Entendu, « Adieu Paris » est un film hommage à un Paris disparu, vu quand même par le prisme d’artistes, d’intellectuels qui se la jouent élitistes.
Ce n’est pas un Paris populaire au sens large du terme où gens simples et intellectuels partagent le même amour pour la capitale. Peu importe la classe sociale pour les amoureux de Montmartre, pour les amoureux du quartier des Halles, pour les amoureux du 15ème etc.
Edouard Baer que j’apprécie m’a invité à une table de personnages que je trouve limite détestables comme ceux interprétés par Pierre Arditi, Bernard Murat et Bernard Le Coq. Mais surtout, tout ce petit monde m’a laissé à distance. Même les plats servis ne me tentaient pas. Il y a des films où ça donne faim de voir les personnages manger, mais là, aucun appétit.
En vérité, leurs conversations m’ont paru longues et indigestes !
Des bons moments comme des bons mots ?
Fugaces, trop fugaces pour apprécier la patte d’Edouard Baer. Juste le temps d’avaler une bouchée d’une tomate coccinelle !
Pour paraphraser Michael (Gérard Depardieu) qui n’a pas envie de rejoindre ses amis, dit : « Ils m’ennuient ».
A tous ces acteurs que j’apprécie, je dis aussi : « Ils m’ennuient ».
Michael résume le film sur cette simple phrase laconique.
J’aurais dû m’abstenir comme Michael. Mais comment éviter de passer à côté de ces talents réunis sous la férule d’Edouard Baer ?
Comme à l’image de leur pot-au-feu, ça donnait envie.
Roman Polanski, « Carnage », « La vénus à la fourrure», « La jeune fille et la mort » ou dernièrement « Father » de Florian Zeller par exemple, sont des films inspirés de pièces de théâtre, la mise en scène huis clos est sauvée par la qualité des dialogues et la direction d’acteurs.
Ici, les dialogues sont d’une banalité insignifiante et la direction d’acteurs, pratiquement absente - Edouard Baer laissant certainement toute liberté d’action à ses acteurs -, ne compensent pas une mise en scène assez figée.
Benoît Poelvoorde resté au bar permet à la caméra de bouger de temps à temps ; allers-retours artificiels pour Isabelle (Isabelle Nanty),
pour la ligne de coke d’Enzo (Bernard Murat)
pour Louki (François Damiens) et Jeff (Jean-François Stevenin).
C’est un film d’Edouard Baer pour Edouard Baer et pour ses potes.
Si ses personnages représentent un Paris disparu, alors tant mieux ! Qu’ils disparaissent de ce Paris prétentieux et arrogant.
Une étoile de plus pour Jackie Berroyer, pas pour le restaurant !