J’étais a priori un peu inspirée par le sujet du film mais je me suis laissée séduire par l’histoire et l’interprétation sans faille de Jeanne Balibar et de l’acteur allemand ; cette mère courage qui en définitive, n’a qu’une envie, qu’un besoin, celle/celui d’être aimée touche profondément.
Soporifique. Je suis toujours gêné quand je qualifie ainsi un scénario, un film, une mise en scène, un jeu d’acteurs ou actrices d’un seul adjectif assassin. Surtout quand, au moment où je rédige, la note moyenne des spectateurs est à 3,4 étoiles. A moi tout seul, je ne vais pas peser assez pour la faire baisser. Cela dit il n’y a encore que 9 critiques écrites et 47 notes seulement. De quoi fausser toute réalité statistique et légitimer, peut-être, ma note de 1,5 (mauvais). De leur côté, les critiques de la presse dont certaines sont à 2 me confirment qu’il manque beaucoup de choses dans ce film pour attirer et retenir un large public. Comme une nonchalance... suisse. Mais ça c'est un cliché.
Ce film est hors du temps. Les paysages, le peu de dialogues, la répétition des lieux lui confèrent une beauté à la fois puissante et paisible. Les acteurs sont formidables et j'ai particulièrement aimé Jeanne Balibar qui suit son chemin élégant et voluptueux. Les scènes de nus tout comme celles où les personnages se dévoilent, sont toujours très délicates et touchantes. C'est un film contemplatif et introspectif tout en finesse et douceur pour un sujet pourtant pas facile.
Un bonheur de petit film indépendant que ce "laissez moi". Rien à jeter dans cette belle histoire d'héroïne moderne; formidablement porté par une Jeanne Balibar qui fait actuellement un parcours sans faute au cinéma. Dans ce long métrage tout est pensé, scénarisé, jusqu'aux repérages qui font de la nature et des bâtiments des personnages à part du film. Le sujet est dur, les risques de tomber dans le mauvais goûts l'encerclent et pourtant le résultat est élégant, solaire, plein de délicatesse.
Claudine, couturière à domicile, élève seule son enfant handicapé et s'offre chaque mardi une parenthèse dans sa vie de femme isolée, en s'octroyant des escapades dans un hôtel d'altitude où elle s'abandonne dans les bras d'inconnus abordés au hasard. Jusqu'à ce qu'elle tombe sous le charme de l'un d'entre eux...
Ce premier film frappe par son élégance : la beauté avec laquelle les lieux sont filmés (magnifiques plans sur ces montagnes suisses, ce barrage vertigineux), le soin apporté aux cadres, la partition au piano qui accompagne de manière discrète et subtile le récit, mais aussi la délicatesse avec laquelle est écrite cette relation, dans laquelle on se fait la cour, on se vouvoie, on se caresse après l'amour...
En plaçant le récit dans ces paysages dépeuplés et en été 97, dans un passé encore vierge du tout numérique, le film crée une sorte de bulle intemporelle, lui conférant une dimension proche de la fable.
Le timbre de voix et la diction si particuliers de Jeanne Balibar apportent une profondeur et un charme fou à l'ensemble. Elle livre une partition toute en finesse et en intériorité. Le film ne fonctionnerait pas de la même façon sans son aura et le mystère qu'elle dégage.
Tantôt femme libre et libérée, centrée sur son plaisir, tantôt mère dévouée, pleine d'attentions et de douceur pour son enfant, elle incarne brillamment le trouble ressenti face à ce dilemme déchirant entre la passion amoureuse et l'abnégation d'une mère.
L'on ne peut d'ailleurs pas s'empêcher de penser aux paroles de la chanson de Dalida dont le titre commence comme celui du film...
La caméra de Maxime Rappaz ne porte jamais aucun jugement dans ce premier long métrage singulier, et début d'une oeuvre dont on a hâte de suivre l'évolution.
