Avis : Vivre - Page 2

D’abord, la référence au film de Kurosawa (1952), que j’avais eu l’occasion de voir….. classique de l’époque.
On peut dire que c’est une transcription fidèle, dans un univers typiquement « so british » et si différent du Japon.

Le brio du comédien (Bill Nighy), la distance et l’humour anglais, sauvent le film…..

La conversion brutale, parce qu’il apprend qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre; il se transforme de l’esprit
« gratte-papier » à employé plus que zélé. a eu beaucoup de mal à me convaincre……..

Près de 70 ans plus tard, le message ne passe pas !

C'est un remake du film d'Akira Kurosawa. L'action se déroule à peu près à la même époque (le début des années 1950), mais le Royaume-Uni remplace le Japon. Tout en conservant le schéma narratif, le réalisateur a réussi à donner une tonalité british à une histoire qui semblait a priori très japonaise.

Il faut saluer la performance des acteurs, en particulier Bill Nighy, qu'on connaissait plutôt pour ses rôles comiques ou dans des films grand public. Il incarne ici un fonctionnaire terne et obséquieux, un veuf qui a dû élever seul son fils et, pour cela, a renoncer à la vie. La découverte de son cancer l'incite à se remettre en question. Il va tenter par plusieurs moyens de redonner du sens à son existence.

C'est beau, délicat, touchant, plein d'humanité.

Les premières images nous plongent aux premiers temps du Technicolor, des couleurs artificielles en correspondance avec l’époque de l’intrigue.
Ce film ne laisse pas insensible.Le personnage principal, taiseux, renfermé, maniaque ,n’a rien de prime abord qui puisse susciter la sympathie. Rapidement le récit et du coup le personnage prennent une autre tournure quand celui-ci prend connaissance des résultats de ses analyses médicales et du peu de temps qu’il lui reste à vivre.
Cette thématique n’a rien de nouveau, elle a été maintes fois traitée. Réflexion sur le sens de sa vie, comment vivre ses derniers jours.
Le personnage raide comme un parapluie va faire le constat qu’en dépit du fait qu’il a réussi ce qu’il souhaitait faire n’a pas profité de la légèreté, l’insouciance, le plaisir qui font partie d’une existence globalement heureuse.
Un comparse de fortune va l’entraîner dans la découverte des amusements qu’offrent des lieux de divertissement. Notre bonhomme traverse ce monde interlope comme un zombie, en spectateur, en observateur mais jamais en tant que partie prenante.
Et c’est la réussite de ce film en terme de psychologie du personnage d’avoir saisi avec finesse comment une telle personnalité pouvait évoluer à l’approche de sa mort.
C’est à travers la manière d’être d’une jeune assistante qu’il va saisir un aspect de la vie qu’il n’a pas connu.
Tout en restant ce qu’il est, plutôt que de se métamorphoser ce qui ne saurait être crédible, il va réparer une de ses erreurs de burocrate usant abusivement d’un maigre pouvoir.
Une des dernières images est magnifique, se balançant sous la neige il trouve une expression de bonheur simple et le spectateur est alors saisi de compassion pour cet homme qui a trouvé une forme d’humanité.
Il y bien sûr dans cette histoire une morale, chassez le naturel, il revient au galop !!!
Je tiens à ajouter que ce film est loin d’être sombre qu’il y a beaucoup d’humour et que c’est plutôt bien réalisé dans le sens ou il n’y rien de naturel et que tout rappelle les bons films des années 50 tournés en studio.
En tout cas un film qui éveille des émotions et j’en veux pour preuve la réaction des spectateurs quand quelque chose d’impalpable se produit dans une salle et qui traduit un ressenti qui touche l’ensemble d’un public

D'accord, nous sommes dans l'Angleterre des années 50, au milieu de petits fonctionnaires très coincés. Mais bon sang que ce film est triste et ennuyeux. Le scénario est mince, l'image trés sombre. Le trait est lourdement appuyé, c'est plein de bons sentiments, et on fait tout pour essayer ( en vain) de nous tirer des larmes ( la musique par ex...). Attiré par les critiques et la présence du so british Bill Nighy, j'en sors las et très déçu.

Un rythme lent,
On s'endort, ça n'est pas inintéressant ; l'époque, les décors et costumes.
Le sujet aussi. Mais dans notre époque de zapping il faut accepter cette lenteur.
Ce film est très elegant et montre ce que peut être un gentleman.
Il montre aussi la rigidité. L'oublie de vivre pleinement,
mais aussi l'envie de laisser une trace.

