C'est un cliché mais allons-y : les premiers longs-métrages sont assez souvent autobiographiques, sincères mais aussi presque toujours maladroits. Cela convient assez bien à Rose, coup d'essai attachant d'Aurélie Saada, qui recrée avec bonheur l'environnement d'une dame de 78 ans, fraîchement veuve, aux origines juives et tunisiennes. Et donc, affligée par la perte de son compagnon de toujours, avant de s'apercevoir qu'elle a encore des choses à vivre et que "vieillir est la meilleure façon de ne pas mourir." Le film est parfait quand il s'attache aux pas de cette Rose, loin d'être fanée, mais s'égare un peu quand il la quitte pour s'intéresser à ses trois rejetons, qui n'ont d'adultes que le statut, quand il s'agit de leur vie sentimentale. Là, Aurélie Saada a du mal à trouver le ton juste et elle fait bien de revenir vite à son héroïne, seule ou lors de repas communs, bruyants et joyeusement festifs. Ah oui, la nourriture a une place importante dans le film et il est fortement conseillé d'avoir déjeuné ou dîné avant la projection. Attention au générique de fin, d'ailleurs, qui révèle une recette alléchante ! Rose, c'est Françoise Fabian, dans toute sa grandeur et sa beauté éternelle. D'accord, dans la vraie vie, elle a 88 ans, mais elle en fait largement 20 de moins dans le film. Son talent déséquilibre un peu le casting, qui a du mal à être la hauteur, hormis Aure Atika dont on aimerait qu'elle soit plus souvent et plus longuement sur les écrans.