Seul le titre est bien trouvé : "Ora(n)ges sanguin(e)s" (les parenthèses étant de mon cru - qui lancent bien le propos !). Mais il promet beaucoup, et tient si peu - en termes d'opportunité cinématographique.... La première saynète est savoureuse (les états d'âme bien-pensants d'un jury de compétition de rock'n'roll : de l'importance de la discrimination positive, avec débat cornélien : doit-on pousser du col plutôt un couple de danseurs - peut-être - "en situation de handicap", ou un couple de vieux participants - pardon de "seniors") ? En "guest" (dans le rôle du président du jury), le sieur Patrice Laffont, heureux sans doute de cette panouille - lui qui angoisse de devoir "se retrouver à la rue", avec "seulement" 4.000 euros nets de pension mensuelle (les nombreux retraités à moins de 1.000 euros apprécieront).... Il y a bien, de ci, de là, quelques bouts de scène, quelques répliques.... bien menés pour les uns, bien venues pour les autres. Mais l'ensemble est bancal, excessif, exhibitionniste et racoleur, bien plus qu'incisif ! Louchant plus du côté d'un "Strip tease" déchaîné et en roue libre, que de la tradition satirique et grandiose des "Monstres" et "Nouveaux Monstres" transalpins - bien que fonctionnant dans une dynamique de sketches. Préférez - et de loin - l'excellent film argentin (2014) "Relatos salvajes" ("Récits sauvages"), sorti en France en "Les nouveaux Sauvages". Un "conte moral", sur le mode "humour noir", ravageur et très maîtrisé. Ces "Oranges" françaises agacent les dents, et sanguinolent à plaisir, sans avantage artistique ! PS : l'interdiction aux moins de 12 ans est un minimum. Celle aux moins de 16 ans n'aurait sans doute pas été inappropriée.
Avec ce film, Jean-Christophe Meurisse n'est pas au bord de l'indécence mais en plein dedans. Comment peut on oser faire rire d'un viol, dans la société actuelle. Comment peut on oser inciter à la haine de nos représentants, faire appel à la violence. Ce film effleure des sujets sans les traiter. Face à certaines scènes, je me suis retenu de vomir. Ce film est à fuir.
Un film drôle, gore, violant, touchant, émouvant, un OVNI comme on aimerait en voir plus souvent ! Un film inclassable qui dérange mais pour le bien de tous ! Les fans des Chiens de Navarre seront ravis les autres risques d'être déroutés, gêné, peut-être au bord de quitter la salle par tant d'irrévérence mais il faut profiter de ce petit bijou
En parallèle de sa brillante aventure de metteur en scène au théâtre, Jean Christophe Meurisse a entamé il y a quelques années avec APNÉE une carrière cinématographique. Bien lui en a pris, à la vision de son nouvel opus ORANGES SANGUINES découvert en avant première au festival de l’étrange. Ce portrait à l’acide d’une France contemporaine mâtinée d’années 70 nous fait suivre sur quelques jours la trajectoire de plusieurs personnages : ministre corrompu, jeune femme agressee, couple de retraités ruinés, le tout habilement relié par le personnage de l’avocat campé avec grande finesse par Alexandre Steiger. Quelques références / hommages pointent le nez : Chabrol, Tarantino, orange mécanique… C’est avant tout très politique mais aussi cru, radical, percutant, dérangeant, très drôle, ( quelques scènes d’anthologie), c’est parfois outrancier, ça se permet tout sans être jamais gratuit , ça brasse large sans prendre de gants. Parfois trop car, au milieu d’un brillant casting, on regrette de ne pas s’arrêter davantage sur le couple de retraités magnifiquement campé par Lorella Cravotta et Olivier Saladin, grands acteurs de théâtre, qui apportent une touche humaine et sensible plus que bienvenue au sein de ce jeu de massacre. Rien que pour eux, et leur poignante scène finale, allez y.
Un film assez bon, drôle, très caricatural mais très violent dans son humour. Qui m'a fait fait beaucoup rire, touché, mais également dégoûté complètement à certains moments, je ne suis pas le public pour ce genre de film qui passe d'une scène de danse de quadragénaire noté par un jury dans un concours un peu ridicule dans un gymnase, à un viol d'une fillette par un psychopathe. J'ai été réellement dégoûté, malgré de bon plans, de bonnes scènes, des blagues qui m'ont fait rire, je ne ressens que du malaise pour ce film en en ressortant, limite envie de vomir. Je ne peux donc malheureusement pas le noter mieux.