"La Nuit du verre d’eau", ce titre énigmatique a ouvert la porte à ma curiosité. Et sans chercher à comprendre, j’ai choisi de me laisser prendre par la main, comme le petit garçon du film, pour entrer à pas feutrés dans l’univers délicat de Carlos Chahine.
Car ici tout est délicat, subtil. La beauté silencieuse des regards, celui de l’enfant bien sûr, de Layla et de ses sœurs, que le réalisateur a su capter avec pudeur, la beauté renversante des paysages, si magnifiquement filmés, la beauté des visages, souvent en gros plan… Par petites touches, imperceptiblement, on entre dans la sphère de l’intime. Carlos Chahine, dans ce 1er long métrage, réussit pour moi ce petit miracle de saisir les émotions, palpables et fugaces à la fois comme dans la vraie vie.
Dans paysage il y a pays, la terre natale et aimée du cinéaste, dans visage, il y a vie.
Je vous invite vivement à vous laisser, vous aussi, prendre par la main, et découvrir cette "Nuit du verre d’eau".
Et puis, allez, je le dis : comme je m’étonnais du titre court en version originale, l’amie qui m’accompagnait à la projection m’a soufflé : mais ça veut dire : « terre d’illusions ». Un très beau titre aussi.