Alors ? Aussi méchantes que ça, ces "Oranges sanguines" ? Peut-être pas autant que l'accroche ne le laisse supposer. Mais, ce qui est sûr, c'est que ce film est complètement surréaliste. Et ça, on le sent d'emblée avec ce long dialogues entre les membres d'un jury de concours de rock. Tous les échanges du films sont comme ça, voire même plus encore. A ce titre, le court, mais délicieux passage avec Blanche Gardin est tout bonnement hallucinant. Et c'est un compliment. Mais, cette première partie de film a son défaut : parfois très lourde, car trop bavarde, il aurait été préférable à certains moment de trancher un peu dans le lard. Quant à la deuxième partie du film, tout en restant surréaliste, Meurisse pousse son délire au maximum et verse bien volontiers dans le trash. Je vous garantis qu'on va loin dans l'horreur si bien que, même si le tout a la finesse d'un hippopotame dans un champ d'asphodèles, on ne peut que se réjouir de voir un mec qui n'a pas peur de prendre ses roupettes à poignée et de proposer ce qu'il a envie de proposer. Notre comédie populaire ferait bien de s'en inspirer mais bon, c'est comme tout, ce sera laissé à la convenance de chacun. Il y a de vraies bonnes choses là-dedans, mais avec un peu plus de boulot et d'application, il y avait nettement la place d'obtenir une comédie vraiment incontournable. Dommage. Et dommage aussi pour la très belle brochettes de comédiens qui s'en donne à coeur joie. Mais, encore une fois, on ne saurait être trop sévère avec un mec qui ose et qui, dans sa bande-son, met en valeur Bill Haley, Eddie Cochran, Barbara et autres Nocturnes de Chopin.