J’avoue que je suis sorti partagé sur le film « Les promesses » de Thomas Kruithof , co-auteur du scénario avec Jean-Baptiste Delafon, l’un des créateur de la série « Baron Noir » …j’ai trouvé le film sérieux, trop sérieux à mon goût…et ce rythme, caméra à l’épaule, champ/contrechamp un peu fatigant…Clémence (Isabelle Huppert) médecin de formation, est à la fin de son second mandat de maire d’une commune de Seine Saint Denis, dont on ignore le nom, présentée incidemment comme la troisième du département, mais le film a été tourné à Clichy-sous-bois…d’une couleur politique que l’on ignore, sauf qu’elle est forcément majoritaire, puisque le premier ministre, le président de la Métropole , sont du même parti…Elle est efficacement secondée par Yazid, son directeur de cabinet, enfant de la ville où il a conservé des amitiés, certaines utiles, d’autres toxiques… Avant de raccrocher son écharpe et de laisser le relais à sa jeune adjointe Naidra, elle aussi enfant de la diversité, Clémence veut lancer un projet cher à son cœur, dont elle a fait la promesse aux habitants, la rénovation des « Bernardins », copropriété devenue insalubre au fil des ans et des rotations de propriétaires…Ce n’est malheureusement pas le seul exemple , on connait tous Grigny 2 , cette copropriété géante qui n'arrivait plus à « boucler ses fins de mois » à faire face à son budget courant ( paiement des fournisseurs d’eau, assurance, société de nettoyage…) car de plus en plus de copropriétaires ne payaient plus leurs charges…C’est le cas des « Bernardins » …Il est plus facile de rénover un immeuble locatif géré par un bailleur social, qu’une copropriété en partie tombée aux mains des marchands de sommeil…lesquels d’ailleurs sont souvent des notables installés, qui utilise prête nom pour acquérir les appartements à vil prix, hommes de main pour récupérer les loyers. Clémence veut convaincre le responsable de la Métropole, d’inscrire les « Bernardins » dans un programme de rénovation soumis à l’arbitrage du premier ministre…le budget est de 67 millions, mais la condition préalable, est que la copropriété placée sous administration judiciaire, apure ses charges dont le montant cumulé atteint 100 000 euros…Le film nous plonge donc au cœur de l’exercice du pouvoir local, en mettant en scène des élus qui vont au contact des habitants, capable de composer avec le meilleur ( les associations) comme le pire (les marchands de sommeil) . On apprend dans les coulisses du tournage que pendant l'écriture du scénario (qui a duré trois ans), Thomas Kruithof et Jean-Baptiste Delafon ont rencontré, en banlieue parisienne, beaucoup de maires aux couleurs politiques différentes et ils ont fait le choix de laisser de coté l’idéologie pour se consacrer sur le combat quotidien des protagonistes. Isabelle Huppert et Reda Kateb (de plus en plus solide) portent le film sur leurs épaules et campent de façon étonnamment convaincante ce duo politique, uni par une admiration réciproque et une amitié que l’on souhaite à toute épreuve…c’est ce qui permet au film d’échapper au cliché du « Tous pourris » J’avoue que les autres personnages m’ont paru moins probants.