Pas vraiment convaincu des le milieu du film, je suis resté perplexe jusqu'au bout. Réalisation et acteurs sont bons mais la parodie de l'administration britannique et le conte moral un peu mièvre et guimauve de cette façon de se racheter une (fin de) vie sont assez décevants. Je n'ai pas vu le film de Kurisara qui en est la matrice mais je vais m'empresser de le visionner...

En fin de séance, deux ou trois spectateurs ont été retrouvés momifiés d'ENNUI dans leur fauteuil cinéma:))
Les autres étaient partis avant la fin!
Quelle purge!
Message aux ronds de cuir : veillez à laisser une empreinte dans cette vie terrestre même au péril de mille et une tracasseries administratives! Vous ferez plaisir à mister Williams !

L'action se passe en Angleterre après la guerre. C'est l'histoire d'un employé municipal dans un service de reconstruction, qui apprend qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre. Il va prendre conscience qu'il a mené jusqu' alors une vie bien tranquille, sans histoire et bien réglée et il décide de se rebeller à sa façon et d'accepter son inéluctable destin, avec une certaine délectation ( cf la nuit passée dans les bars avec un compagnon de fortune, un écrivain bohème). En même temps il retire une grande satisfaction en décidant de promouvoir la réalisation d'une aire de jeux pour enfants, demandée de longue date auprès des services de la mairie dans laquelle il travaille.Ce film évoque la réappropriation de sa propre vie lorsqu'on se trouve face à sa mort prochaine.

Bon film qui tient en haleine grâce à une réalisation extrêmement créative, une mise en scène d'une précision rare et un jeu d'acteurs d'une justesse haletante. A voir.

En 1953, Mr Williams, « gentleman de base », chef du bureau des travaux publics à la mairie de Londres, mène une vie réglée comme une horloge, entretient des rapports hiérarchiques guindés avec ses collaborateurs et, veuf, a des relations distantes avec son fils et sa belle-fille. Quand son médecin lui apprend qu’il est atteint d’un cancer et n’a guère plus de six mois à vivre, il comprend, en voyant dans la rue une jeune femme heureuse, mue par un élan de joie, qu’il n’a rien fait de sa vie. Il décide, pour le peu de temps qu’il lui reste à vivre, d’aller au bout de ses idées…
Le film inspiré d’un roman d’Akira Kurosawa adapté par Kazuo Ishiguro est une splendeur formelle. Le spectateur est plongé dans Londres 1953, ses banlieues éloignées, ses trains, ses foules de travailleurs affairés grâce à une grande maîtrise technique. L’intrigue, ténue, met le spectateur en tension permanente même et surtout quand il s’agit de petits riens de la vie, comme James Ivory l’a si bien fait dans « Les vestiges du jour ».
Les acteurs sont admirables, Bill Nighy tout particulièrement. Un film tout en finesse, en sensibilité, en élégance. Il mérite d’être revu dans quelques temps pour mieux en apprécier les infinies subtilités.

Sentiment partagé à la sortie de ce film. Tout y est parfait à l'image de ce monde guindé des gentlemen londoniens dont le héros, Mr Williams, fait partie. Années 50 où la dignité côtoie sans le savoir un désir de liberté et de jouissance qui n'ose pas encore s'exposer au grand jour. Quand on lui diagnostique un cancer qui ne lui laisse que quelques mois à vivre, Mr Williams s'aperçoit qu'il est passé à côté de la vie. Il songe d'abord à s'etourdir mais il trouvera un moyen plus conforme à sa nature pour donner du sens à ses derniers moments. La leçon est claire, touchante, peut être un brin conformiste, mais néanmoins utile. Ne soyons pas nous-mêmes les fossoyeurs de nos vies par paresse ou inadvertance. Mais ce rappel à la vigilance existentielle, servi par un acteur de talent, paraît moins nécessaire de nos jours, où au contraire de ce passé évoqué par le film, nous sommes constamment encouragés à vivre pleinement nos vies, ce qui paradoxalement n'est peut-être pas la voie assurée du bonheur non plus.

"Living" qui a obtenu 8 nominations aux British Independent Film Awards 2022 est un drame britannique qui fut une bonne surprise pour moi. En effet, j'étais assez réticent à voir ce film, il est vrai que le fond et surtout la forme sont un peu trop classique à mon goût, l'image est parfois veillotte cependant soulignons les performances de Aimee Lou Wood et surtout Bill Nighy (nominations aux oscars possibles) dans le rôle d'un homme âgé en fin de vie avec une belle reconstitution des années 1950 avec des moments de nostalgie, mélancolie et philosophie qui se dégage de ce beau film.

