Technique superbe , créative, innovante, un tableau à la fois de l'humanité de tout ce qu'elle présente dans les luttes d'influences et de pouvoir, jalousies, envies et convoitises, avidité, qui amplifient, déforment à souhait. Le tout pouvoir de l'homme par rapport à la femme : c'est elle la tentatrice, la fille / femme facile, on ne dit pas trop grand chose à l'homme qui trompe ou souhaite tromper sa femme en ce temps-là... Je suis très touchée par les musiques traditionnelles : c'est la cas pour celle-ci (voix de l'est, accordéon, instruments à cordes traditionnels me semble-t-il) soutient énormément le film, et par exemple les scènes de séduction en dansant sont fabuleuses dans la capacité à faire vivre l'ambiance. La haine aussi, et toutes les autres : bref, on vit un condensé exacerbé de toutes les émotions et sentiments qui font vivre aux humains de belles et d'horribles choses. Une belle réussite pour qui a envie de voir un tableau vivant de la vie à une autre époque, qui nous montre aussi ce qui reste "archaïque" en nous, et aussi des avancées de notre société actuelle en terme d'égalité de genre... Quoi que, en est-on si loin ?
Mis à part l'excellence du dessin de ce film d'animation, j'apprécie particulièrement la fusion entre l'animation et la réalité qui donne l'impression d'explorer une œuvre d'art vivante. Cependant, en ce qui concerne l'intrigue, je la trouve assez conventionnelle.
Quel beau film! Passés les cinq premières minutes nécessaires afin que les yeux s'habituent ce film procure un plaisir visuel rare et un intérêt constant. Le récit est très bien construit, les acteurs sont excellents et la musique ... quelle superbe musique. Sans vouloir dévoiler le film, deux scènes de danses sont particulièrement plaisantes. Dommage que ce film n'ait pas eu plus de promotion. Il mériterait beaucoup de succès. Je repartirai le voir.
Tiré d'un roman de W.Reymont ( prix Nobel de littérature 1924) et auteur majeur de la littérature de son pays, " la jeune fille et les paysans", trouve son intérêt principal dans son procédé cinématographique.
Inspiré du cinéma d'animation et de la peinture, la technique est certes intéressante mais trouve vite ses limites.
Le scénario tourne autour du bouc émissaire ( sorte d'illustration de la théorie Girardienne) : un village se retourne contre un de ses membres pour assurer sa pérennité.
Frustrations sexuelles, jalousie et passions funestes prennent pour cible une belle et jeune paysanne.
Écrasé par son procédé technique, " la jeune fille et les paysans" laisse une impression d'inaccomplissement.
Pour moi c'est un chefs d'œuvre woah c'est une claque visuelle moi qui aime l'arts je trouve que c'est réussi on s'attache à la jeune actrice qui est malmené par les gens de son village dit les paysans car elle a le malheur d'être la plus jolie fille du village des rumeurs circules sur elle à son insue c'est la qu'on voit la bétise humaine c'est une très belle histoire et les musiques sont très belles je conseille ce film.
C'est à la fois une œuvre belle sur le plan visuel et riche sur le fond (sur la situation des femmes dans la campagne traditionnelle, avec une grande diversité de situations et de statuts).
J'avais aimé le précédent film des auteurs (La Passion Van Gogh). Je trouve celui-ci plus fort sur le fond, compte tenu des événements qui surviennent dans la vie de la jeune fille de paysans pauvres.
C'est très bien joué, chez les messieurs comme chez les dames, et la musique est entraînante.
L’action de "La Jeune Fille et les Paysans" se déroule dans un petit village polonais. Elle est rythmée par les saisons qui passent. Le film a pour héroïne Jagna, une superbe jeune femme que tout le village convoite. Jagna est secrètement amoureuse de Antek, un homme marié et père de famille qui en fait sa maîtresse. Mais le propre père d’Antek, un veuf riche, convainc la mère de Jagna de lui donner sa fille.
