regrettera certains éléments qui arrivent trop rapidement et/ou facilement, à l'image de la rencontre amoureuse de l'héroïne.

Malgré ça, difficile de ne pas adhérer à En Corps, déjà, car ce n'est aucunement préjudiciable, et surtout parce qu'on retrouve toute la fraicheur et la spontanéité du cinéma de Klapisch, qui s'adapte toujours à merveilleusement à chaque génération qu'il met en scène. On s'intéresse puis on s'attache vite aux personnages, même ceux qui ne restent pas beaucoup de temps à l'écran, on a envie de les suivre, voir les évolutions et l'alchimie qui va se créer entre eux. C'est là l'une des forces du film, il est toujours en mouvement, les personnages, existent, vivent, ont des choses à dire, à faire, sont parfois drôles, cons, émouvants, et ils sont nombreux à parvenir à exister autour de l'héroïne.

L'alternance des tons fonctionne plutôt bien, même si, là aussi, il n'évite pas quelques pièges ou facilités, notamment dans le registre amoureux ou la relation paternelle, mais il parvient tout de même à créer des moments légers et drôles, même lorsque, d'apparence, ça ne s'y prête pas (et on remercie Pio Marmaï pour ça !). S'il capte bien le moment où la vie bascule, il en est de même pour les instants du quotidien ou lorsque l'héroïne est dans sa bulle.

Enfin, En Corps est aussi intéressant pour la mise en scène de Klapisch, qui ne se contente pas de filmer la danse, mais de l'inclure dans ses mouvements de caméra ou de la capter avec originalité. Cet aspect rajoute de la fraicheur au film, il le fait avec fluidité et simplicité. L'utilisation de nombreux éléments (musique, objet du quotidien ...) est aussi intéressante. Enfin, il sublime aussi ses comédiens, en particulier Marion Barbeau, mais aussi tous ceux qui vont graviter autour d'elle, de Denis Podalydes, en paternel peu doué dans les rapports humains, à François Civil en kiné un peu gênant.

En définitive, En Corps rejoint la belle et fraîche filmographie de Cédric Klapisch, qui parvient à mêler ses thématiques de prédilection, ainsi que sa mise en scène, à celle de la danse, sublimant ses comédiens et créant une aventure humaine, non sans défaut, mais qui vaut largement le coup d'œil !
3,5
Publiée le 29 octobre 2022
Les critiques qui ont qualifié ce film de meilleur Klapish se sont un peu emballés... La reconstruction de cette danseuse blessée n'est certes pas inintéressante mais assez convenue malgré quelques moments de rires et d'émotions et même si c'est très bien filmé.
3,5
Publiée le 1 avril 2022
un film qui sans être un chef d'oeuvre comme les films de jeunesse du réalisateur, a provoqué chez moi beaucoup de rires intérieurs ( il y a plein de clins d'oeil, comiques et répétitifs, la caravane, la cuisine, le prénom de la copine de Yann, après qu'il ait été largué et d'autres qui ne me reviennent pas mais qui sont bien marrants) Ceci dit personne ne riait dans la salle, car c'était autant premier que troisième degré....Les acteurs sont attachants , notons l'invité Podalydès qui crève l'écran même avec des cheveux gris (attention aux teintures)...Il y a d'excellents passages de danse Hip hop chargés de l'émotion du martèlelement de la musique et des corps des danseurs, érotique et spectaculaire !!! C'est un film pour les jeunes ai je envie de dire, ça sent le passage de génération, mais attention, cela reste un film assez démonstratif sur les rapports humains et le milieu de la danse . Paris est aussi un personnage du film, délicatement filmé par klapisch.....ON passe un bon moment devant l'écran, un moment qui fera réfléchir les plus jeunes, ( 30 ans et un peu plus) il faut bien de temps en temps...Je conseille, mais la patte Klapisch est moins acerbe, seraient les années qui passent ???
2,5
Publiée le 31 mars 2022
En dehors de ses classiques que l’on ne cite plus, Cédric Klapisch, c’est également la force des sentiments à travers un vignoble dans « Ce qui nous lie » et un portrait moderne de Paris avec « Deux moi ». Il continue de sonder ce qui enrichit le langage corporel, cette fois-ci à travers la danse. Ce qu’il a pu capter à l’Opéra de Paris, notamment avec son documentaire « Aurélie Dupont, l’espace d’un instant », il en vient à en faire un sujet de fiction à part entière, centré sur la reconstruction d’une danseuse de ballet, qui se reconvertit peu à peu dans un autre registre. Le récit dressera constamment des ponts entre deux mondes, qu’il convient de consolider, à la force du mouvement, générée par l’âme et le corps même des interprètes.