Vivre : c'est plutôt "Mourir" !!! Une longue agonie pénible à voir... En lisant le synopsis, on s'attend à une belle histoire qui redonne goût en la vie, mais finalement le personnage ne commence jamais à vivre, nous laissant suivre ses complaintes sur son quotidien banal et le sentiment d'une vie ratée. L'action est totalement dérisoire. Ennuyeux et déprimant...

"Vivre" est l'histoire de la métamorphose d'un homme quand il apprend être atteint d'un cancer. Reprise d'un film de Kurosawa, plus ou moins inspiré de "La mort d'Ivan Ilitch" (Léon Tolstoï), c'est une charge contre le conservatisme d'une société minée par un enchevêtrement administratif digne des "12 travaux d'Astérix" !
Le scénario est signé du romancier japonais Kazuo Ishiguro (Nobel de littérature 2017), la réalisation du sud-africain Oliver Hermanus, auteur de l'abstrus "Moffie", et la prise de vue du sud-africain Jamie Ramsey qui nous offre une qualité photographique parfaite..
La première partie du film, à la mise en scène lente et convenue, personnages totalement atones, illustre bien ce monde de fonctionnaires procrastinateurs d'un service municipale des travaux publics, prétendument débordés par la reconstruction de Londres après les dommages causés par la guerre ; chef de ce service, Mr Williams, surnommé Mr Zombie, un homme raide comme un cierge, triste comme un jour sans pain. Lorsqu'il apprend qu'il souffre d'un cancer, Mr Williams s'anime, se laisse entrainer dans des cabarets, des foires, s'aperçoit de la mesquinerie de sa bru, et le film change un peu de ton. Et quand Mr Williams rencontre la jeune et pétillante Miss Smith, ex-subalterne de son service, débordant de joie de vivre, le film comme le personnage, s'illumine et commence à vivre avec une émotion grandissante et communicative.
Les acteurs sont unanimement parfaitement impliqués dans leur personnage et l'évolution de la situation.., Et cet accent britannique qui domine tout au long du film est tellement plaisant à entendre !

So british emotion

J’avoue humblement que ce drame est le 1er film du sud africain Oliver Hermanus que je vois. Ce n’est pas seulement de la négligence, mais il faut dire que ses précédents films sont passés plutôt inaperçu. Heureusement, arrivent sur nos écrans ces 102 minutes bouleversantes de justesse et de sobriété. 1953. Londres panse encore ses plaies après la Seconde Guerre mondiale. Williams, fonctionnaire chevronné, est un rouage impuissant dans le système administratif de la ville qui doit se reconstruire. Il mène une vie morne et sans intérêt, mais tout change lorsqu’on lui diagnostique une maladie grave qui l’oblige à faire le point sur son existence. Rejetant son quotidien banal et routinier, Williams va alors se dépasser et enfin vivre pleinement sa vie. Une superbe histoire, un acteur magnifique, de l’émotion, de l’humour… un régal !
Adapté très fidèlement du film de 1952 signé par l’immense Kurozawa, Ikuru, ce film est le portrait d’un homme né à l'époque édouardienne, très rigide et conformiste, engoncé dans les convenances et qui ne sait vraiment pas comment casser cette image. Ce n’est tout simplement pas son genre et c’est uniquement ce diagnostic tragique et les rencontres – qu’il finit par accepter -, qui vont le sortir de la profonde neurasthénie qui l’empêchait de se projeter dans le futur ; En bref, le parcours initiatique d’un septuagénaire en fin de vie. On rit, on sourit, on pleure… ce film c’est la vie, la vraie, le tout joliment mis en scène et porté par un casting inspiré dans le sillage d’un acteur en état de grâce. Une pépite !
Bill Nighy hante les écrans depuis 1980 promenant sa haute silhouette et son humour de film en film. Personnellement, je l’avais repéré dans les 2 Indian Palace et pour ses participations dans la saga d’Harry Potter. Il est magnifique de bout en bout et reste la meilleure raison de ne pas rater ce petit bijou. A ses côtés, tout le monde est au diapason, en particulier Aimée Lou Wood et Alex Sharp. Une superbe réflexion sur l’apathie existentielle sublimée par un acteur majuscule qui sait, avec un sens rare du silence, un jeu minimaliste, - un haussement de sourcil, un sourire imperceptible -, donner une épaisseur rare à un personnage, a priori monolithique, et qui va s’avérer d’une rare complexité. Et malgré le drame, on sort de là optimiste en se disant qu’il n’y a pas d’âge pour embrasser la vie.