Avis : Louloute - Page 2

Si je comprends le projet d'Hubert Viel avec ce film, à savoir rendre hommage au monde rural qui souffre de la modernité et de l'agriculture intensive, j'avoue ne pas comprendre pourquoi il le fait comme ça.
Le film alterne entre le présent et la fin des années 80 et la partie dans le présent n'a strictement au intérêt. Le film s'ouvre sur Louise, prof médiocre d'Histoire et immédiatement il n'y a rien qui va... On sent que le réalisateur n'a jamais mis les pieds dans une salle de classe. Mais si seulement ce n'était que ça, parce qu'en prime on a la prof qui s'endort dans un parc (?), des ralentis dégueulasses et sans doute les pires retrouvailles avec un "ami" d'enfance qui sont tout sauf crédibles.

En plus on passe peu de temps dans le présent, donc pourquoi s'embêter à mettre ces parties ? ça alourdit le récit et surtout Hubert Viel ne sait pas quoi en faire. S'il avait décidé de développer les personnages adultes, leurs relations entre eux, de filmer la soirée que passe Louise avec son ancien ami du primaire à qui elle raconte l'histoire, pourquoi pas ? Mais là... dès qu'elle est dans le présent c'est pour criser... Je ne me l'explique pas.

Alors qu'au contraire, dès qu'on est dans le passé, ben le film est vraiment sympa. Sympa, à un ralenti dégueulasse près, ralenti qui à la fin qui tue toute possibilité d'émotion alors qu'on est au climax émotionnel du film. Je ne comprends pas comment on peut se saborder comme ça, comment personne n'a pu lui dire que c'était nul. Il fallait garder le plan large, sans ralenti.

Les gamines jouent bien, Laure Calamy fait ce qu'elle sait faire de mieux, à savoir une mère de la classe moyenne un peu débordée... Que demande le peuple ?
Même si on reste malgré tout sur notre faim parce que le film est court et qu'on en aurait voulu plus de cette vie à la ferme.

Aussi l'autre défaut du film, c'est qu'il aurait pu être plus subtil. Disons que la thèse du film est explicitée clairement à plusieurs moments et elle arrive parfois un peu comme un cheveu dans la soupe. Au début du film on a un mini débat sur notre démocratie, comparée à la démocratie athénienne, ça dure 30s et on sent bien que Viel il n'aime pas la société actuelle. Le mec est un brin réac on va dire, il charge la société actuelle et il veut montrer que le libre échange ruine les paysans français... tout en vantant les modèles passés, le terroir, etc. Bref ce qu'il faisait déjà finalement dans Les filles au Moyen Âge.

Sauf que dans son film précédent il s'appuyait beaucoup plus sur la candeur des enfants pour faire passer le message, ça créait un décalage entre les gamins et la cruauté du monde moderne, ce qui était assez touchant. Là voir des adultes discuter de trucs d'adultes à table, bon... ben ok...

Bref, c'est clairement pas un mauvais film, mais c'est pas abouti, le film aurait mérité d'être soit étoffé, soit épuré... au choix...

Pas du tout aimé ce film de Hubert Viel, vu uniquement pour mon petit cycle Laure Calamy. Je ne me suis jamais attaché ni aux personnages et du coup ni à l'histoire, permanent aller-retour entre le présent et l’enfance du personnage. J’ai eu du mal à aller jusqu’au bout et je l’ai aussitôt oublié...

Après deux films très confidentiels, presque expérimentaux, Hubert Viel nous présente grâce à ce troisième long-métrage, une histoire plus accessible et aux velléités plus populaires. Une sorte de capsule nostalgique située entre le passé et le présent. Avec « Louloute » c’est encore une fois à un film rural sur les agriculteurs auquel nous avons droit. Très présent sur les écrans français depuis quelques années, ce contexte va finir par devenir lassant à force de répétition et ce petit film n’y échappe pas. Il y a une forte impression de déjà-vu et même si l’angle choisi est cette fois celui du récit initiatique à hauteur d’enfant empreint de mélancolie, tout cela est bien trop inoffensif et anecdotique pour convaincre.



Le souci majeur du film est d’avoir choisi d’alterner un tiers de scènes dans le présent censées répondre aux deux autres tiers se déroulant dans le passé. Ou inversement. Si ces dernières sont plus intéressantes, les séquences contemporaines ne servent finalement pas à grand-chose hormis freiner notre intérêt et surtout nous déconnecter de l’immersion bucolique dans cette France rurale du passé. C’était donc une fausse bonne idée qui alourdit le film considérablement. Et si « Louloute » est en effet charmant par intermittences, ce charme sporadique ne permet clairement pas d’en faire un bon film. La patine à l’ancienne colle bien au sujet mais l’aspect Madeleine de Proust visiblement recherché par le réalisateur ne fonctionne lui aussi que par instants.



Comme tous les autres films sortis précédemment sur le sujet, « Louloute » nous montre les difficultés du monde agricole et de ceux qui les vivent en toile de fond. Il n’apporte donc rien de neuf sur le sujet. On est plus conquis par la description, pleine de justesse, de cette cellule familiale attachante et crédible. On sent qu’il y a une énorme part de souvenirs propres au metteur en scène, ce qui permet ce sentiment de réalisme presque naturaliste. La jeune Alice Heron est stupéfiante dans un rôle d’enfant peu commun. Elle pétille et fait pour beaucoup dans les quelques qualités indiscutables du film. Mais entre une scène de rêve hors propos, des ellipses mal négociées et ces scènes inutiles dans le présent, le film ne convainc guère et s’apparente à un petit téléfilm anodin.



