De départ je n'étais pas du tout convaincue qu'un téléfilm, et français, puisse traiter des violences conjugales avec un manipulateur narcissique, ou plutôt : un pervers narcissique, appelons un chat un chat. Pourtant, en regardant ce téléfilm, j'y vois toutes les phases de la séduction (le début), l'emprise et la destruction. Même toutes les phrases et comportements chocs de cette personne malsaine (ce pervers narcissique) tombent justes. C'est comme si les scénaristes et dialoguistes ont eux-même vécu une histoire toxique dans ce genre. On saisit vraiment la descente en enfer d'une personne (une femme ici), saine d'esprit, bien dans sa vie (juste des améliorations à faire) et à la recherche de l'amour, et qui "tombe par hasard" sur un homme séduisant et sympa (en apparences), et qui va se retrouver enchaînée à une histoire terrible qu'elle n'a évidement pas demandé. La vérité (quand on connaît ce genre d'histoire :) l'homme ici, à tout orchestré depuis la rencontre qui se veut extraordinaire, presque surréaliste ; normal puisque c'est calculé et n'est que une illusion. Ici il est utilisé une métaphore, l'image ici est celle d'un match avec un toréador qui attire un taureau dans l'arène pour le mettre à mort : Lui c'est évidement le toréador et Elle le pauvre taureau qui va mourir psychiquement à petit feu. Il insiste Lourdement pour se faire remarquer par cette femme au début. S'il n'y avait pas mis autant d'énergie, elle ne l'aurait certainement pas remarqué... et aurait passé son chemin (ce qui aurait mieux valut pour elle). Et c'est là, que s'engouffre avec un tour de force cet être malsain et manipulateur.
Rapidement (trop ici) il teste et connait les clés pour se rendre intéressant et attirant. Il teste pour voir si elle (cette femme, sa proie) est capable d'encaisser ce qu'il va lui faire subir... en se faisant passer pour un être sensible pourvu de sentiments envers elle. Si c'est bon (si elle mord à l'hameçon), elle reste ; sans savoir dans Quoi elle s'embarque... sinon elle serait partie en prenant ses jambes à son cou ! C'est le syndrome de la grenouille (important).
Puis, iI la traite mal, très mal, et s'installent les violences (classique malheureusement). Puis il l'a fait passer pour folle, dépressive, pas marrante, chiante, plan plan : "mais qui resterait avec une personne pareille ?!" dit-il ? c'est lui qui lui fait une faveur en la reprenant à chaque fois qu'il l'a largue comme une mer** et la trompe... c'est l'ineptie de plus qu'il lui fait croire... Il ne lui répond pas au téléphone, s'absente, la fait devenir accro à lui (elle croit qu'elle ne peut plus vivre sans lui mais se trompe : c'est l'emprise qui parle pour elle qui n'a plus la maîtrise de sa vie). Il va faire le vide autour d'elle (fait partie de l'emprise aussi), et elle finit par s'embrouiller avec son entourage, et par mal parler et mettre de côté son propre enfant... c'est triste ! Injonctions paradoxales, humiliations, insultes, brimades, moquerie, souffler le chaud et le froid, ne pas savoir sur Quel pied danser, mensonges et manipulations mènent la danse.
La victime finit par péter les plombs... car trahie, trompée, blessée et (amoureuse de l'image du début, d'un homme séduisant et "beau") pommée. Seuls des personnes bienveillantes et saines d'esprits pourront sortir de l'emprise la victime. Ici, la victime ne se rend pas complètement compte de ce qu'elle a vécu et à quel genre d'homme à qui elle à affaire, mais se retrouve bien entourée et finit par s'en tirer. Une chance. Mais le clap de fin nous fait penser que ce manipulateur ne va pas en rester là... malgré le fait que sa victime est tenté de l'égorger et soit partie... pas très réaliste !
Et là où ça ne l'est pas non plus, c'est quand les EX compagnes qui parlent ; que la victime soit crue dans son histoire et soutenue par la loi (la police et un juge ici) et un bon avocat. Dans la vraie vie, ça n'arrive pas, ou trop peu souvent, car les victimes ne souhaitent pas toujours parler et que c'est chacun sa mer**.
À La Folie est un bon téléfilm du genre psychologie et reconstruction de soi. Je le conseille.