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    La Nuit du verre d’eau
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Nuit du verre d’eau" et de son tournage !

    Naissance du projet

    L'histoire de La Nuit du verre d'eau vient des origines de Carlos Chahine. Le réalisateur a quitté le Liban en 1975, à cause de la guerre, sans avoir choisi. Pendant très longtemps, il a cherché sa place. Il se rappelle : "J’avais un sentiment de frustration permanente, jusqu’au jour où je suis retourné au Liban. J’ai redécouvert ma terre natale et j’ai compris que si je n’avais pas complètement trouvé ma place en France, c’était à cause de cette sensation d’exil qui bouillait en moi, et que je n’avais jamais identifiée auparavant. Je ne me rendais pas compte de la puissance de ce mot : exil. Seul le cinéma m’a permis de raconter cela, de délivrer ma version de ce que c’est que d’appartenir à une autre région du monde que celle où l’on vit."

    Signification du titre

    Cette formule provient de l'enfance de Carlos Chahine, qu'il résume par "la nuit du verre d’eau" ou "ma nuit du verre d’eau", lorsqu'il appelait sa mère en pleine nuit et lui demandait un verre d’eau : "Ça vient de là : se souvenir de l’enfance dans cette région du monde, dans ce milieu chrétien. Bien que je sois complètement athée, je viens de là. La Nuit du verre d'eau, c’est un rappel de ces univers ritualisés, cette société féodale libanaise, et tout ce qui en découle : la place des femmes, et la façon dont rien ne semble jamais changer."

    Paysages au centre

    Carlos Chahine a voulu que les paysages de cette vallée dite sainte soient aussi importants que les personnages du film : "On est en Orient, au Liban. Cette région du monde est le berceau des religions. C’est un lieu de tragédies, pas très loin de la Grèce. Cette vallée sainte était connue comme le refuge des persécutés, religieux ou autres, à cause de ses reliefs inaccessibles et escarpés."

    "Quand j’étais enfant, j’y passais mes étés. C’est un endroit qui m’attirait et me terrorisait en même temps. Il résonnait comme une gigantesque faille dans les entrailles de la terre, une faille où il n’y a pas d’issue. C’est un peu comme l’origine du monde, le sexe d’une femme dont on ne pourrait s’extraire. C’est un piège avec toutes ses superstitions, sa cruauté, et sa beauté", confie le metteur en scène.

    La mère, le fils et la vallée

    Carlos Chahine et le directeur de la photographie Thomas Bataille savaient qu’il y avait trois éléments à privilégier en matière d'image : la mère, le fils et la vallée. Le cinéaste précise : "En ce qui concerne la vallée, il fallait la filmer comme si cette vallée était, non pas enchantée, mais possédée par des esprits qui agissent sur les hommes, comme dans la tragédie grecque les dieux influent sur les personnages qu’ils encerclent, et il n’y a pas d’échappée à ça. C’est le destin, le Mektoub ! La vallée, c’est ça, c’est ce qui est écrit."

    Le choix Pierre Rochefort

    L’objet du désir de l'héroïne (Marilyne Naaman) est incarné par Pierre RochefortCarlos Chahine explique pourquoi il a choisi un comédien au physique d’homme doux : "Je ne voulais pas que ce soit un personnage ouvertement sexuel au sens macho du terme. L’héroïne du film voit en lui un corps étranger, aimable, non hostile. Cet homme adulte, qui possède d’autres codes que les codes masculins orientaux, est peut-être une réponse à une angoisse permanente qui la taraude. Désirer cet homme pour elle n’est pas tant une pulsion sexuelle qu’un voyage."

    Un couple libanais

    Le couple du film est tout à fait classique de ces sociétés libanaises : un homme riche, bien élevé, sympathique, qui aime son épouse, et face à lui, une jeune fille qui n’a pas d’autre choix que de dire oui quand on la marie. Carlos Chahine note : "Elle n’a jamais pensé que son destin pouvait être autre. C’est un couple libanais typique de cette époque-là, envié de tous. Elle est belle, et se meut avec une touche de fausse liberté. C’est la seule femme qui conduit, donc elle est relativement moderne, mais ce sont les hommes qui décident de son destin, son père, son mari, et son fils."

    Pourquoi la révolution de 1958 ?

    Carlos Chahine a décidé de situer l'action de La Nuit du verre d'eau pendant la révolution de 1958. Le Liban était un très jeune pays, la république ne datait que de 1943. Le réalisateur ajoute : "On est sorti de cette révolution de 58 en pensant que le Liban allait devenir le plus beau pays du monde. Je voulais que le film se passe à ce moment-là précisément, pour cristalliser les émotions de mes personnages. Les filles de la famille du film ont fui la ville pour se réfugier dans ce village caché, un endroit haut, isolé de tout, avec les échos au loin de la guerre. Dans des périodes instables comme celle-là, les barrières des comportements stéréotypés se fragilisent. On ose des choses qu’on n’oserait pas dans d’autres temps."

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