Souffrant d'un cancer en phase terminale, une femme rédige un livre pour son fils afin qu'il se souvienne à jamais d'elle, après sa disparition. Il est un peu surprenant de retrouver l'argentin Carlos Sorin chez Netflix, surtout pour un sujet pareil, tiré d'une histoire vraie. La femme en question, qui a raconté son combat au quotidien sur Twitter, est devenue post-mortem encore plus célèbre après la parution de son livre. Si la relation mère/fils est bien présente dans Le cahier de Tomy, elle passe cependant après le quotidien d'une malade à l'hôpital, ses relations avec ses proches, avec les médecins et les infirmières, ses douleurs, ses angoisses et son courage. Si l'on est assez loin, a priori, du Carlos Sorin de Historias minimas ou de Bombon el perro, le style du cinéaste est toutefois reconnaissable, dans sa manière de ne pas insister sur les émotions, dans une tonalité assez neutre, dans une mise en scène quasi invisible. Par conséquent, le film n'est pas un tire-larmes à proprement parler, se terminant d'ailleurs avant les scènes d'adieu les plus déchirantes. Il y a de l'émotion, évidemment, mais contenue, et surtout des questions autour des processus de sédation ou de l'euthanasie. Sans véritablement prendre partie, Le cahier de Tomy restant toujours pudique et délicat.