… et ça n’est pas réciproque
Le palmarès de Sylvie Verheyde est loin d’être glorieux. Quand on trouve dans sa filmographie, Sex Doll, ou Madame Claude, on hésite à se précipiter découvrir son nouvel opus. Hélas, 110 minutes plus tard, mon opinion n’a pas changé. 1985, premier été sans les parents. Le soleil, les copines, les Italiens, le rêve. Retour à la réalité, pour Stella, c’est l’année du bac. Et même si elle dit qu’elle s’en fout, elle sait bien que ça peut décider de sa vie entière… Plutôt mourir que de reprendre le bar de ses parents. Surtout que, chez elle, son père s’est cassé avec une autre, en laissant les dettes et sa mère en déprime. Heureusement il y a les sorties, la nuit, les rencontres, et puis l’amour pour rêver d’un autre monde. Construire un scénario sur un personnage aussi peu sympathique que celui de cette jeune fille relevait de la gageure… et elle n’est pas relevée.
Le moins qu’on puisse dire c’est que la jeune héroïne n’attire pas l’empathie. Quasi mutique, elle fait la gueule en permanence. Rien n’y personne ne trouve grâce à ses yeux, ni les amies, ni les parents, ni les garçons qui la convoitent. Sylvie Verheyde avait tourné Stella en 2008, elle ne pensait pas écrire une suite… et elle n’aurait pas dû. La part d’autobiographie est assez évidente, mais la facette sociale revendiquée par la cinéaste n’est pas du tout évidente. Sans doute fallait-il plus creuser dans ce sens plutôt que de nous infliger d’interminables séances en boîte, musique tonitruante et longs plans-séquences tournées avec une caméra à l’épaule qui filerait le mal de mer au marin le plus aguerri. Seule la reconstitution pas trop appuyée des 80’s trouvera grâce à mes yeux légèrement assoupie par près de deux heures de néant.
C’est le 1er long métrage pour Flavie Delangle, mais hélas pour elle – dont on perçoit d’immenses possibilités -, ces vrais débuts se font dans un rôle monocorde. A revoir. Les « parents », Marina Foïs et Benjamin Biolay, font ce qu’ils peuvent. Les « copines », Louise Malek, Prune Richard, Agathe Saliou, Léonie Dahan-Lamort, - toutes débutantes -, sonnent vrai. Quant à Dixon et Paul Manniez, ils sont transparents. Bref, tout ce petit monde semble beaucoup s’ennuyer… qu’ils se rassurent, les spectateurs aussi.