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toka59
22 abonnés
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4,0
Publiée le 18 mars 2024
Merci encore et toujours au cinéma de nous faire découvrir la culture d'autres pays, notamment un grand roman polonais. La technique est très originale et l'image magnifique. l'histoire est dur. Reflet d'une époque bien rude en campagne durant le XIX siècle.
Attention, avant d’entrer dans la salle pour ce film formellement très particulier puisqu’on est dans une œuvre à mi-chemin entre le film en prises de vues réelles et le film d’animation. Et non ce n’est pas un film tel que « Space Jam » ou « Qui veut la peau de Roger Rabbit? » mêlant film dit normal avec acteurs auxquels des personnages animés s’ajoutent. Pour « La jeune fille et les paysans » c’est le procédé de la rotoscopie qui est utilisé et des films usant de cette technique du début à la fin sont très rares, ils se comptent même sur les doigts d’une main. Si ce n’est le film du touche-à-tout Richard Linklater avec Keanu Reeves et Robert Downy Jr. « A scanner darkly », sorti il y a près de vingt ans, notre mémoire ne voit pas d’autres exemples. Et bien le couple à la ville DK et Hugh Welchman réitère le coup après leur enquête entre documentaire et fiction, « La Passion Van Gogh », sauf qu’ici c’est à une œuvre de fiction qu’ils apposent ce procédé. Avec la rotoscopie, on tourne un long-métrage normalement puis on lui applique cette technique qui consiste à relever image par image les contours des figures humaines, des décors ou encore objets pour les retranscrire en film d’animation. Et le résultat accouche d’un rendu singulier, à la fois beau et étrange, comme si des tableaux s’animaient. Et sur une histoire telle que celle-là, prenant place dans la campagne polonaise de la fin du XIXème siècle et suivant une année au fil des saisons, le résultat est visuellement époustouflant et unique. Chaque plan ressemble à un tableau de Monet ou de Van Gogh, alternant les couleurs selon les saisons et multipliant les cadrages variés pour diversifier la proposition.
La technique est tellement troublante que, parfois, semble sortir de ces simili peintures animées un œil en prise de vues réelles lors d’un regard trop bien travaillé ou un arbre comme oublié lors de la transformation de la pellicule brute à l’animation. Comme c’est rare et presque inédit, on ne peut nier qu’on trouve cela sublime. Si régulièrement de nombreuses œuvres franchissaient le pas, on serait peut-être moins emballé. Et c’est là que cet exercice de style trouve ses limites. L’adaptation de ce pavé de la littérature polonaise (« Les paysans » de Wadyslaw Reymomd) était parfaite pour se livrer à ce procédé mais il se heurte à sa propre magnificence esthétique. En effet, le sujet du long-métrage, entre critique du patriarcat, bêtise humaine et féminisme en avance sur son temps, (et tout cela fondu dans une histoire de querelle et de romance paysanne), était fort. Et propice à nous émouvoir, nous révolter et nous toucher. Mais le procédé en lui-même annihile une bonne partie des émotions. Difficile de rentrer dans cet univers alors que l’animation ne le rend pas tangible. Pourtant, on sent pointer le drame ou l’horreur de certaines situations mais on demeure hermétique, faute de passion. Et quand bien même on s’émerveille à chaque seconde, « La jeune fille et les paysans » s’avère froid et désincarné. Une œuvre plastique dans toute sa splendeur donc mais dont on aimerait bien voir la version filmée normalement. Une seconde vision par un autre prisme qui pourrait être complémentaire à celle-ci en nous plongeant vraiment dans les campagnes polonaises et paysannes d’antan. En tout cas, cela demeure une proposition rare et de toute beauté.
