J’avoue que j’ai bien failli abandonner « Tromperie ». Plutôt laisser couler sans vraiment m’impliquer.
Même si je reconnais qu’il m’a fallu du temps pour me laisser embarquer par ces conversations à deux, quoiqu’il arrive, je suis resté à l’écart.
Bref, il m’était difficile de m’impliquer davantage.
J’imagine que l’adaptation n’a pas du être évidente à mettre sur pellicule.
Je salue la vision de Desplechin, je salue les interprétations de ses deux acteurs principaux, Denis Podalydès dans le rôle de l’écrivain et Léa Seydoux dans celui de l’amante anglaise.
C’est très bavard mais en soi ce n’est pas une tare dans la mesure où le scénario l’exige.
Et ce n’est pas ça qui m’a mis à distance, ce sont les conversations.
La grande majorité se déroule entre l’écrivain et l’amante. Conversations tantôt banales pour ne pas dire ennuyeuses, tantôt plaisantes voire par instants intéressantes.
Mais dans l’ensemble, je me moquais de leurs relations pseudo-psychologico-philosophique !
En soi, ça leur appartenait, il n’y avait aucune raison de m’inviter dans leur intimité.
Cette relation n’avait rien d’extraordinaire, elle ne méritait pas une telle audience.
Toutefois, la conversation avec l’épouse, la touchante Anouk Grinberg, m’a un peu déstabilisé.
En effet, si tout ce qui se passait dans cette garçonnière de l’écrivain n’était rien d’autre que le fruit de son imagination, matérialisée pour le spectateur ?
Au moment où j’écris ces lignes, il m'arrive encore de douter.
Serais-je victime de cette « Tromperie », moi, spectateur que je suis ?!
Pour le coup, Desplechin aurait signé un film plus subtil.
Si tel est le cas, je peux reconsidérer mon opinion ternie.
Et si tel est le cas, l’écrivain a pondu un livre, qui pour moi, reste tout de même ennuyeux !
Je ne l’achèterai pas !
Mais est-ce vraiment le cas ?
Peu importe, je ne l'achèterai pas.
A part ça, j’ai apprécié le soin apporté par le réalisateur dans l’élocution assez particulière de ces deux amants.
Leurs ébats et leurs langages amoureux sont à l’image de cette élocution, veloutés, soyeux.
Je ne retiendrai de « Tromperie » que la direction d’acteurs… ma marotte…