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yeepee
24 abonnés
61 critiques
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0,5
Publiée le 9 janvier 2022
Qu'est-ce que je me suis ennuyé...(Je préfère rester poli). Et pourtant j'aimais bien le Desplechins des débuts, certes maniéré et suintant l'entre-soi, mais là... On observe les petites histoires d'un écrivain, forcément un tantinet égomaniaque avec des femmes dont on comprend que la célébrité du-dit écrivain est la première raison de leur attraction. C'est désincarné, jamais entrainant, ennuyeux à mourir!
Pas mal, mais… Tout le talent de Denis Podalydès ne parvient pas à le rendre crédible dans le rôle de séducteur qu'était Philip Roth. Cela suffit, hélas, à décrédibiliser l'ensemble. Léa Seydoux est remarquable de sensualité et de sensibilité, tout comme les autres partenaires féminines. Les scènes décousues sont fidèles au récit/roman, mais l'œuvre cinématographique requiert une unité dont peut se passer l'écrit. C'était peut-être trop ambitieux de vouloir transposer ce récit au cinéma. Bien essayé, tout de même, Quelques belles idées de mise en scène pour dépasser la nature immanquablement théâtrale. Pas sûr qu'un autre réalisateur aurait fait mieux.
Malgré le charme et le talent de Léa Seydoux, Arnaud Desplechin déçoit avec ce film brouillon et bavard. Le seul passage intéressant est le chapitre 11, avec un dialogue intéressant sur le mensonge.
12 chapitres du livre d'un écrivain fétichiste du verbe. Fétichiste donc forcément érotisant. Denis est maquillé pour faire illusion mais tout sent le théâtre : tirades prononcées, regards fuyants, huis-clos dans des cabines téléphoniques, des salons, des restaurants, des alcôves,... Ce pourrait être un vaudeville avec tous ces adultères, mais névrotique avec ces déprimées, ces malades, ces résignées. Toutes ces histoires sont censées alimenter le livre. Les chapitres ne se relient pas : le procès, les saisons, les villes (Prague, New York, Londres,...), les amantes,... Et des thèmes récurrents : les juifs, le sexe, le mariage, les livres,... Pas d'émotion et beaucoup trop de masturbation intellectuelle!
Despleschin déconstruit Roth tout en restant fidèle au texte. On assiste davantage au huis-clos d’une pièce de théâtre qu’à un véritable film. Le découpage en séquences numérotées donne un rythme au propos, les plans courts et rapides y contribuant également. La photo est superbe et les plans hyper-rapprochés de Léa Seydoux exaltent sa très grande beauté. Poladyles est aussi un très grand acteur même si son physique rend peu crédible l’attirance féminine qu’il est censé dégagé ici de manière quasi-universelle.
Mais rien à faire, des banalités échangées par des intellectuels restent des banalités. Et le film en regorge, les échanges verbaux un peu creux s’enchaînant dans une atmosphère légère où les acteurs quittent rarement leur sourire de lou ravi de la crèche. L’épisode du procès en sexisme est grotesque et ridicule. Et, détail qui horripile, le mot « con » prononcé à deux reprises par Léa Seydoux pour désigner le sexe féminin, désolé, mais ça ne le fait pas ! Il n’en reste pas moins que Léa est une très grande actrice, employée ici dans un rôle et un film que l’on oubliera assez vite.
A la vision de ce film, le n’ai pas l’impression que depuis que Desplechins fait du théâtre, cela a bénéficié à son cinéma. Tromperie est un film cotonneux, dans des décors parfois irréels et totalement fabriqués ; un film très bavard, empreint de jugements et de sentences définitifs, qui pontifie un peu. Un film qui égare son spectateur et ses personnages dans les meanders d’un récit où le réel et l’imaginaire se mélangent, mais sans que cela ne provoque vertige ni ivresse. Plutôt, chez moi du moins, torpeur et ennui. Fausse bonne idée que de confier le rôle principal à Podalydes, trop empreint de théâtre et dénué de sensualité. Dans Tromperie le désir est tellement sublimé qu’il s’en évanouit, nous laissant de marbre face à ce personnage sans chair. Si l’on cherche le trouble et l émotion il faut le chercher du côté de Léa Seydoux, dans un rôle très difficile auquel elle apporte fragilité, humour et mélancolie avec une belle économie de moyens. Mais aussi du côté d’Emmanuelle Devos et d’Anouk Grimberg, magnifique, dont toutes les scènes nous sortent de notre torpeur pour nous ramener au réel de la souffrance. Au final qui nous a raconté cette histoire ? A quoi a t on assisté, entre réel et représentation ? On ne sait plus trop et l’on s’en fiche un peu, tout cela n’étant au final qu’un exercice intellectuel qui s’enivre de sa propre virtuosité. Cela n’a peut être rien à voir mais si vous voulez ressentir le vertige de la tromperie au cinéma, allez revoir le grand film de Chereau « Intimacy ».