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Le monde du cinéma a souvent été le témoin de productions exceptionnelles, mais de temps en temps, un film se distingue de manière si impressionnante qu'il en devient inoubliable. "Les Paysans", réalisé par DK et Hugh Welshman, les créateurs de "La Passion Van Gogh", est indéniablement l'un de ces films qui laissent une empreinte durable dans l'histoire du cinéma. Adapté du roman du Prix Nobel de littérature, Władysław Reymont, intitulé "Les Paysans", cette œuvre cinématographique unique se déroule au XIXe siècle dans un village polonais en pleine ébullition.
Ce qui frappe immédiatement dans "Les Paysans", c'est la technique de production extraordinaire employée pour donner vie à cette histoire. Chaque scène a été peinte à la main par pas moins de 150 artistes, créant ainsi une succession de tableaux visuellement époustouflants. Le résultat est un véritable festin pour les yeux, une expérience cinématographique immersive qui plonge le spectateur dans un univers à couper le souffle.
Outre la prouesse visuelle, la musique du film mérite également d'être saluée. Inspirée de chants et d'airs traditionnels, la bande-son ajoute une dimension supplémentaire à l'histoire, créant une ambiance sonore riche et émouvante qui accompagne parfaitement le récit.
L'intrigue elle-même est une véritable pépite. Basée sur un roman de plus de 1000 pages, l'histoire a été adaptée avec habileté pour en extraire l'essence intemporelle. Au cœur de l'intrigue se trouve Jagna, la plus belle fille du village, destinée à épouser un riche propriétaire terrien veuf. Son refus de se soumettre aux traditions et son désir de prendre son destin en main déclenchent une révolte qui bouleverse l'ordre établi, donnant naissance à "Les Paysans". Les personnages, les conflits et les émotions qui émergent au fil des quatre saisons de l'histoire sont captivants et poignants.
Le film nous emporte également dans des scènes de danse époustouflantes et de bagarres endiablées, créant ainsi des moments de tension et d'émotion à couper le souffle. Le réalisme des personnages et des décors peints à la main contribue à rendre l'ensemble encore plus saisissant.
"Les Paysans" est un chef-d'œuvre cinématographique qui mérite pleinement son statut exceptionnel. Le choix du film comme représentant de la Pologne aux Oscars du meilleur film international ne semble être que la première étape vers une reconnaissance mondiale méritée.
Quelles absurdités ! Cela n’a rien à voir avec le synopsis. Il est évident que la personne qui a écrit cela n’a ni vu le film ni lu le livre. Et peut-être que, en plus, Jagna était la première féministe polonaise ?!
D'ailleurs, c'est une adaptation incroyable des « Paysans », je recommande !
Vous aussi, cela vous amuse quand quelqu'un vous annonce avoir reçu une claque cinématographique pour un film lambda ? Et bien, il n'y a pas de terme plus adapté pour décrire la sensation et le choc que représente La jeune fille et les paysans, coréalisé par DK et Hugh Welchman. Le procédé, déjà, fait de ce film d'animation une œuvre d'exception : après des prises de vue réelles, chaque scène a été peinte à la main (par 150 artistes !) permettant une véritable succession de tableaux, à tomber par terre. La musique est incroyable elle aussi, inspirée de chants et airs traditionnels. Et l'histoire dans tout cela ? Tirée d'un roman polonais de plus de 1000 pages de Władysław Reymont qui a valu le prix Nobel à son auteur, elle a été visiblement allégée de la pesanteur de son naturalisme originel, pour en tirer une substantifique moelle intemporelle. Le personnage central est la plus belle fille de son village, obligée de se marier à un veuf et autour de laquelle tournent tous les mâles en état de marche du coin. De là à susciter rumeurs, ragots et haine viscérale, il n'y a évidemment qu'un pas. Au gré de 4 saisons, le drame prend vie et en met plein la vue aux spectateurs médusés, en particulier lors de scènes de danse époustouflantes ou de bagarres endiablées. Le terme de chef d’œuvre n'est pas usurpé et le choix du film à l'Oscar du meilleur film international pour la Pologne aurait pu bien être couronné de succès. La claque promet d'être universelle pour tout cinéphile digne de son nom.