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Craoux
33 abonnés
292 critiques
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4,0
Publiée le 20 mars 2024
Très émouvant ce retour vers le futur, où se mélangent le présent et les archives familiales et historiques. On peut comprendre la décision d'Hiam Habbass d'avoir voulu s'extraire, 30 ans auparavant, d'un milieu familial aimant mais au fonctionnement patriarcal. Cette tentative de revisiter l'histoire familiale se confronte lourdement à l'Histoire (dès 1948, création de l'Etat d'Israël et "colonisation" de territoires palestiniens). De fait, retrouver la mémoire des lieux lui est parfois impossible car il ne reste parfois plus rien des anciens villages palestiens qu'elle (et sa famille) a connus. Au final, ce documentaire m'est apparu comme un vrai hommage à toutes les femmes palestiennes de la génération de Hiam.
Issue d’une longue lignée de femmes palestiniennes, Lina Soualem est la première de sa famille à être née loin de Tibériade, enclave palestinienne à la frontière du Liban et de la Syrie. Elle décide de remonter le fil de son histoire familiale, en donnant la parole à sa mère, sa grand-mère et ses tantes.
Au-delà du récit autobiographique, composé ici de témoignages, de photos et de vidéos de famille, le documentaire fait nécessairement écho à l'actualité en pointant les souffrances liées à la confiscation de terres palestiniennes par les autorités israéliennes et au déracinement et bouleversements que ces familles ont dû affronter.
Pour autant, en centrant le propos sur sa mère, qui, elle, a volontairement choisi l'exil pour devenir actrice, la réalisatrice renvoie également l'image de femmes résistantes et résiliantes. Ce personnage, au charisme indéniable, et que l'on a tous forcément déjà vue apparaître à l'écran dans un ou plusieurs de la centaine de films qu'elle a tournés, et à qui sa fille donne la parole, notamment pour faire lire le texte qu'elle a écrit et qui pourrait servir de voix off au documentaire, est sans aucun doute la plus grande force du film.
Pour autant, Bye Bye Tibériade a la malchance de sortir après Les Filles d'Olfa et Little Girl Blue, deux autres films documentaires qui s'intéressaient déjà à des questions plus ou moins similaires : la relation mère-fille, la transmission, les origines, les racines, l'héritage... et parce que le film manque de rythme et semble un peu moins bien construit que les deux autres cités, son impact se révèle moins puissant chez le spectateur.
Le lac de Tibériade se situe en Galilée dans le rift du Jourdain, il a donc vu naître les trois religions monothéistes, mais aussi beaucoup plus tard la mère, Hiam Abbass, et la grand-mère de Lina Soualem qui leurs consacre ce documentaire. En filigrane du destin de ces femmes se dessine forcément celui de la Palestine. Un documentaire sur l’effacement de la mémoire et peut-être celui d’un peuple mais qui ne pas touché plus que ça, comme si j’avais été convié à une fête de famille mais caché derrière un voile.
Réalisé par la fille des acteurs Zinedid Soualem et Hiam Abbas, ce documentaire est constitué de deux axes. Il est d’abord le portrait d’une femme forte – celui de sa propre mère, qui a quitté la Palestine dans les années 80 pour rejoindre le Royaume-Uni puis la France, afin de poursuivre son rêve de cinéma. Elle-même actrice, elle entretient un rapport ambigu à la caméra, peut-être le principal défaut de ce film. Au-delà de son portrait, Bye bye Tibériade raconte l’histoire d’une lignée de femmes palestiniennes depuis l’arrière-grand-mère de la réalisatrice. Le documentaire rend ainsi hommage aux femmes palestiniennes, offrant un éclairage bienvenu sur le sort des familles forcées de quitter leurs maisons après la naissance de l’État d’Israël. Une œuvre intime, simple et modeste.
Lina Soualem retrace dans Bye bye Tibériade l’histoire de sa famille maternelle à travers le regard et les souvenirs de sa mère Hiam Abbass. Une famille palestinienne installée à Tibériade et contrainte de quitter cette ville devenue israélienne en 1948 lors de la création de l’Etat d’Israël. Un déracinement que les arrière-grands-parents et la grand-mère de la documentariste ont dû subir. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2024/02/26/bye-bye-tiberiade/
Partant à la rencontre de la réalisatrice, je me devais de découvrir son dernier film. Malheureusement, j'ai trouvé ce documentaire relativement moyen. La mise en scène est vraiment immersive, cependant, le récit est peut-être trop personnel.
L’écriture est peut-être trop précise, trop personnelle. Par conséquent, cela a sans doute créé un fossé entre la réalisatrice et mon visionnage. Très touchant dans son approche mais le film présente tellement de moment privé que j’ai eu du mal à rentrer dedans.
En ce qui concerne la réalisation, l’utilisation d'images d’archives et de prises récentes est vraiment pertinente. La mise en scène est littéralement immersive et nous plonge dans une famille qui nous est inconnue.
Malgré le fait de ne pas être rentré dans le documentaire ne m’empêche pas de conseiller ce film car il y a un véritable travail qui se doit d’être découvert.
Il s'agit d'un film qui en dit long sur le conflit Israel Palestine sans pour autant asséner une vérité idéologique ou militante. Le résultat est bien plus efficace car on vit les drames vécus par les membres de cette famille palestinienne et leurs amis. Les personnages filmés sont très attachants et la réalisatrice dévoilent peu à peu leurs secrets avec retenue et bienveillance. C'est un plaisir de les accompagner dans leurs récits respectifs.
L'intention est bonne, les images d'archive de l'enfance très touchantes. Malheureusement le film manque de parti pris : est-ce un récit de l'intime ou bien à travers l'intime, un récit politique ? On a finalement peu d'éléments sur le contexte politique et géopolitique, mais également peu de scènes pour réellement s'attacher à cette famille et communier à leurs joies et peines. On s'étonne presque qu'il n'y ait pas de regards caméras, et que globalement ce film tourné dans l'intime ne soit pas questionné par ceux qui en sont l'objet. On a une sensation de voyeurisme, celui de voir un film de famille, mémoriel, mais pas une œuvre destinée au grand public.
Très bon film documentaire, très parlant, très touchant pour moi. Les images d’époque amènent une vraie authenticité qui touche encore plus. Ce film documentaire permet aussi de mieux comprendre ce qu’un pays en guerre vit, ce à quoi sa population est confrontée sans pour autant voir d’images violentes telles que des explosions. Ici la violence se perçoit autrement, à travers des déracinements et le récit d’une histoire familiale.
Œuvre sincère et authentique qui n'est pas qu'une simple histoire de famille mais une histoire de femmes. On sent le courage de ne pas subir à chaque génération.
La matière est intéressante donc le film est globalement intéressant. Mais avoir une matière intéressante (un parcours personnel hors du commun, un contexte politico-historico-humain dramatique) ne suffit pas. Ce n'est pas abouti. Il ne faut pas se contenter de mettre des bouts ensemble. Il faut travailler, construire, fignoler...Il y a du potentiel, donc j'espère que cette critique pourra être prise de manière constructive.
Exode fuite Enfermement en Palestine en famille. Libération de tracer sa route et immense tristesse de ce qui n’a pas pu être. Liens de femmes et de mère au delà de la tradition et du sentiment de trahison.