L'honnête petit frère d'Adieu les Cons. Albert Dupontel nous livre un film moins belliqueux et plus romancé, aux mêmes couleurs sur l'affiche, au binôme de personnages outsiders qui essaient de trouver un sens à une société qui ne les accepte nulle part, en fuite-enquête constante sur des liens familiaux ambigus, avec un Nicolas Marié en très grande forme, et une fin tragique qu'on nie en bloc (non, non, non, on refuse de
perdre ce bon personnage
, on boude)... Définitivement, on ne peut s'empêcher de repenser à l'excellent brûlot qui nous avait tant plu chez Dupontel, mais on n'est certainement pas mécontent de découvrir cette comédie plus légère, qui peut compter sur la prestation hilarante de Marié (on s'est reconnu, dans ce personnage qui gaffe toutes les deux minutes), sur les dialogues franc-parler si bien déclamés par la rayonnante Cécile de France, sur le double rôle (aux contre-champs parfois ridicules, la doublure ne ressemble pas toujours) d'Albert Dupontel, sur une ode à l'écologie, aux valeurs du vivre ensemble qui met un peu de douceur dans notre monde qui a bien besoin de se rappeler de ces morales. La mise en scène de Dupontel n'a plus rien à prouver, ni même sa façon de diriger ses (excellents) acteurs, ni même son appétence pour les bons binômes de personnages "tocards" (si beaux, si intelligents, par le fait-même d'être rejetés par une société malade et hypocrite). Second Tour n'est pas à la hauteur d'un des meilleurs Dupontel (Au Revoir Là-Haut, Adieu les Cons), mais est une agréable parenthèse en compagnie de deux acteurs très sympathiques ("Avance un peu... Mais non, la vidéo !" et autres "Ça fait maaaaaal...", on en rigole encore).