Rares sont les films d'exorcismes réussis, le seul sortant du lot étant bien évidemment "L'Exorciste" de William Friedkin dont la comparaison avec un film du genre est inévitable, pourtant cinquante ans après sa sortie ! Un film aussi réussi car il est tout d'abord tiré d'un excellent bouquin et puis car l'exorcisme en lui-même n'est pas le sujet principal (même s'il constitue d’excellentes scènes), le film se concentrant plus sur le combat d'une mère pour sauver et retrouver sa fille et une fille complètement perdue face à l'absence, autant physique (le père) que morale (la mère) de ses parents. Je la fais très courte et de manière grossière mais en gros, c'est à peu près ça, ce pourquoi d'ailleurs les suites du film sont aussi ratées car elles tombent dans les clichés du genre, ce que de multiples ersatz ont ensuite également reproduits. Et avec ce film réalisé par Julius Avery et sorti tout récemment en France, je pensais honnêtement échapper à ce genre d’écueils. En même temps, j'ai fait l'erreur de ne me fier qu'à l'affiche, qui est très belle (l'originale bien-sûr, pas celle de la version française) et à toute la publicité qui entoure le film, ce qui est plutôt rare pour un film du genre que l'on préfère en général passer à la trappe (en témoigne par exemple "La Proie du Diable", sorti fin 2022). Et le film démarre pourtant de manière plutôt bien, on suit un prêtre qui est l'exorciste personnel du Pape et qui doit se justifier devant ses supérieurs, faire le tri entre de simples cas nécessitant une psychanalyse et d'autres nécessitant un réel exorcisme (ce qui rappelle un peu "L'Exorciste" qui mettait en opposition la science et la religion, tout en abordant les deux thèmes). Et puis ensuite, une fois que l'on suit les protagonistes arriver dans leur nouvelle maison, le film enchaine les clichés du genre. Et alors là, on passe vraiment par tous les stéréotypes du film d'horreur, c'est-à-dire les bruits étranges, la maison délabrée (sérieusement, qui veut habiter dans une ancienne abbaye), les jump scares foireux, les rires sataniques, les grosses voix de démons, les têtes qui tournent, les gens qui volent etc. Bon jusque-là, ça restait encore un tant soit peu divertissant, à défaut d'être original mais le film se ridiculise complètement dans sa fin, racoleuse au possible. "L'Exorciste du Vatican" ne révolutionnera donc certainement pas le genre en proposant quelque-chose de déjà-vu et racoleur, sombrant même dans le ridicule.