Vu 3 fois. Drame romantique. Une femme, son enfant handicapé, des rencontres avec des hommes dans un hôtel de montagne puis une rencontre amoureuse bouleversante qui va ébranler et déstabiliser sa vie de mère et de femme. Les scènes de nus sont chargées en émotion, pleines de pudeur, les scènes de nature et plus particulièrement au barrage sont magnifiques ! Bouleversant portrait de femme et magnifique Jeanne Balibar, exceptionnelle dans ce rôle de femme empreinte de solitude. Le duo avec Thomas Sarbacher est très touchant et poignant. On peut souligner la performance de Pierre-Antoine Dubey pour son rôle en jeune handicapé. La BO, à la hauteur du film, s'accorde parfaitement. Film extrêmement émouvant, sublime qui nous renvoie à nos propres histoires de vie. Bravo pour ce 1er film ! Quelques références au film "Jeanne Dielman..." de Chantal Akerman. A voir ! Un réel et un très grand coup de coeur pour ce film !
"Laissez-moi", le dernier film de Maxime Rappaz, offre une immersion captivante dans la vie de Claudine, interprétée brillamment par Jeanne Balibar. Claudine, une mère dévouée, trouve son échappatoire chaque mardi dans un hôtel de montagne, où elle explore une facette de sa féminité et de ses désirs, loin de son rôle maternel.
Le récit explore avec subtilité les aspirations et les luttes intérieures de Claudine, qui se trouve à un tournant crucial de sa vie. Thomas Sarbacher incarne avec finesse le rôle de l'homme qui bouscule son quotidien, prolongeant son séjour à l'hôtel et éveillant en elle des désirs de liberté et de changement.
Maxime Rappaz offre une œuvre cinématographique d'une grande sensibilité, où les paysages montagneux servent de toile de fond à l'introspection de Claudine. L'histoire se déroule avec une simplicité en apparence, mais elle révèle une profondeur émotionnelle qui invite le spectateur à s'interroger sur ses propres aspirations et émotions.
"Laissez-moi" transcende les schémas conventionnels du cinéma narratif pour explorer les nuances subtiles des relations humaines et les dilemmes de l'émancipation personnelle. C'est un film qui invite à la réflexion et qui laisse une empreinte durable dans l'esprit du spectateur, grâce à une interprétation remarquable et une direction artistique soignée.
Ce premier long métrage de ce réalisateur suisse qui est également le scénariste du film est une belle première réalisation qu’il a su maîtriser avec tact et délicatesse. On suit avec intérêt l’histoire de cette femme courageuse et libre qui élève seule son fils handicapé mais qui tente de donner du sens à sa propre vie malgré tout. La réussite de ce beau film tient également au talent de Jeanne DALIBAR qui incarne parfaitement bien ce personnage. De plus ce film nous permet de découvrir les magnifiques paysages montagneux du Valais suisse bien filmés.
Merci pour ce magnifique film d’une grande intensité d’interactions humaines; toute la sensibilité peut être accueillie grâce au rythme des prises de vue. Prises de vues par ailleurs excellentes . Bravo
L'intrigue de Laissez-moi est des plus épurées et n'offre presque rien de plus que ce qui est déjà consigné dans son bref synopsis. Mais ce n'est pas parce que ce premier long-métrage est réalisé par un Suisse, Maxime Rappaz, qu'il est pour autant neutre et dénué d'intérêt. C'est même la routine de son héroïne, une couturière qui s'offre une escapade tous les mardis, qui en fait tout le sel, au même titre que la psychologie de cette mère qui pourrait bien être, ou pas, à un point de bascule de son existence. Le décor est immuable pour les voyages hebdomadaires de cette femme toujours séduisante : les somptueux paysages montagneux du Valais, les vaches dans les prés, un immense barrage et un hôtel international, mais ce qui trotte dans sa tête est à déchiffrer, au-delà des quelques phrases qu'elle prononce, qui ne révèlent rien de sa personnalité profonde. Il n'y a pas d'ennui dans Laissez-moi malgré les effets voulus par la répétition des situations. Et puis, comment trouver le temps long avec la suave, élégante et mystérieuse Jeanne Balibar, au timbre de voix si caractéristique ? Elle tient l'entièreté du film sur ses épaules et assume avec classe le rôle symbolique d'une femme qui doit prendre ce qui sera peut-être la dernière décision importance de sa vie.