Le film a bien du mal à se trouver un point de vue juste. L'auto-fiction ambivalente et maladive de Philip Roth se dissout dans le récit omniscient mené par Arnaud Desplechin ("un film dirigé par..." lit-on au générique de fin). Si encore le réalisateur avait osé jouer lui-même le rôle principal, pris le risque de se brûler quelques plumes au feu de l'autobiographie, s'impliquer intimement (comme le fait Roth dans son roman), peut-être quelque chose de vivant aurait pu surgir. Hélas non, les champ-contrechamps s'inversent, les décors changent, les travelling s'interrompent, comme si jamais le film ne savait vraiment d'où il regarde. En dépit des beaux efforts de Léa Seydoux, le film se fige dans ses postures auteuristes. Et le prisme de Roth rend flagrant deux aspects de toujours du cinéma d'Arnaud Desplechin : l'incapacité à accueillir le tragique, l'absence totale de sens de l'humour.
Je ne pense pas que cette adaptation du roman éponyme de l'écrivain américain Philip Roth (1990) plaira au grand public, il sera plutôt apprécié des personnes aimant les huis clos et les bavardages futiles, intellectuels et langoureux entre deux amants. Lui est américain, écrivain, marié, et trouve sa source d'inspiration avec quelques maîtresses croisées de par le monde, surtout une anglaise habitant à Londres. Elle est londonienne, mariée aussi, et éprouve le besoin viscéral de voir ce romancier célèbre en cachette, de lui parler et accessoirement, de lui faire l'amour. Le duo Léa Seydoux / Denis Podalydès fonctionne parfaitement à l'écran, la complicité et la tendresse partagées par ces deux partenaires est palpable du début à la fin et ce, malgré la complexité de leurs sentiments respectifs. Un film en forme de petits jeux amoureux à la sauce littéraire. Séduisant et cérébral. Site CINEMADOURG.free.fr
Londres. 1987. Un célèbre écrivain américain (Denis Podalydès), exilé à Londres, un pays dont il réprouve l'antisémitisme, travaille sans relâche à l'écriture de son prochain roman. Il reçoit dans son atelier son amante (Léa Seydoux) avec qui il entretient une liaison au long cours. D'autres femmes occupent sa vie : une ancienne maîtresse (Emmanuelle Devos) qui se bat de l'autre côté de l'Atlantique contre le cancer qui la ronge, une brillante étudiante souffrant de troubles neurologiques, une interprète tchèque qu'il a aidée à franchir le Rideau de fer. Sans oublier son épouse (Anouk Grinberg) qui jalouse ses fantômes de papier.
Arnaud Desplechin incarne jusqu'à la caricature un certain cinéma français mitonné à l'IDHEC (l'ancêtre de la Fémis). Intelligent. Élitiste. Très écrit. Réunissant le ban et l'arrière-ban des plus grands acteurs français. Parisien en diable, même s'il autorise quelques incursions dans la province française la plus lumpenprolétarisée ("Roubaix, une lumière"). On adore - avec une pointe de snobisme - ou pas. On aura compris de la présentation, très orientée, que je viens d'en faire que je me classe dans la seconde catégorie.
"Tromperie" coche toutes les cases de ce cinéma très cérébral. Il les coche d'autant plus qu'il est l'adaptation d'un roman du très cérébral écrivain américain Philip Roth, qui aura raté le prix Nobel d'un cheveu par la faute de vaines polémiques que le jury suédois craignait de se voir reprocher. "Tromperie", écrit en 1990, n'est pas son oeuvre la plus récente. Desplechin caressait depuis longtemps le projet de l'adapter. Le Covid et l'impossibilité dans laquelle le réalisateur s'est trouvé de lancer un projet plus vaste lui en ont fourni l'occasion.
