Napoléon de Ridley Scott… Une cata. Sincèrement j’ai lutté pour venir à bout du métrage ! Commençons, une fois n’est pas coutume par ce qui va. La reconstitution d’époque et les costumes. C’est bien fait, on sent la documentation historique, on revoit même certains tableaux iconiques reprendre vie devant nous. C’est très sympa. On peut aussi ajouter certains beaux plans, de bonnes idées à la Ridley Scott qui donnent parfois une certaine magnificence aux images. Peut-être qu’on peut aussi sauver Vanessa Kirby, qui arrive à faire exister un personnage franchement assez ingrat, qui sert essentiellement à coucher à la va-vite avec Napoléon ou à s’engueuler avec lui !
Pour le reste, il n’y a pas grand-chose ! Joaquin Phoenix est aux fraises. Le gars il ressemble à un papy dès les premières scènes alors que Napoléon est censé avoir 20 ans. C’est précisément parce qu’il est censé être jeune qu’on est censé croire à ses ambitions, son audace, et sa participation aux combats, car voire le pauvre Phoenix courir essoufflé à chaque scène pour un officier prétendument entraîné c’est agaçant. Il aurait fallu au moins 2 acteurs pour camper le personnage. Autour de lui il n’y a rien, du vent. Que des personnages qui passent sans être dégrossis. On ne verra pas Murat, aucun frère ou sœur de Napoléon, le gars il semble seul au monde avec Vanessa Kirby, sa Joséphine.
Le scénario est catastrophique. Le film est lent, un exploit vu qu’il passe pourtant sur énormément de faits de la vie de Napoléon. Il se concentre étrangement sur la manière dont il fait le cochon lorsque la bataille des Pyramides ou la Bérézina couvrent 2 mn de film ! Le métrage aurait été plus crédible de s’appeler Napoléon et Joséphine, on aurait mieux compris l’approche romantique du projet, mais là, on s’attend à un biopic un peu plus chiadé et le métrage nous offre des scènes de ménage plus ou moins fictives et passe sur l’essentiel de la vie militaire ou politique du personnage qui sont souvent évoqués en coup de vent. Même les batailles sont peu présentes. Je note de surcroît plusieurs scènes à la limite de la parodie, vous savez, comme si le scénariste et le réalisateur riaient en coin en tournant la scène. Dès l’ouverture on ressent ça, mais ça saute aux yeux par exemple lors du coup d’état de 1799.
Visuellement ce n’est pas parfait non plus. Si les décors et les costumes sont beaux, la photographie archi-numérique est souvent très laide. On est tellement loin des grosses productions napoléoniennes de jadis ! Le pire reste le bleu de l’hiver. Côté mise en scène c’est juste honorable, mais si vous espérez retrouver la viscéralité d’un Gladiator, ne cherchez pas ! Même Le Dernier duel qui ne se concentrait pas là-dessus était plus violent et crédible. Là on a de la violence ripolinée, souvent numérique, avec juste deux ou trois scènes qui se réclament un peu gores, et qui en deviennent même d’un ridicule grand-guignolesque tant elles sont déconnectées du reste.
Ce Napoléon est une catastrophe. Je ne comprends pas les parti-pris, souvent loufoques, le casting, mal choisi, la forme, tellement faiblarde, terne, même dans les batailles, ce qui est quand même incroyable ! Tu vois des plans larges, pourtant largement numériques, et t’as l’impression de voir de petites batailles pathétiques avec un rang de soldats, alors que les batailles napoléoniennes étaient gigantesques. Bizarre. Pour moi ça mérite pas plus de 1.5