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weihnachtsmann
1 141 abonnés
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3,0
Publiée le 22 mai 2024
Effectivement ce n’est pas le faste de la vie de la cour qui intéresse la réalisatrice. Tout est plutôt sombre et solitude de tout le monde. « on est comme dans un musée ». Un monde restreint et ici peu joyeux. Aucune musique, aucun élan de caméra virevoltant. Étouffant au final comme ce corsage.
De l’Impératrice Sissi, on retient souvent sa romance idéalisée avec François-Joseph. C’est oublier que sa vie fut ensuite un grand malheur, avec notamment le décès de plusieurs de ses proches. Sans même aller jusqu’à ces éléments, « Corsage » présente un portrait rude de Sissi. Contrainte au rôle d’apparat, l’Impératrice n’a son mot à dire sur rien, ou presque. Elle est plus ou moins réduite à son physique, sa taille fine et sa longue chevelure se devant d’être conforme à ses nombreux portraits qui égaient les foules. En conséquence, elle déprime et plonge dans l’anorexie, trouvant un chouïa de bonheur dans quelques voyages, loin de son mari. L’idée est bonne, mais a du mal à tenir sur 1h50. D’autant plus qu’il n’y a pas de réelle intrigue, le film se contenant d’une chronique. Heureusement, la mise en scène propose quelques belles idées, tandis que Vicky Krieps est excellente dans le rôle de cette femme blasée et oppressée, qui trouve ses échappatoires où elle le peut. Par contre, le budget semble restreint. Ce sont très souvent les mêmes costumes qui reviennent. Plusieurs décors ont des murs étonnamment décrépis, qui traduisent peut-être le mal-être de la protagoniste, mais rendent difficile la projection. Enfin, le film affiche des anachronismes énormes. Et ils apparaissent surtout comme des contraintes liées au manque de budget plutôt qu’un vrai choix artistique. « Prenons un bateau de croisière moderne, on n’a pas les sous pour reconstituer un navire du 19ème siècle ! ». Même si l’on peut trouver un sens à certains, la démarche parait bancale.
D'Elisabeth d'Autriche au cinéma, on en garde le souvenir de la trilogie avec Romy Schneider dans le rôle-titre mettant en scène la romance entre elle et François-Joseph.
Dans "Corsage", pas d'amour et de légèreté. On y retrouve une Sissi en pleine dépression, ne supportant plus la lourdeur de sa charge, du protocole, la froideur de son mari et globalement sa vie en Autriche. La cinéaste Marie Kreutzer revisite librement (ne vous attendez pas à un biopic fidèle) la vie de cette femme pour un résultat plutôt réussi. Le long métrage souffre de quelques longueurs mais l'approche plutôt moderne y est intéressante. Bon casting, bon choix de musique et belle photographie. Un peu froid au niveau de l'ambiance et des émotions cependant.
Un bon film d'époque sur la pression social et son émancipation.
L’évocation très libre mais malgré tout un peu plombante du mal-être et de la quête d’émancipation d’Elizabeth d'Autriche, incarnée par la lumineuse Vicky Krieps.
Je ne connaissais pas la réalisatrice Marie Kreutzer et n’ai remarqué Vicky Krieps, la principale interprète de ce film que depuis quelques semaines (« Plus que jamais »d’Emily Atef) et c’est dommage. Ce « corsage » que l’on traduit de l’allemand par « corset » est la métaphore de l’emprise des contraintes et des usages de la cour sur une tête couronnée, en l’occurrence l’impératrice d’Autriche, reine de Hongrie (et on en passe) Élisabeth, plus connue sous le vocable de Sissi, à la fin du 19 ème siècle. Dans le même esprit que le « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola qui dépoussiérait le genre, et très loin des mièvreries d’un scénario où une jeune Romy Schneider de 18 ans prenait son envol, on aborde ici la maturité (quarantaine) d’une dame mal mariée, la tête encore pleine de rêves et d’illusions et qui cherche à s’échapper de sa cage dorée. Aucun homme dans ce film austénien n’est pourvu de beaucoup de qualités…Toute ressemblance avec une certaine princesse britannique du 20 ème siècle serait fortuite… Ce film qui prend son temps pour nous donner à sentir la lourde ambiance de la cour, qui nous fait pénétrer peu à peu dans l’intimité de cette dame si entourée et si seule à la fois, qui ne nous cache pas les défauts du personnage, est un grand film malgré quelques défauts mineurs (fin titanesque du personnage principal !). Les anachronismes - excellente BO décalée notamment - sont le sel d’un biopic romancé où l’on ne doit pas rechercher à tout prix la vérité historique. Interprétation magistrale même si Vicky Krieps est parfois dépourvue de magie.