Les réalisateurs sont un couple anglo-polonais, Hugh Welchman et Dorota Kobiela. Ce film n’est pas leur coup d’essai. En 2017, ils avaient réalisé ensemble "La Passion Van Gogh" en usant de la même technique.
La rotoscopie est un procédé cinématographique consistant à dessiner par dessus des images réelles. Le film a été tourné avec de vrais acteurs, la pellicule étant ensuite retouchée par une armada de dessinateurs. Le grain en est unique, qui rappelle les peintres impressionnistes de la Jeune Pologne. On a parfois envie que l’image s’arrête pour pouvoir en contempler à son aise la si belle composition et le jeu des couleurs. Mais autant le procédé se justifiait pour raconter Van Gogh, autant son utilisation ici ne coule pas de source. Là où l’image animée permet des élans oniriques qui s’affranchissent de la réalité – comme par exemple dans le récent "Blue Giant" qui réussit le pari de mettre en musique les sensations que fait naître un morceau de jazz – la rotoscopie reste prisonnière de l’image filmée et se condamne à n’en être qu’une variation. Plus grave : à la longue, l’effet de surprise et de nouveauté disparaissant, grandit l’impression de voir des acteurs lourdement grimés, écrasés sous un fond de teint trop épais.
Pour autant, "La Jeune Fille et les Paysans" présente l’intérêt de nous faire découvrir – comme Pan Tadeusz en son temps – un chef d’oeuvre méconnu de la littérature polonaise. Écrit durant les premières années du vingtième siècle, Les Paysans valut à son auteur, Władysław Reymont, le prix Nobel de littérature en 1924. "Les Paysans" est une éblouissante fresque de la vie rurale polonaise à la fin du XIXème siècle. Son thème, sa construction rappellent les grands romans de Thomas Hardy ; son héroïne est la cousine de Tess d’Urberville. Traduit en français en 1925 seulement, accueilli à l’époque avec enthousiasme (c’était le temps où Ernest Perrochon ou Maurice Genevoix se voyaient décerner le prix Goncourt), ce livre est tombé dans l’oubli et, s’il fut à nouveau publié en 2009 à "L’âge d’homme", personne ne le lit plus en France alors que tous les écoliers de Pologne l’ont étudié durant leur scolarité.
Étrange création cinématographique qui donne beaucoup d'esthétisme à une histoire trés poignante et excellemment reconstituée. Pour certains, le procédé du film peint pourra atténuer l'émotion que susciterait normalement ce film. A voir cependant
Un vrai chef d’œuvre ! Le meilleur film vu depuis plus de dix ans. D’abord le graphisme et la musique sont exceptionnels, je ne parle pas en terme d’esthétisme mais de qualité de dynamique...Mais surtout l’histoire est magnifique, la lutte entre la chair et Dieu, pour parler crument, dilemme hautement polonais, pays de tradition et de christianisme authentique.....On est dans un film d’animation, j’ai été surpris, hautement réaliste, un drame ( j’ai pensé à Tess de Polanski) , c’est un drame donc, qu’on peut vivre intensément, voire avec le cœur, tant c’est brillamment réalisé, un drame devant la méchanceté du monde, devant la perfidie d’un monde paysan où la morale est stricte et ancrée dans les mœurs..... Je n’ai pas senti le temps passé, littéralement captivé par ce qui se passait sur l’écran, la salle était à l’unisson....Les visages sont magnifiques, quelle est belle cette jeune fille, que son histoire d’amour est extraordinaire, et parlera à beaucoup, entre romantisme et sensualité...Comment ne pas vibrer ? Bon pour conclure, je reviens sur la mise en scène, la musique et les graphiques, les scènes de danse, c’est hallucinant....Aucun scrupule à avoir, précipitez vous....
Vingt minutes en trop, une réalisation parfois nauséeuse, un rythme inégal et un scénario classique. La Jeune fille et les paysans tient sa réussite de son esthétique recherchée. On s'émerveille devant la beauté picturale naturaliste qui nous est dressée. Le cadre bucolique offre le loisir de se perdre dans la profondeur des champs en extérieur, et la rugosité sylvestre en intérieur.
