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DoV
1 abonné
34 critiques
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4,0
Publiée le 6 janvier 2022
Les dialogues permanents, précis et plein de malice m'ont fait penser à un film de Woody Allen, ce qui est toujours un plaisir. Par moments, on a l'impression d'être en séance de psychanalyse, d'autant que la mise en scène rappelle un peu la série En thérapie ... Cadrage serré, lumières travaillées, bref, du beau travail. La femme et l'ex femme de Philippe Roth révèlent deux facettes de l'écrivain, qui sont très différentes de celle qu'il montre dans le récit de sa relation avec sa jeune maîtressespoiler: , qu'il prétend imaginaire. Le doute reste et c'est peut-être mieux ainsi .
Léa Seydoux nous offre un magnifique portrait de femme et de son désir. Elle est, pour ce faire, absolument star, au sens du vieil Hollywood. Magique. Le désir, jeu et agressivité, également plaisanterie et tout au fond de soi, drame. Splendeur rarissime dans le cinéma français.
C'est un peu long, bavard, certes intelligent, mais bourré de poncifs et un poil misogyne : c'est du Roth plus que du Desplechin. Ce dernier aurait pu mieux diriger Mlle Devos (médiocre), donner plus d'espace à Mlle Marder (brillante). Podalydès en écrivain américain et Seydoux en bourgeoise anglaise ? Peu crédibles, mais ils nous permettent d'entrer dans de belles scènes d'intimité.
Je me faisais une joie de voir un bon film. Las... au bout de 10 minutes je me demandais si j'allais tenir jusqu'au bout. 50 minutes plus tard, au milieu de l'épisode de l'ex cancéreuse en phase terminale, je me suis levée et suis partie en me disant que je rien ne m'obligeait à m'infliger ça jusqu'au bout, même pas le fait d'avoir payé un ticket. Jamais je ne suis sentie aussi heureuse de me retrouver à l'air libre!
Premier bémol pour pour Phillip/Podalydès il est difficile de croire à un juif américain quand son interprète est l'image même du français lambda. Par là même on constate que les décors n'aident pas beaucoup, sans caractère, on n'imagine pas clairement qu'on se trouve en 1987, et on ne décèle pas franchement les Etats-Unis ou Londres. On peut trouver le film trop théâtral, ou du moins très littéraire. Mais qu'on le veuille ou non ça reste logique, lui est romancier et ce qui l'a uni à cette amante plus jeune reste justement la littérature. Si il y a échange le rapport entre les deux restent bien celui d'une fan qui a séduit son auteur, qui lui bien qu'admiratif voit aussi et surtout une source d'inspiration riche et savoureuse avec en prime du sexe adultérin. Deplechin signe un film à l'image de son personnage principal, élitiste, bavard et nombriliste ce qui est judicieux artistiquement parlant, moins si on pense grand public. Phillip/Podalydès s'avère plutôt antipathique car manipulateur/menteur pour séduire réellement le spectateur. Un film qui ne convainc jamais, mais qui finit par être assez passionnant grâce à des dialogues, textes, merveilleusement écrit le tout dans un écrin d'élégance qui a son charme. Site : Selenie
Une belle adaptation par Deplechin qui nous donne l'essentiel du roman de Philippe Roth, ses obsessions, son rapport aux femmes. Léa Seydoux et Denis Podalides y sont d'une grande beauté, de sensualité et de bavardages délicieux, gourmands. Pour qui aime l'univers de Philippe Roth
Malgré le charme et le talent de Léa Seydoux, Arnaud Desplechin déçoit avec ce film brouillon et bavard. Le seul passage intéressant est le chapitre 11, avec un dialogue intéressant sur le mensonge.
Un film très ennuyant. Des longs dialogues qui n'emennent à rien. Prétentieux. Depuis le début je voulais sortir de la salle. On comprend que le réalisateur veut raconter l'histoire de manière "théâtrale" mais cela ne marche pas. On a l'impression que les acteurs ne croient pas toujours à ce qu'ils disent. Un film plat. Les acteurs ne sont pas mauvais, mais ils ne peuvent pas sauver un film qui n'est pas du tout crédible.