Maria Kreutzer a sans doute réussi le film anticonformiste et un brin provocateur qu'elle souhaitait faire. Mais ce n'est pas nécessairement celui qu'on aurait aimé voir. Les références à cette période du 19ème siècle marquée par des révolutions et des soulèvements nationalistes contre l'empire austro-hongrois font cruellement défaut. Des classes populaires, on ne voit que les soubrettes, que Sissi traite d'ailleurs avec mépris, ce qui montre les limites de sa révolte, que ne dissimule pas la réalisatrice, ce qui est tout à son honneur. Mais, contrairement aux oeuvres de Visconti comme le Guépard et Le crépuscule des dieux, qui se limitent pourtant aussi aux milieux des classes privilégiées, on ne sent pas la société bouillonner derrière les agapes des princes, des dignitaires et des familles bourgeoises. Certes Maria Kreutzer ne fait pas de cadeau à la Sissi de 40 ans, elle signale au passage que 40 ans, c'était l'espérance de vie des femmes des milieux ouvriers. Mais on aurait apprécié un peu plus d'audace et de subversion. Pourquoi ne pas montrer la haine que pouvait inspirer cette aristocratie parasitaire, qui envoyait les hommes à la boucherie des champs de bataille ? Il aurait pu être intéressant de nous faire comprendre pourquoi l'anarchiste italien qui a mis fin aux jours de cette figure légendaire haïssait ce monde suranné à ce point. Cela aurait sans doute été un autre film, mais Maria Kreutzer est passé à côté d'un film bien plus intéressant.
Quelle déception pour moi qui aime les films historiques. On nage ici en plein délire, où la vérité historique est largement bafouée, où les acteurs sont mal choisis : Sissi était brune et très belle, l’actrice qui la joue est rousse et a un physique plutôt difficile, quant à François-Joseph et au fils, il font tous les deux…inadaptés. Enfin, cette volonté d’ajouter au récit du modernisme, langage, doigt d’honneur de la Reine, obsession sexuelle, on frise ici le ridicule. J’aurais dû suivre la recommandation Allociné.
Le trait est évidemment grossier : il n’y a pas que le corps qui est corseté, comprimé, contraint, il y a aussi le mental. Je n’ai jamais été fan des Sissi et avoue à ma grande honte ne rien connaitre sur Elisabeth d’Autriche. J’ai vite saisi le parti pris artistique de Marie Kreutzer avec ses anachronismes assumés ; elle veut donner à son biopic une dimension hors du temps, une dimension intemporelle. Si on accepte ce postulat artistique, les faits historiques sont secondaires, aucune raison de s’accrocher à la Grande Histoire puisque la rencontre avec Louis Le Prince n’a jamais eu lieu, par exemple. Cette séquence s’ajoute à toutes celles (parfois historiques) qui s’inscrivent dans les anachronismes, elle nous dit qu’Elisabeth aurait pu connaître les joies du cinématographe.
En soi, Marie Kreutzer nous dit qu’Elizabeth, femme reconnue moderne pour son époque, n’est pas née à la bonne époque ; elle avait des années d’avance sur le monde, un monde qu’elle n’aura pas le bonheur de connaître car née trop tôt et dans lequel elle aurait pu s’épanouir. Un fantasme de metteur en scène.
L’important c’est de suivre le spleen de cette impératrice qui ne se reconnaît ni dans sa posture, ni dans sa condition féminine ni dans son époque. Donc je me suis laissé emporté par ce que me raconte Marie Kreutzer. Emporté par la prestation toujours aussi juste et talentueuse de l’actrice Vicky Krieps sans qui le film n’aurait sans doute pas dégagé autant d’émotion. La scène finale m’a ému et me fiche de savoir qu’Elisabeth d’Autriche-Hongrie soit morte assassinée à 61 ans en 1898. Le spleen que traîne cette Elisabeth est éprouvant. A cela s’ajoute une bande son où je reconnais « As Tears Go By » les Rolling Stones et la composition délicate de Camille. Tout ça participe à l’émotion.
En soi, le film de Marie Kreutzer se résume au geste de l’impératrice quand elle décide de sortir de table lors d’une soirée où elle s’ennuie avec ostentation : elle fait un doigt d’honneur, un geste certainement moderne. Un doigt d’honneur à tous les protocoles royaux et mondains. Doigt d’honneur au conformisme. Doigt d’honneur à la Grande Histoire.
Certes, c'est effectivement authentique, épuré, sensoriel, et c'est long. Alors bien entendu, il faut bien retranscrire le mal être de cette impératrice qui s'ennuie, mais on finit par s'ennuyer aussi.