Néanmoins, là où le parti visuel perd en force, c'est dans le mouvement. Malgré une grâce Miyazakienne se dégageant de certaines scènes, l'instabilité permanente de la peinture animée appelle la fixité des cadres, sans pour autant tomber dans une immobilité Kubrickienne. Car les effets de travellings – par exemple, lors de la scène du marché – finissent par nous donner des vertiges. Et l'on regrette aussi que certains plans, absolument magnifiques, ne soient pas prolongés. Ce qui nous conduit au deuxième point faible du film : le montage est trop rapide, mais l'ensemble se ressent comme lent.
Vous prenez "Les paysans", un monument de la littérature polonaise qui valut à Wladyslaw Reymont de recevoir le Prix Nobel de littérature en 1924, et vous décidez de l'adapter au cinéma. Très bien ! Vous commencez par filmer "normalement" l'histoire d'une jeune femme qui a la malchance d'être belle et qui, dans le village où elle habite, devient la proie des bigots, convoitée qu'elle est par les hommes du village, jalousée par les femmes. Très bien ! Et là vous vient une idée encore plus "sotte que grenue" : faire repeindre à la main les images obtenues par une énorme quantité d'"artistes". il parait que le procédé a pour nom rotoscopie et cela donne quelque chose censée se rapprocher du film d'animation. Si on cherche à voir le bon côté des choses, voilà une façon comme une autre de créer de l'emploi. Par contre, il faut avouer que cela donne un résultat désastreux : tout d'abord, l'image est d'une grande laideur ; ensuite, le procédé est mal maîtrisé et, tout au long du film, on a une image tremblotante, tressautante, très fatigante à regarder ; enfin, à cause de ce qui précède, on a énormément de mal à s'intéresser à ce qui est, peut-être, une belle histoire. Par contre, un bon point pour les musiques, des chansons tirées du folklore polonais, un folklore très riche et très beau. En tout cas, on se permet de faire une requête : lors de la sortie de ce film en DVD, serait-il possible de joindre à cette version complètement ratée le film d'origine, sans la peinture ?
Ce film est peint à l'huile comme une toile peut être peinte à l'huile. L'esthétique visuelle qui en résulte occupe tout l'espace des sensations. Presque tout, car il y a le fond musical qui lui-même occupe de l'espace. Finalement, il ne reste que peu d'espace à l'histoire proprement dite. Qui pourtant est tragique. Il faut donc une sensibilité particulière pour aimer ce film. Ce genre de film. Puisque c'est un véritable genre, qui n'est ni une animation ni un film comme ça se conçoit ordinairement. Ça se passe dans un temps reculé, pas si ancien, mais qui semble pourtant dater du moyen-âge. Ça se passe en Pologne, mais ça pourrait se passer en France. Dans un milieu social reculé, où les gens semblent occupés à survivre, sans plus. Leurs joies nous paraissent étrangères, voire fausses et même maléfiques, comme si la civilisation n'avait apporté que les vices (et la vodka !). Le support esthétique et sonore du film renforce ces impressions. On déprime dès le début, et l'on sort déprimé... Il semble qu'on soit dans la tête de van Gogh dans ses périodes les plus sombres (maïs peut-être les plus créatrices). Et encore plus sûrement dans celle d'Edvart Munch. Mais ça reste un film original et impressionnant, même si l'on en sort oppressé, avec l'impression d'avoir été hypnotisé. A.G.
Un enchantement visuel de tous les instants, au service d'une histoire au grand souffle romanesque. On retrouve l'enthousiasme que l'on pouvait ressentir pour de grandes fresques épiques . Ici l'on traite de l'humain, de sa bassesse , de l'ordre établi et du patriarcat mais l'histoire est constamment illuminée par la figure libre et résistante de l'héroïne . Rêveuse entêtée et effrontée dont on suit le parcours le cœur battant. Un grand film poétique et naturaliste d'une beauté époustouflante mais auquel la réalisation apporte une belle modernité.