Londres. 1987. Un célèbre écrivain américain (Denis Podalydès), exilé à Londres, un pays dont il réprouve l'antisémitisme, travaille sans relâche à l'écriture de son prochain roman. Il reçoit dans son atelier son amante (Léa Seydoux) avec qui il entretient une liaison au long cours. D'autres femmes occupent sa vie : une ancienne maîtresse (Emmanuelle Devos) qui se bat de l'autre côté de l'Atlantique contre le cancer qui la ronge, une brillante étudiante souffrant de troubles neurologiques, une interprète tchèque qu'il a aidée à franchir le Rideau de fer. Sans oublier son épouse (Anouk Grinberg) qui jalouse ses fantômes de papier.
Arnaud Desplechin incarne jusqu'à la caricature un certain cinéma français mitonné à l'IDHEC (l'ancêtre de la Fémis). Intelligent. Élitiste. Très écrit. Réunissant le ban et l'arrière-ban des plus grands acteurs français. Parisien en diable, même s'il autorise quelques incursions dans la province française la plus lumpenprolétarisée ("Roubaix, une lumière"). On adore - avec une pointe de snobisme - ou pas. On aura compris de la présentation, très orientée, que je viens d'en faire que je me classe dans la seconde catégorie.
"Tromperie" coche toutes les cases de ce cinéma très cérébral. Il les coche d'autant plus qu'il est l'adaptation d'un roman du très cérébral écrivain américain Philip Roth, qui aura raté le prix Nobel d'un cheveu par la faute de vaines polémiques que le jury suédois craignait de se voir reprocher. "Tromperie", écrit en 1990, n'est pas son oeuvre la plus récente. Desplechin caressait depuis longtemps le projet de l'adapter. Le Covid et l'impossibilité dans laquelle le réalisateur s'est trouvé de lancer un projet plus vaste lui en ont fourni l'occasion.
Le montage, les décors, les lumières : tout concourt à plonger le spectateur dans un état nébuleux, où les questions l'emportent sur les réponses. Quelle est la temporalité du récit ? Quelle en est la réalité ? Ces femmes existent-elles vraiment ? Ou sont-elles le produit de la - riche - imagination de l'écrivain en plein travail ? Desplechin, dans toute son oeuvre, aime nous laisser dans le flou. Et "Tromperie" y parvient mieux qu'à son tour.
Le film souffre toutefois de deux handicaps rédhibitoires. Le premier est d'avoir été tourné en français avec des acteurs français alors qu'il s'agit d'une oeuvre éminemment anglo-saxonne. Quand Desplechin était allé tourner au Kansas la vie de l'ethnopsychanalyste Georges Devereux, il avait réalisé son film en anglais avec des acteurs américains. Que n'a-t-il pas fait de même avec une oeuvre qui joue sur les différences entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, leur rapport à la judéité et à la création artistique ? Par exemple, son film aurait été autrement plus riche avec des acteurs aux accents anglais et américains. Le second est son couple vedette. Pris isolément, on ne dira aucun mal de Denis Podalydès et on s'interdira des critiques trop blessantes à l'égard de Léa Seydoux qui n'est pas une aussi mauvaise actrice qu'on le dit parfois. N'en reste pas moins que leur réunion à l'écran ne marche pas. Il n'y a entre eux aucune alchimie, aucun désir qui circule, aucune tension amoureuse ou érotique qui se crée. Leur couple est aussi insipide qu'une "jelly" anglaise. C'est dire...
Incontestablement un des films les plus ennuyeux qu'il m'est été donné de voir de toute ma vie. Incommensurablement insipide. Le vide abyssal. Télérama vont adorer.
Quel ennui ! Les relations amoureuses et amicales d'un écrivain séducteur volage avec quelques unes de ses conquêtes et ex. Podalydes, Emmanuelle Devos, Léa Seydoux, etc. jouent leur partition. C'est du théâtre filmé, dialogues intellos, les scènes de lit se succèdent, il n'y a pas d'action. Ce n'est pas du cinéma.
