Le sociologue Gérard Mermet, leur a trouvé un nom : les sexygénaires, pour qualifier ces baby-boomers, qui la soixantaine atteinte, continuent de réinventer cette société qu’ils avaient rajeunie d’un coup en 1968…Leur soixantaine est une révolution, l’âge de tous les possibles…Robin Sykes en a fait un film, reconstituant le duo Thierry Lhermitte et Patrick Timsit, celui d’un « Indien dans la ville » et ses huit millions d’entrées….
Michel (Thierry Lhermitte), 65 ans, est propriétaire d'un grand hôtel à Sanary sur Mer…les affaires étant au plus mal, il fait tout pour rester à flot, grâce notamment à son vieil ami Jean-Claude (Grégoire Oestermann). Il a finalement l'idée de reprendre contact avec Denis (Patrick Timsit), un vieil ami et associé avec qui il possède un bar à Paris. Michel propose à Denis de lui céder ses parts. Mais en se rendant sur place, Michel découvre que non seulement Denis a revendu le bar mais aussi qu'il est devenu mannequin senior, également appelé « sexygénaire », et tourne des publicités. Alors qu'il assiste à une séance photo, Michel est repéré par Marion, travaillant pour une agence, qui lui propose de devenir modèle. Estimant que la (très) bonne rémunération pourrait lui permettre de régler les dettes de son hôtel, Michel accepte... Les voilà partageant, de nouveau, une activité commune, à savoir poser / tourner dans des publicités médicales (pour Timsit) ou de produits de luxe (pour Lhermitte), à destination des baby-boomers – également public cible du film… « Sexygénaire » est saupoudré de thématiques sociales dans l’air du temps : qu’est-ce vraiment que d’avoir l’âge de la retraite aujourd’hui ? Les écarts entre générations et l’adaptation des sexagénaires au monde moderne sont également gentiment moqués. Comme les nouvelles technologies, l’émancipation des femmes, la sexualité des séniors ou la santé, les difficultés financières post-Covid de l’hôtellerie-restauration et, la plus développée, le mannequinat senior. Vaguement moderne, le film cherche à prendre le contrepied d’un certain « jeunisme » puritain qui tendrait à cacher les corps abîmés par l’âge. En adoptant, lui-même, un format vieille école : le réalisateur reconnait s’être inspiré des comédies de Michel Blanc, façon « Marche à l’ombre », on peut y ajouter celles de Francis Weber style « la Chèvre » en jouant sur ces duos volontairement mal assortis où l’un est le boulet de l’autre… Si « Sexygénaires » parvient à faire sourire des situations grâce au dubitatif Michel et au baratineur Denis, cette opposition entre les deux hommes ne tient hélas pas sur la longueur. Car Patrick Timsit, cantonné dans ce rôle de hâbleur profiteur qu’il a déjà tenu, lasse, par ses cabotinages, le spectateur pourtant empathique. Et Sexygénaire donne parfois l’impression de rester en surface de ses multiples intentions, effleurant certains sujets sans en creuser davantage les enjeux et se donnant tellement de mal à casser les stéréotypes sur les personnes âgées – en voulant les rendre sexy et attirants – que cela en devient vite embarrassant. Et, ni Thierry Lhermitte, ni Patrick Timsit, en totale roue libre, ne parviennent à sauver cette parodie sur la vieillesse d’un risible naufrage. A dire vrai je ne suis allé voir ce film que pour soutenir notre cinéma de quartier face à la concurrence d’un nouveau complexe UGC …