Bof ! Pourquoi pas !
Ça ne fait pas dans le chef d’œuvre, mais la comédie sympatoche de Robin Sykes – dont le 1er film, La Finale, avait connu un bon succès mérité avec près de 600 000 entrées -, n’est ni meilleure, mais surtout pas pire que la plupart de comédies poussives made in France¸ qui fleurissent sur nos écrans quand arrive l’été. À soixante ans passés, deux amis en proie à des difficultés financières vont tirer profit de leur image dans le milieu de la mode et de la publicité. L’un est encore beau, l’autre ne l’a jamais été. Mais au-delà du jeu des apparences, qu’est-ce vraiment que d’avoir l’âge de la retraite aujourd’hui ? 80 minutes – quasiment un court-métrage dans le ciné d’aujourd’hui -, qui se laissent regarder, pour l’originalité du sujet et la qualité du casting, mais qui, vite vues, seront aussi vite oubliées.
Ce petit film pose beaucoup des questions que l'on se pose à l'horizon de la retraite : s'arrêter de travailler, continuer, perdre nos liens sociaux, aimer encore mais différemment… La vieillesse questionne autant que l'adolescence et ce film atteint son but en nous faisant pénétrer dans le microcosme de la pub pour les séniors. Disons tout de suite, que le scénario ne dérape jamais dans le loufoque voire le grand n’importe quoi, bien au contraire, car, derrière ce fait de société, il y a une belle histoire d’amitié et l’émotion affleure aussi souvent que le rire. Une comédie bien filmée, bien écrite, bien rythmée et surtout bien jouée… Ne faisons pas la fine bouche. Ce n’est pas le film de l’année ? Et alors ? Par définition, il n’y en a qu’un. Alors pourquoi se refuser un bon moment dans une salle de ciné ?
L’idée de réunir à nouveau Thierry Lhermitte et Patrick Timsit, après le triomphe de 1994 d’Un indien dans la ville et ses 7 500 000 entrées, est évidemment la raison principale d’aller voir ce film. En un mot, ils sont excellents tous les deux, dans l’humour comme dans la tendresse. Avec eux, citons Marie Bunel et Zineb Triki, parfaites également. – Sans oublier l’impayable Olivia Côte -. Par leur jeu subtil, ce quatuor évite les caricatures et jouent subtilement sur nos émotions pendant cette « revanche des vieux », qu’on aurait souhaitée plus mordante, mais qui distrait sans vulgarité avec son casting ***.