Le quotidien de salariés d'une entreprise d'informatique, écrasés par un train-train abrutissant, et une hiérarchie tyrannique. J'accorde à "Office Space" une note (trop ?) généreuse, qui reflète la pertinence des thématiques abordées... et le fait que 25 ans plus tard, le film n'a aucunement vieilli !
L'intrigue a ici assez peu d'importance, ce sont surtout les situations qui sont bien pensées et qui sentent terriblement le vécu. En effet, avant de basculer dans le cinéma, Mike Judge travailla quelques temps à la Silicon Valley.
Des salariés parqués dans des open space oppressants, à qui l'on confie des taches idiotes, et du matériel dysfonctionnel. Des consultants en "optimisation", évidemment chargés de licencier les traînards. Un patron imbuvable, campé par un excellent Gary Cole. Mug greffé à la main et ton monotone à l'appui, il "invite" régulièrement ses salariés à venir travailler le week-end !
D'ailleurs il faut souligner les acteurs très bien choisis. Outre Ron Livingston à l'aise en salarié qui décide de prendre sa vie en main, nombre de petits rôles sont savoureux. Stephen Root en employé autiste, constamment ridiculisé par son patron. Ou John C. McGinley en consultant infect.
A noter la présence de Jennifer Aniston, qui joue une serveuse (!) dont le héros est amoureux. Un rôle pas vraiment indispensable à l'intrigue, qui s'explique tout simplement par le fait que la production voulait une star un peu connue au générique, histoire de rassurer.
Enfin, outre le fait que l'écriture met le doigt là où ça fait mal sur les société d'informatiques, Mike Judge livre plusieurs gags inspirés. Je citerai entre autre l'utilisation régulière de gangsta rap, volontairement en décalage total avec l'univers policé des bureaux. Et la fameuse scène de "l'exécution" de l'imprimante, façon règlement de compte mafieux !
Bref, totalement inconnu en France (il faut dire que le film n'est pas aidé par son étrange titre VF), "Office Space" mérite le coup d'oeil. Surtout pour ceux qui travaillent en bureaux...