Le montage, les décors, les lumières : tout concourt à plonger le spectateur dans un état nébuleux, où les questions l'emportent sur les réponses. Quelle est la temporalité du récit ? Quelle en est la réalité ? Ces femmes existent-elles vraiment ? Ou sont-elles le produit de la - riche - imagination de l'écrivain en plein travail ? Desplechin, dans toute son oeuvre, aime nous laisser dans le flou. Et "Tromperie" y parvient mieux qu'à son tour.
Le film souffre toutefois de deux handicaps rédhibitoires. Le premier est d'avoir été tourné en français avec des acteurs français alors qu'il s'agit d'une oeuvre éminemment anglo-saxonne. Quand Desplechin était allé tourner au Kansas la vie de l'ethnopsychanalyste Georges Devereux, il avait réalisé son film en anglais avec des acteurs américains. Que n'a-t-il pas fait de même avec une oeuvre qui joue sur les différences entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, leur rapport à la judéité et à la création artistique ? Par exemple, son film aurait été autrement plus riche avec des acteurs aux accents anglais et américains. Le second est son couple vedette. Pris isolément, on ne dira aucun mal de Denis Podalydès et on s'interdira des critiques trop blessantes à l'égard de Léa Seydoux qui n'est pas une aussi mauvaise actrice qu'on le dit parfois. N'en reste pas moins que leur réunion à l'écran ne marche pas. Il n'y a entre eux aucune alchimie, aucun désir qui circule, aucune tension amoureuse ou érotique qui se crée. Leur couple est aussi insipide qu'une "jelly" anglaise. C'est dire...
Ai vu "Tromperie" d'Arnaud Desplechin d'après le livre éponyme de l'immense Philip Roth que j'aime tant (c'est mon écrivain préféré avec Mauriac). D'un livre à priori totalement inadaptable (pas vraiment d'histoire, uniquement de longs et superbes dialogues très écrits dont on comprend la construction à la fin) Desplechin réalise certainement un des plus beaux films sur l'écriture et l'inspiration. Tous les romans de Roth sont aussi construits dans le fond que dans la forme, et dans ce film je retrouve absolument tout ce que j'aime chez l'écrivain. Une langue fluide, aux mots précis et choisis, des réparties rythmées à la vitesse d'une balle qu'on renvoie avec une énergie volontaire qui peut faire mal au partenaire, une légèreté nimbée toujours de nostalgie, de mélancolie, de regrets... ses thèmes de prédilection : les femmes, la sexualité, l'adultère, les juifs, les jeux amoureux, l'écriture, la limite entre la fiction et le réel... nul autre que Roth pour dépeindre subtilement la psychologie masculine navigant entre l'homme qui a du mal à mûrir et qui reste un perpétuel adolescent, les petites lâchetés et bassesses, les grandes envolées bienfaitrices (le don de soi) à l'arrière goût narcissique... Desplechin signe un très grand film aussi parfait dans la forme (photographie sublime de Yorick Le Saux, montage très précis et artistique de Laurence Briaud) que dans le fond. Le casting est éblouissant. Il était inimaginable que Philip Roth ne soit pas interprété pas l'infatigable Denis Podalydès qu'on n'a jamais vu aussi sensuel. Il est parfait. Léa Seydoux qui a certainement la partition la plus exigeante du film est impériale, son jeu d'une grande précision est très surprenant et cette amante anglaise qui s'abandonne dans les bras de l'homme tout en s'enivrant sous les mots de l'écrivain et par l'alcool pour oublier sa dépression et son mariage raté, est un de ses plus grands rôles. Anouk Grinberg dans un rôle bine trop court et ingrat (celui de la femme jalouse) est parfaite de dignité et de retenue. La dernière scène dans laquelle elle intervient est la clé de voute de ce film-littéraire. Emmanuelle Devos est très juste comme d'habitude. Rebecca Marder (collègue de la Comédie Française de Podalydès) dans une seule scène embarque le spectateur avec ses mimiques d'étudiante faussement ingénue avec les deux pieds bien encrés dans la