Londres - 1987. Philip est un écrivain américain célèbre exilé à Londres. Sa maîtresse vient régulièrement le retrouver dans son bureau, qui est le refuge des deux amants. Ils y font l’amour, se disputent, se retrouvent et parlent des heures durant ; des femmes qui jalonnent sa vie, de sexe, d’antisémitisme, de littérature, et de fidélité à soi-même…
C’est une réalisation d'Arnaud Desplechin qui avait été nommé aux Césars pour son dernier film Roubaix, une lumière, sans oublier qu’il avait remporté le César de la Meilleure réalisation avec Trois souvenirs de ma jeunesse en 2016. Pour adapter le roman de Philip Roth, Arnaud Desplechin a écrit le scénario avec Julie Peyr.
L’histoire va nous plonger dans l’intimité de cet écrivain et au passage en partie de sa maîtresse. Un récit dans la lignée des drames romantiques où les personnages ont un rapport avec l’amour sortant de la normale. Le bien-être ne va pas forcément être le but ultime d’une relation, car la notion de douleur en fait allègrement partie. Une vision que Tromperie ne renouvelle pas et ne compte pas d’une façon réussite.
Il y a comme une impression que le livre est appliqué de façon trop littérale. Les dialogues sont sûrement très beaux à lire, mais à écouter tel quel, ce n’est pas la même chose. Ils vont être très lourds à enchaîner. C’est très lent et ne dégage pas de poésie notable. Il y a un détachement nonchalant qui devient très rapidement agaçant.
Il faut dire que les personnages sont assez exécrables. Difficile de voir du positif quand il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. La palme ira bien entendue à Léa Seydoux. L’actrice française continue d’enchaîner des rôles sans saveur et ne réussit pas à apporter quelque chose de potable. L’année 2021 a été riche pour elle avec quatre films présentés au festival de cannes : France de Bruno Dumont, The French Dispatch de Wes Anderson, L'Histoire de ma femme d'Ildikó Enyedi et Tromperie.
Heureusement, Denis Podalydès vient (un peu) sauver la mise. Il ne permet pas de sortir de la zone rouge, mais au moins empêche Tromperie d’y couler encore plus. Bien que son personnage soit assez fade, l’acteur va livrer une prestation plus que convenable. Les autres maîtresses n’auront pas plus de saveur à part peut-être Emmanuelle Devos qui est toujours plaisante à voir jouer.
Parcourir les critiques donnera une idée au spectateur indécis de ce qui l’attend. J’avoue qu’elles ne m’ont pas mises dans les meilleures dispositions. Oui mais il y a Denis Podalydès. Une valeur sûre. Alors oui, il y a Denis Podalydès qui sait déclamer et scénariser un texte. Ces quasis-monologues là sont captivants par le jeu et la présence de l’acteur. Mais j’avoue ne pas avoir réussi à discerner clairement le fond et le fil conducteur de ce scénario, adapté d’un roman qui à mon avis est tout aussi abscons.
Despleschin déconstruit Roth tout en restant fidèle au texte. On assiste davantage au huis-clos d’une pièce de théâtre qu’à un véritable film. Le découpage en séquences numérotées donne un rythme au propos, les plans courts et rapides y contribuant également. La photo est superbe et les plans hyper-rapprochés de Léa Seydoux exaltent sa très grande beauté. Poladyles est aussi un très grand acteur même si son physique rend peu crédible l’attirance féminine qu’il est censé dégagé ici de manière quasi-universelle.
Mais rien à faire, des banalités échangées par des intellectuels restent des banalités. Et le film en regorge, les échanges verbaux un peu creux s’enchaînant dans une atmosphère légère où les acteurs quittent rarement leur sourire de lou ravi de la crèche. L’épisode du procès en sexisme est grotesque et ridicule. Et, détail qui horripile, le mot « con » prononcé à deux reprises par Léa Seydoux pour désigner le sexe féminin, désolé, mais ça ne le fait pas ! Il n’en reste pas moins que Léa est une très grande actrice, employée ici dans un rôle et un film que l’on oubliera assez vite.