Dommage parce que niveau décor, photographie, costume et mixage sonore le travail est énorme. Et c'est seulement pour ces qualités là que je mets 3 étoiles au lieu de 2.
De Marie Kreutzer (2022). Le film traite de la vie de l'Impératrice Élisabeth bien connue sous le nom de Sissi. Rien à voir pourtant avec le kitschissime ''Sissi'' de 1955 sauvé quand même par la beauté lumineuse de Romy Schneider. Le film de M Kreutzer s'attache à la vie vécue de l'impératrice à un tournant de sa vie quand elle est épuisée (à l'aube de ses 40 ans) de jouer à la perfection qui lui est demandée son rôle d'Impératrice. En ce sens le film est une réussite tant il nous montre le revers d'être et d'assumer son rôle de princesse. Le film en est étouffant et on soufre de voir cette princesse comme si elle était en prison. Le film est un pamphlet sur la condition féminine de cette époque en posant indubitablement la question si cette condition a tant changé que cela ? Ce malgré les différents mouvements féministes et les évolutions (car il y en a) sociétales. Depuis longtemps voir la nuit des temps, on a asservi la femme à un rôle de représentation. Rôle très bien montré dans le film jusqu'à l'étouffement. Il est noté que nombre de situations sont historiques. On pressent même au travers de la relation de l'Empereur François-Joseph Ier et Elisabeth que la fin d'un système corseté jusqu'à la moelle vit ses derniers moments. De beaux décors et toilettes pour une reconstitution soignée. La prestation de Vicky Krieps est exceptionnelle. A noter aussi Florian Teichtmeister dans le rôle de l'Empereur et Katharina Lorenz dans le rôle de Marie (la dame de compagnie de l'Impératrice). Seul reproche du film un peu trop académique , ses quelques longueurs.
Tout est pesant et long, centré sur domination de l'héroïne et sa dépression. Aucun contrepoint ne vient alléger le propos. L'histoire et le contexte sont effleurés, alors pourquoi choisir la vie d'une impératrice ? La musique moderne et certains anachronismes font penser à Marie Antoinette de Coppola ou the Crown pour les épisodes sur Lady Di. Mais ici la sauce ne prend pas, trop épaisse et pas assez épicée due à un scénario trop convenu. Dommage car il y'avait les ingrédients nécessaire, notamment la direction artistique et les acteurs.
Ce film n'est pas vraiment un biopic car il ne s'étend que sur une année de la vie de l'impératrice Elisabeth d'Autriche.Il a les défauts des films actuels : sombre et sans banc-titre au départ.Le personnage central, l'impératrice d'Autriche est bien observé et il est joué à merveille par Vicky Krieps: on découvre ou on redécouvre une " Sissi" voyageuse, mélancolique mais aussi sportive et dans ce domaine, en avance sur son époque.On voit bien la fuite du côté protocolaire et fastueux de la cour ( mais pas la fuite de l'Empereur François Joseph qu'elle respecte et qu'elle aime au fond d'elle même).Par contre, ce fut une femme à multiples facettes aimée du peuple qui a joué un rôle non négligeable pour conserver la Hongrie dans l'Empire, mais ça on ne nous le dit pas...Cette femme dépressive a eu aussi ses bons moments et pouvait être gaie parfois, mais ça ne ressort pas non plus .C'est vrai qu'elle rend visite à son cousin le roi Louis II de bavière, mais les profanes ignorent tout de ce personnage ou presque!Il y a enfin les anachronismes qui même voulus sont parfois gênant sans parler de la fin du film sans rapport avec la vérité historique! " Corsage", je veux bien car il symbolise le manque de liberté dans le carcan de la cour austro-hongroise, mais " Al'ombre des Habsbourg" aurait été plus approprié.
Film trop décousu, pas d'émotion. Le message ne passe pas vraiment. Malgré l'ennui ressenti, le jeu des acteurs est très bien avec mention particulière à l'héroïne qui peut effectivement être comparée à Meryl Streep.
Ce film retrace le passage à la quarantaine, en 1877, d'Elisabeth d'Autriche, alias Sissi. Vicky Krieps, la polyglotte, incarne parfaitement ce personnage sur qui tous les yeux sont rivés. Malheureusement, Marie Kreutzer s'attache peut-être un peu trop à cibler toute l'attention sur les diktats que l'époque imposait à cette pauvre femme, notamment son régime alimentaire. Il manque clairement un brin de folie pour s'immerger un peu plus profondément dans cette oeuvre où la mélancolie de l'Impératrice est bien retranscrite. "Corsage" est un récit un peu trop sage à mon goût pour réellement passionner.