A son crédit, la science-fiction russe peut au moins mettre en avant son exotisme si particulier, qui fait qu’on ne peut la confondre avec aucune autre. Néanmoins, tout Space-Opera - faut le dire vite! - qu’il soit, ‘Cosmoball’ ne se rapproche ni de Star Wars, ni de Star Trek mais ressemble plutôt au mélange d’un Blockbuster de Besson (‘Valérian’, évidemment) et un des Wachowski dans leurs mauvais jours (‘Jupiter ascending’), en plus enfantin et en plus déréglé : c’est à dire que c’est coloré (bariolé, plutôt) fouillis, bordélique, avec une inimitable petite touche de portnawak conceptuel, d’humour neuneu et de leçons de vie simplettes toujours assénées au mauvais moment, des caractéristiques qui n’appartiennent qu’au cinéma populaire russe. Pourtant, le résultat peut compter sur des effets numériques certes voyants mais pas mauvais pour autant et un rythme assez soutenu. Le truc, c’est qu’on se demande sans cesse s’il est préférable de s’échiner à comprendre ou s’il vaut mieux laisser tomber et se contenter d’avaler passivement les images ? Au début, on comprend vaguement qu’au terme d’une guerre galactique, un genre de Thanos de chez Wish a été enfermé sous terre. On passe sans transition à une espèce de football futuriste avec des joueurs qui se téléportent, sans jamais rien percuter aux règles. Il y a un lien entre les deux, évidemment, mais quand l’explication survient, on ne peut pas dire qu’on y voie beaucoup plus clair. Il vaut donc mieux adopter la posture “legumus televisionus” puisque face à un tel vertige conceptuel, consentir à un effort ne rime pas à grand chose...mais avouez que c’est un peu dommage pour les scénaristes.