L’ouverture fascine et sans perdre de temps, des coulisses à la scène, de la réalité et spectacle, Klapisch nous convie dans un élan maîtrisé et somptueux, à la présentation des enjeux à venir pour l’étoile de l’Opéra. Sa chute est aussi physique que sentimental, un éventail de symbolisme qui prend le geste tel qu’il est pour introduit une entorse aux règles élitiques de la danse classique. Et soudain, un générique punk-rock vient investir ce lac des signes, en décalage avec leur environnement et en pleine errance dans un moment de flottement. C’est le coup de fouet nécessaire pour enfin visualiser la portée d’une intrigue qui ne joue pas dans l’originalité. Hélas, cette sensation s’estompe assez rapidement, lorsque l’on revient conclure la scène d’exposition. Élise (Marion Barbeau) ne sera donc plus la seule à boiter, car la narration va suivre cette même dynamique, même au-delà de sa guérison partielle. Il y avait déjà ce genre de limites, que l’on pouvait distinguer dans ces premiers films, car la recette ne prend plus aujourd’hui.

Si le cinéaste semble satisfait du plaisir qu’il a de capter les corps en osmose, ce sera au prix d’une grande subtilité. Ce qui faisait de lui un grand narrateur, c’est avant tout parce qu’il est sensible et il parvient souvent à projeter cela à l’écran, mais pas cette fois, pas avec toute l’amplitude qu’il aurait souhaitée. Ce qui est assez fâcheux, sachant que Marion Barbeau finit par convaincre et porter à elle seule cette intrigue cousue de fils blancs. Et si cela ne manquait pas d’être surligné à chaque étape, ce sera souvent le verbe qui aura raison du non-dit, du langage du corps et de la danse, afin de transcender la douleur d’une martyre. Cela ne donc ni justice au parcours de la jeune danseuse, ni à l’investissement du compositeur et chorégraphe Hofesh Shechter. Nous passons plus de temps à côté du sujet, là où l’on croit pouvoir tenir une galerie de personnages secondaires, prêts à tirer Élise vers le haut. La réconciliation avec le père (Denis Podalydès), le souvenir d’une mère, les conseils de Josiane (Muriel Robin), un potentiel compagnon gay, le renouveau artistique illustré par la cuisine de Loïc (Pio Marmaï) et une sous-intrigue maladroitement, voire inutilement inspirée par le kinésithérapeute Yann (François Civil).

C’est une bien belle troupe qui mérite une meilleure cohérence, mais surtout un aboutissement plus intuitif, au lieu d’ôter toute cette réflexion au spectateur, qui n’a plus que l’image à se mettre sous la dent. « En Corps » ne manque pas d’éléments attachants et nous attrape quelques sourires au passage, mais jamais il ne nous laisse pleinement vivre le succès d’une héroïne, qui parvient à se défaire de ses démons. Le spectacle final tranche évidemment avec le ballet d’ouverture, mais atteint rarement le même panache dans sa mise en scène. Les palpitations se feront attendre, tout comme le sensationnel, qui restera de l’ordre du privilège.
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