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Justphil
4 abonnés
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4,0
Publiée le 5 novembre 2021
Dans les traces de l’Arte Povera, mouvement artistique des années 60 ayant acquis ses lettres de noblesse, Jean Jonasson poursuit son parcours avec ce troisième film, de plus en plus à l’aise dans son Cinema Povero intime, tout aussi noble et rafraîchissant, à l’heure où les films se ressemblent à peu près tous. Le côté brut de son film est en parfaite adéquation avec la franchise de ses personnages, en pleine (re)définition de leur être.
Une jolie touche de Claude Sautet vient infiltrer le film, elle nous fait quitter le film avec ce goût doux-amer en bouche et cette nonchalance qui faisaient des films de Sautet des endroits où il faisait bon rester. Le charme fonctionne ici aussi, porté par une actrice principale lumineuse et par un caméo du réalisateur dans son propre rôle, figure masculine fragile et drôle, peut-être le vrai héros du film, évoluant en filigrane entre tous ces destins qui se cherchent.
Le charme et la nouveauté qu’apporta la Nouvelle Vague dans le cinéma français nous le retrouvons, actuel, étonnant, envoûtant dans ce film qu’on a envie de revoir aussitôt après l’avoir découvert. Pourquoi ? D’abord pour la richesse et la profondeur des rapports entre les êtres, un quinquagénaire et sa fille, son amoureuse qui voudrait obtenir de lui une plus grande franchise et des mots précis alors qu’il est un pierrot des villes, entre rêve et réalité, fuyant, poète persuadé que ses sentiments sont clairs et évidents, incapable de se mettre vraiment à la place de l’autre. Un égoïste sommé par celle qu’il aime de sortir de son cocon nébuleux, de toucher terre et d’empoigner la réalité. Les dialogues profonds et légers, teintés d’humour sont une aventure, un suspense. Une autre surprise est l’intense présence des acteurs. Ils sont complètement crédibles et si « justes » que parfois on a l’impression, par un regard, une expression, un ton, qu’ils s’échappent du scénario pour y ajouter un rien qui viendrait d’eux, totalement. Ils sont tous remarquables mais bien sûr on retient la lumineuse Iris Funck-Brentano qui, j’en suis sûr est promise à un beau parcours, et la vivante Jeanne Delaveney, drôle, excessive, tendre. Si on peut penser à Rohmer et à Eustache, le film est totalement original et il apporte dans le cinéma des années covid, un vaccin contre l’ennui, la peur et la banalité !
J’ai adoré ce film. Courez-y! Et vive le cinéma d’auteur! Magnifique Iris Funck-Brentano qui reçoit, pour ce film, les prix de « Meilleure actrice » dans de nombreux festivals! 👏👏👏
Bravo à Jean Jonasson pour ce récit immensément touchant sur les pères et leurs filles, les hommes et les femmes. Une réalisation d’une grande finesse et d’une merveilleuse sensibilité!
Vu par hasard, aujourd'hui, j'ai été agréablement surprise par ce film distribué dans une seule salle et qui mérite donc un commentaire. La forme est particulière, elle rappelle un peu la Nouvelle Vague ou certains films de Philippe Garrel... Certains choix de mises en scène, cadrages etc peuvent décontenancer mais ils servent bien le récit. On s'attache quasiment instantanément aux personnages, les actrices et acteurs, qui m'étaient jusqu'alors tous inconnus, sont tous formidables et très justes. Ils mettent en exergue avec un naturel frappant, le sujet principal du film selon moi, les problèmes de communication, qui empêchent, entravent les relations humaines, l'amour sous toutes ses formes. Un film doux-amer, bourré d'humour aussi. J'ai éprouvé une grande frustration devant l'incapacité des personnages, masculins surtout, à exprimer leurs émotions, une grande empathie pour Flore (interprétée par Iris Funck-Brentano, une révélation) qui plus que "Faire Face" affronte et va au devant de Ses hommes avec une bienveillance extrême. La même frustration en réalité que lorsque j'ai revu récemment "Voyage en Italie" De Rossellini avec notamment Ingrid Bergman. C'est un tour de force, je suis heureuse de constater que même sans budget, des réalisateurs permettent encore d'espérer de beaux jours pour le cinéma français. Tout comme il est stimulant et rassurant (mais aussi d'autant plus frustrant) de croiser le chemin d'actrices et d'acteurs formidables en dehors de la trentaine de têtes d'affiche que l'on nous ressasse toujours. Merci à vous tous, je ne peux que conseiller de voir ce film!
Jean Jonasson est un cinéaste de la vie, des sentiments et de l'humain. Il montre merveilleusement avec « Faire Face » la complexité et la richesse des émotions. Sa réalisation maîtrisée, sobre pour mieux faire ressortir la complexité et l'émotion des personnages. Il met les acteurs face à leur nature, leur pulsions et leurs réactions souvent incontrôlées et influencées par de profonds sentiments comme l'attachement. L’interprétion de Jean Jonasson est sobre sans jamais tomber dans la caricature. Iris Franck Breton est aussi belle qu'émouvante. La force du film, c'est aussi de nous y immerger et donner aux spectateurs l'impression d'être aux côtés des personnages. Il capte à merveille l’existence, tout comme le contexte du moment.
Un film sans prétention et pourtant d une beauté rare. Tendre et drôle à la fois, on suit amusés les aléas de ce couple improbable, mais extrêmement touchant, dans un Paris sublimé par le noir et blanc et la photographie de Jean Jonasson. Iris Funck Brentano, l’actrice principale, crève littéralement l écran par son jeu, juste et puissant, et par sa beauté. Son interprétation de Flore, obstinée dans son amour absurde pour Philippe, archétype du loser, aussi attachant qu’énervant, est troublante d’authenticité. Mention spéciale également à Jeanne Delavenay dont l’interprétation est aussi très juste. Voir ce petit bout de femme cabossé par la vie retrouver un semblant de stabilité et de tendresse auprès du père de Flore est très beau. Par moments, la caméra de Jonasson la ferait presque ressembler à Giulietta Masina. On regrette simplement que le film, pourtant primé à de nombreux festivals ne soit projeté que dans un seul cinéma et pour une durée très courte. C est malheureusement le destin réservé à de nombreux films d’ auteurs et c est bien dommage…
Très beau film sur un sujet universel servi par des comédiens justes et touchants. Mention spéciale à Iris Funck-Brentano, sublime d'intelligence, de sensibilité et d'élégance. Bravo et merci à Jean Jonasson, devant et derrière la caméra, pour ce film libre, plein d'humour, de tendresse et d'amour. À voir vite !
Un film hors-norme très émouvant. Les sentiments, leur ambivalence et leur intrication, sont exprimés de manière très originale. Le manque d'amour et la colère sont parfois mélées de fou-rires. L'actrice principale Iris Funck-Brentano est formidable et les deux autres personnages Jean Jonasson (qui est aussi l'auteur du film) et Jeanne Delavenay sont tous excellents.
Olala Faire face, quel naturel, quel talent, cette sensibilité sauvage, cette fleur de peau sous le regard du réalisateur tendre, moqueur et complice. Ces personnages fragiles et qui affrontent tout tout le temps. Ils sont beaux, ils sont libres, ils sont dignes ces gens paumés et c'est pour ça qu'on les aime. Ils essayent de comprendre ce qu'ils vivent, ils déménagent, ils réemenagent, ils tentent l'impossible, ils ont du sang dans les veines ! Ça donnera envie de s'aimer !