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traversay1
3 558 abonnés
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4,0
Publiée le 8 janvier 2022
Après la première guerre mondiale, un photographe gagne sa vie en photographiant des défunts récents. Choisi pour représenter la Hongrie aux Oscars 2022, Post Mortem est un film d'épouvante assez impressionnant et passionnant jusqu'à ce qu'il s'emballe et cède à la surenchère dans des visions macabres à répétition. C'est d'abord une œuvre soignée qui ne fait aucune faute de goût dans sa reconstitution d'un petit village hongrois décimé par la grippe espagnole. Les premières manifestations de l'au-delà sont plutôt bien amenées dans cette histoire de fantôme et tout est dans l'équilibre entre le réalisme historique et le paranormal. Mais, dans la dernière partie du film, les mauvais esprits ont manifestement pris le contrôle et Post Mortem devient un film d'épouvante quasi lambda et avec effets terrifiants à la clé, parfois à la limite du ridicule, dans un scénario qui, d'étrange, passe à définitivement opaque. L'humour y est alors involontaire (quoique, vu la dernière scène) et il n'est plus question de trembler ni même de s'interroger, malgré une certaine beauté visuelle si l'on est adepte d'images morbides. Un film original tout de même, avec son contexte historique, qui tranche avec le tout venant de l'horreur.
Loin d'être une série B, ce petit film à petit budget est un petit bijou.
Pour l'histoire, l'idée de base est glauque. Photographier les morts avec les vivants pour garder une trace d'eux est une technique qui a réellement existé et qui m'a toujours laissé perplexe, mais là n'est pas la question. En réfléchissant un peu à la trame, il y a plein de pièges et de solutions faciles qui se présentent : des morts ou fantômes hideux qui n'apparaissent qu'aux caméras, ou des visages effrayants pendant la fraction de seconde que dure un flash ou tant d'autres techniques à la N. Shyamalan. Eh bien le réalisateur ici slalome entre toutes ces facilités et nous sert quelque chose de beaucoup plus subtile. Bien plus fin et moins grossier que le simple esprit vengeur monstrueux et sanguinaire. Le film n'est au départ que vaguement glauque, flirtant avec les corps décédés, c'est pas joyeux joyeux mais on n'est pas dans l'horreur non plus. Le filtre fantastique vient s'insinuer crescendo pour atteindre son paroxysme vers les 2/3 du film, où là clairement on est dans le fantastique pur jus, à la Stephen King. Les héros sont des humains normaux, avec quelques petits pouvoirs médium, desquels ils sont complètement inconscients et que même à la fin du film, ils ne sauront toujours pas vraiment comment ça fonctionne. Et nous non plus... Et c'est là que ce film est fort. Il arrive à nous emmener avec ses héros, à nous rendre l'espoir quand les héros reprennent espoir, il nous conduit à nous poser les mêmes questions qu'eux, les mêmes peurs, les mêmes recherches de réponse. Et c'est excellemment joué par les acteurs.
Dans ce film il y a un peu de REC, un peu de Insidious, un peu de Conjuring (dont ça pourrait même être une préquelle). Mais en ne gardant que le meilleur de chacun. Un film rondement mené, fin et qui mérite une place dans les meilleurs films fantastiques