« I feel good » à la française
Oui, cette comédie chantante d’Ida Techer et Luc Bricault m’a beaucoup fait penser au docu américain de Stephen Walker en 2015 qui racontait à peu près la même histoire vraie. Car ces 90 minutes racontent par le détail comment ce groupe de séniors s’est réellement constitué. Alex, chanteuse dont la carrière peine à décoller, accepte un drôle de job : faire chanter des comptines à une chorale de retraités. Elle découvre un groupe de séniors ingérables qui ne rêve que d’une chose, chanter du rock ! La mission d’Alex va s’avérer plus compliquée que prévu avec la plus improbable des chorales… Sympa, sans prétention, souvent drôle, parfois émouvant, une histoire qui valait d’être connue du grand public. Voilà qui est fait !
Le groupe Salt and Pepper a été créé en janvier 2010. Il est composé de Dunkerquois, entre soixante et quatre-vingt ans environ, réunis par la mairie pour chanter à l'origine un répertoire de vieilles chansons françaises. Mais les membres de la chorale préféraient interpréter un répertoire rock, des années 60 à nos jours. Depuis, Salt and Pepper s'est produit dans de nombreux concerts, émissions de télévision et de radio, a sorti un CD, Le Rock n’a pas d’âge et le livre Chœur de Rockeurs. Tourner un film était une nouvelle étape marquante pour le groupe. On retrouve – toutes proportions gardées - le ton des comédies sociales anglaises, notamment Les Commitments d’Alan Parker ou The Full Monty. Il faut dire avec sa bière, la brique rouge, une chaleur humaine particulière, n’est qu’à deux pas de l’Angleterre. C’est sans surprise, mais le ton est juste et on se laisse porter par cette belle histoire d’amitié et… de musique.
Au final, 14 chanteurs sur les 38 membres du groupe jouent leur propre rôle dans le film. Ils sont encadrés avec bonheur par Mathilde Seigner, Bernard Le Coq, Anne Benoit, Andréa Ferréol, Myriam Boyer, Patrick Rocca, Brigitte Roüan… On ne peut que se réjouir de voir l’enthousiasme de cette troupe de séniors l’emporter sur la médiocrité et le mépris de certains. Et puis on se laisse séduire par la bande originale ou se succèdent Queen, The Clash et Johnny. Une retraite pêchue moteur d’un film sans surprise mais qui se laisse voir.