folie. Sa façon désinvolte de décrire ses séances d'électrochoc ("oh mais rien de grave, juste deux par semaine) est saisissante. Un homme et 5 femmes. Uniquement des dialogues qui commencent presque toujours par la question pleine de bonhommie "Comment vas-tu"... Philip l'écrivain américain, s'intéresse aux autres, aux femmes... mais attention à cette porte ouverte qui peut avoir ses dangers et qui est aussi la formule magique pour convoquer l'inspiration de l'écrivain et passer du réel à la fiction. La caméra de Desplechin est au plus près des visages, elle réussit à faire ressentir l'électricité qui passe imperceptiblement entre les personnages. Souvent un dialogue commence dans un décor et continue dans un autre sans que les protagonistes ne se soient déplacés... j'ai trouvé cette idée de mise en scène incroyable... c'est exactement la même chose quand on referme un livre pour le reprendre une heure plus tard ; l'aspect des personnages n'est pas tout à fait le même, le décor non plus... notre humeur a changé et notre imagination aussi. Long métrage littéraire et qui pourrait être très théâtral mais Desplechin ne tombe jamais dans ce piège... il signe un très grand film cinématographique indispensable pour les admirateurs de Philip Roth.
Cette adaptation du livre de Philip Roth est tout simplement brillante! Le travail admirable du chef opérateur vient soutenir des acteurs à leur top niveau et une mise en scène incroyable ! MAGNIFIQUE
Blablablablabla... Je n'ai pas lu le livre de Roth. Je n'en ai pas forcément envie et je n'ai peut être rien compris mais j'ai éprouvé un ennui abyssal devant cette succession de scènes sans intérêt. Çà parle, les mots et les phrases se succèdent sans qu'on y trouve un quelconque intérêt, un sens particulier, une valeur intellectuelle. Çà sur-intellectualise dans le vide et çà ne va nulle part. Du verbiage caractérisé qui se la joue. Des scènes qui se veulent construites comme des tableaux mais qui sonnent creux. Malheureusement, cette accumulation d'air ne nous élève pas. Bien au contraire, on se sent bien ancré au sol avec nos semelles de plomb devant ces histoires intimes qui n'intéressent personne. Cela n'enlève rien au mérite de Podalydes que j'ai trouvé très bien. Il est celui qui m'a permis de rester devant l'écran et d'aller par la force des choses jusqu'au bout de l'ennui.....
Quel ennui ! Les relations amoureuses et amicales d'un écrivain séducteur volage avec quelques unes de ses conquêtes et ex. Podalydes, Emmanuelle Devos, Léa Seydoux, etc. jouent leur partition. C'est du théâtre filmé, dialogues intellos, les scènes de lit se succèdent, il n'y a pas d'action. Ce n'est pas du cinéma.
La première chose qui frappe, ce sont les dialogues. Le réalisateur s'est il vraiment demandé sur quelle planète des gens parlaient de cette façon ? Le français parlé et le français écrit sont eux langages différents, il n'est pas au courant, Desplechin ?. Et puis personne ne dialogue à coup de tirades interminables et improvisée. Ce qui a fait dire à certain que tout cela était théâtral ! Même pas, il y a aujourd'hui maintes pièces de théâtre où l'on a cessé de trimbaler ces écueils ! Ensuite, ben quoi ? On ne sait pas trop ce que veut nous raconter l'auteur (et à vrai dire on s'en fiche un peu), il n'y a aucune continuité entre les chapitres. et l'ennui n'est jamais loin. Parlons des acteurs, Podalydès surjoue se prenant pour un sémaphore, Devos et Grinberg sont bonnes, mais la surprise vient de Seydoux que j'ai trouvé pas mal (spoiler: au fait monsieur le dialogiste vous en connaissez des femmes qui en parlant de leur sexe emploi le mot "con" au lieu de chatte ?) Je sauverai de la vacuité de ce film qui ne va nulle part, la scène du tribunal, sans en comprendre les intentions de l'auteur (second ou trente-sixième degré) mais cette inquisition féministe portée en ridicule m'a amusée. Sinon Léa Seydoux a des jolis nénés, maigre consolation !