Elle rêvait d'un autre monde où son avenir serait fécond. Stella est amoureuse mais pas seulement, elle est à l'âge des possibles, 17 ans, dans ce film autobiographique de Sylvie Verheyde (dont on n'a pas oublié le Stella de 2008). Sorte de contrepoint féminin à Été 85 de François Ozon, sur un laps de temps plus long (un an), le film peut sembler classique dans ses thématiques, car fidèle aux récits d'apprentissage, mais il a la grâce en plus, et une certaine pudeur aussi, avec une voix off qui, pour une fois, n'alourdit point l'intrigue. Il y a dans la vie de Stella, en cette année du baccalauréat, deux salles et deux ambiances : le jour avec les cours, les copines et l'ennui ; la nuit, vécue en papillon, à frôler la beauté et la sensualité de la danse, dans un capiteux dérèglement des sens. Ce sont ces scènes nocturnes, brillamment filmées et dont la répétition magnétique hypnotise, qui forment le cœur battant. de Stella est amoureuse. La B.O est plus que parfaite de Vado via à Lavilliers, en passant par Fade to Grey et New Order. Évidemment, elle parlera davantage à ceux qui ont été jeunes dans les années 80, une époque où fumer était presque comme respirer et où l'absence de portables n'empêchait pas de se réfugier dans sa propre bulle. Le film est incarné, quasi sublimé, par Flavie Delangle, aux deux visages, selon que le moment de la journée. La caméra de la cinéaste est tombée amoureuse de Stella. Elle n'est pas la seule.