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Chronique familiale assez douce mais difficile dans son sujet. On suit les préoccupations des parents sur le métier d'éleveur et celles d'une petite fille qui grandit, aimée par ses parents et qui devenue adulte revoit sa jeunesse avec un souvenir émouvant mais douloureux.

Portée par une interprétation pleine de justesse, une chronique familiale délicate, touchante et nostalgique qui évoque le drame du monde agricole à travers les yeux d’une enfant.

Ce film raconte les souvenirs nostalgiques et heureux d'une jeune femme Louise dans la ferme familiale où elle a passé son enfance. Le scénario est assez simple et le film relate les années relativement heureuses de Louise malgré les difficultés que traverse cette ferme d'élevage qui croule sous les dettes. L'ensemble du film m'a paru intéressant sans plus.


Bernard CORIC

Un film à la tonalité poétique, une bascule temporelle par le prisme d'une jeunesse bouleversée.
Un bel hommage à ce monde agricole (trop) souvent malmené.

Tout d’abord, je dois préciser que j’aime bien Laure Calamy qui m’avait emballé dans 10% et dans Antoinette dans les Cévennes. Ici, dans un côté dramatique, je l’ai trouvée très juste, ainsi que le jeune actrice qui joue sa fille. Cette réflexion sur le monde agricole qui s’étiole, faute de rentabilité pour beaucoup, en particulier les éleveurs et les producteurs de lait, ne manque pas d’intérêt. J’ai moins apprécié, par contre, les scènes se passant de nos jours, souvent surjouées et n’apportant pas grand’chose au propos. Enfin, j’ai trouvé la fin brutale, comme si le film s’arrêtait sans raison. Dommage.

Hubert Viel choisit de jouer sur deux époques pour traduire les angoisses de Louloute : le présent sous les traits d’Erika Sainte, jeune professeur et sous les traits d’Alice Henri, jeune fillette qui vit à la ferme avec ses parents frère et soeur dans les années 80.
Je ne suis pas du tout convaincu de ses allers-retours et surtout la façon dont c’est amené. J’ai l’impression qu’il lui fallait un prétexte ; celui où Louloute se confie le temps d’une nuit à un ancien ami d’enfance perdu de vue depuis longtemps ne fonctionne pas sur moi. D’autant qu’il n’y a qu’elle qui parle. Je ne perçois aucune curiosité venant de son ami. C’est sans doute implicite. J’ai l’impression qu’il subit poliment. Je ne doute pas que cette conversation à sens unique et à bâtons rompus a pour mission d’illustrer les origines des angoisses de Louloute, d’où ces flash-back.

J’ai nettement préféré les années 80, plus vivantes et les retours ponctuels au présent cassaient le rythme du film au point d’affaiblir le récit.
Heureusement, la machine des années 80 reprenait rapidement le dessus tant elles apparaissaient à mes yeux nettement plus intéressantes.
Les rapports entre frère et soeurs, enfants et parents s’exprimaient avec beaucoup de naturel. Je me reconnaissais dans toute cette énergie familiale. Avec en sous-texte (?) un père confronté à l’agressivité de la nouvelle politique agricole européenne.
Alice Henri défend très bien son personnage Louloute avec spontanéité et talent. Quant à Laure Calamy, elle assure, comme à son habitude. Toujours agréable à voir jouer.
Désolé pour la Louloute du présent, elle m’a laissé complètement indifférent et ses confessions m’ont quelque peu ennuyé. Je n’en veux pas à Erika Sainte, seulement au choix du réalisateur.

Un film sur le monde agricole? Surtout un film sur le monde de l'enfance repeinte avec une grande maîtrise et toute la palette des couleurs indélébiles des souvenirs. Montage réussi, casting impeccable, jeu parfait tant pour les répliques que les attitudes. Sûrement beaucoup de travail et de nombreuses prises et reprises pour atteindre un tel niveau de simplicité, de naturel, et un grand respect du spectateur considéré comme l’interprète principal de ce récit mené avec autant de légèreté que de profondeur.

Encore un superbe film signé hubert viel, beaucoup de sensibilité et une critique subtile du mondialisme

Je ne suis pas allé au bout de la projection. Mauvais film qui est censé se passer dans les années 80 avec des comédiens qui parlent comme nos contemporains en utilisant les tics de langage comme : "Du coup" à tout bout de champ et jurent tant qu'ils peuvent. Les rapports entre les parents et les enfants sont un peu trop modernes pour l'époque. Cette famille s'occupe d'une petite exploitation de vaches laitières mais ils ont l'air paysan comme moi je suis la reine d'Angleterre. La copine de L.Calamy est enceinte de 8 mois et nous montre son ventre : on voit que c'est un faux, que c'est bidon (c'est le cas de le dire). Enfin, bref, tout est à l'avenant.

Un très beau film touchant et poétique, qui fait du bien. Des comédiens rafraîchissants portent avec brio cette œuvre empreinte de mélancolie.

Très touchant, réaliste et poétique à la fois, sur la vie des agriculteurs dans les années 80. La jeune fille est extra !

C'est mou, c'est lent, c'est bienveillant, c'est dans l'air du temps sur les gentils agriculteurs. Je me suis forcé à regarder pour voir ou ça allait. Déjà il faut comprendre que le film alterne entre les souvenirs et le présent. Et ça n'avance pas, ca ne va nulle part. Bref, me suis bien ennuyé à cette avant-première en streaming, pourtant visionnée dans de bonnes conditions.
La séance était gratuite. Ca valait le prix payé, pas plus...