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Aku
1 critique
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5,0
Publiée le 25 août 2022
Incroyable. L'image et les plans sont beau, le rythme est très bien choisi, le thème et l'histoire sont très originaux et novateur, mais surtout l'actrice et le son du film en font une expérience très marquante. L'émotion transmise est extraordinaire et mise en place très subtilement. C'est vraiment une œuvre, je suis très surpris que la presse ne le note pas mieux, j'ai du créer un compte pour rétablir la vérité. Sur ces paroles digne d'un super-héros d'un film médiocre surement mieux noté, je vous conseille sincèrement de vivre l'expérience.
Un récit original avec un début assez prenant et fait de suspense. Mais tout le film reste sur ses acquis en utilisant sans cesse les idées déposées dès le début. Trop de répétitions. Dommage.
L’héroïne anonyme de "Tres" (bizarrement traduit dans sa version française pour en rendre sans doute le titre plus compréhensible) est bruiteuse et ingénieure du son. Son oreille est son outil de travail. Quel n’est donc son désarroi quand elle réalise qu’elle se détraque, les sons lui parvenant désormais avec quelques secondes de retard. Sa vie, qui n’était déjà pas rayonnante s’écroule. Elle était en pleine rupture et en plein déménagement. Elle se retrouve sans emploi, contrainte de retourner vivre chez sa mère tandis que son handicap s’aggrave et que la médecine se déclare impuissante.
Beaucoup de spectateurs, moi y compris, sous-estiment le travail de post-synchronisation que le montage d’un film exige. Quand on le visionne, confortablement installé dans son fauteuil, on n’imagine pas le travail minutieux qu’il a fallu pour synchroniser l’image et le son – quitte au passage à le retravailler et à l’enrichir. C’est ce travail méconnu que la première séquence du film nous montre où on découvre avec fascination comment la séquence muette d’un banal polar en noir et blanc peut devenir tout autre chose avec son son et ses bruitages.
C’est sur cette synchronisation, qui nous est si naturelle dans la vie de tous les jours, et sur son dérèglement que joue le film. Nous voyons ce que nous entendons et vice-versa (je laisse aux puristes le soin de corriger que les vitesses de la lumière et du son ne sont pas les mêmes… bref). Que se passerait-il si image et son étaient désynchronisés ? Si nous entendions les sons avec un décalage ? Ou, plus étrange encore, si nous voyions les images après avoir entendu les sons ?
La conception d’un tel film se heurte à un défi de taille : comment faire percevoir au spectateur bien-entendant les troubles de l’audition de l’héroïne ? Ou, pour le dire autrement, comment distinguer les sons synchrones des sons asynchrones que l’héroïne entend en décalage ?
L’an dernier, un petit film indépendant américain passé inaperçu avait pour héros un batteur frappé d’une surdité irréversible. "Sound of Metal" nous emportait dans une odyssée sensorielle inédite dont j’ai retrouvé le goût – et le son – dans "En décalage". Mais les deux films souffrent du même défaut : une incapacité à écrire à partir de ce pitch prometteur un scénario intéressant. "Sound of Metal" se noyait dans une romance lacrymale ; En décalage se perd dans une banale quête des origines.
Au passage, le récit se teinte de surnaturel : l’héroïne peut entendre les paroles qui se sont échangées dans un lieu donné. On imagine comment un tel superpouvoir aurait pu être utilisé par la police criminelle. Et on tremble que le film ne prenne ce tournant là. Fort heureusement, un tel dérapage nous est épargné. Mais cette prudence pose la question de l’utilité d’avoir doté son personnage d’un tel pouvoir.
En décalage, c’est l’histoire de C. qui est une ingénieure du son talentueuse et qui travaille sur le montage du son d’un film. Mais un jour elle va se mettre à entendre les sons en décalé de la réalité. Ce moment de repos forcé va la pousser à questionner d’où elle vient pour aller mieux. Ce film assez flou et assez brouillant à certains passages touchant, d’autres très ennuyeux.
Moi qui aime les films sensoriels celui-ci avait tout pour me plaire puisque qu'il se focalise sur l'un des cinq, l'idée est très originale et l'héroïne est ingénieure du son un métier aussi rare dans les scénaris qu'indispensable dans tous les films qui en découlent. Et le résultat est quelconque et particulièrement long. Une fois la surprise de la découverte du handicap passée le réalisateur piétine et nous propose un film axé sur le symptôme et si l'oreille reste aux aguets l'œil à lui tendance à vouloir se fermer.
Marta Nieto est très bien. L'idée présidant au film également. ...et c'est tout. Le film est inabouti. Le réalisateur ne semble pas trop savoir quoi faire de son concept et le traîne assez longuement
Le personnage principal ne perd pas le sens, ne perd pas l'audition, il n'est pas franchement non plus altéré, il y a "juste" un décalage entre son et image à la manière finalement d'un site de streaming qui a un bug et qui offre un film désynchronisé. Vu le sujet il y a évidemment un soin particulier au son dans le film (ça serait un comble !), notre immersion est parfaitement rendu surtout qu'il faut gérer la désynchronisation personnelle de C./Nieto ainsi que l'environnement "normal". Des séquences sensorielles intrigantes dans un premier temps mais très vite malheureusement le film vire vers un drame familial assez classique. La dimension sensorielle devient alors presque accessoire alors qu'elle est omniprésente. Cette partie sensorielle devient alors redondante sans être constructive pour amener vers une conclusion attendue. L'actrice joue merveilleusement bien, l'évolution du récit intéressante mais le lien entre le problème sensoriel et le secret familial est trop artificiel pour convaincre pleinement. Dommage... Site : Selenie
Je ne saisis pas pourquoi ce film est classé en thriller. C'est un film sur la maladie, le doute, le deuil, les secrets de famille, l'isolement. L'actrice est particulièrement efficace dans son jeu. Une petite vingtaine de minutes en moins eu été aussi efficace ;-)
On reconnait là la mise en œuvre réussie de ce qui est devenu une tendance dans le cinéma fantastique moderne : partir d une maladie ou d une pathologie plus ou moins rare et en développer les aspects sensationnels, non sans une certaine empathie : De même que "Elephant man" traitait de la neurofibromatose, de même que "La mouche " traitait indirectement du SIDA, de même que plus récemment, le film "swallow " évoquait la maladie de Pica, le film "en décalage " parle d'un cas de désynchronisation auditive.
Le film porte bien son nom...Il est en effet très décalé...Marta Nieto, l'héroine, a des problèmes avec la réalité ( elle entend les sons après les évènements, exemple un verre qui casse)????Mais finalement cela lui donne comme des pouvoirs de télépathie , qui sont fort utiles à mon sens (superpouvoirs)......Marta Nieto est le genre d'actrice qui "illumine par sa discrétion" (paradoxe) un film....Elle est parfaite ici, dans ce rôle de "marginale" que les gens ne peuvent comprendre...Le film a plusieurs cordes à son arc, relation avec la mère, voyage dans le passé, avec une scène surprenante , amour, psychologie sociale....C'est un film qui m'a touché, même si tout n'est pas clair, et que la fin, a quelque chose de plutôt artificiel ???c'est un film étrange et orignal, qui manque peut être de raffinement technique...Un péché pardonné.... A vous de voir.... DE mon côté, il est intriguant, et je le reverrais avec plaisir...
Nombreux sont ceux qui ont découvert la merveilleuse Marta Nieto dans Madre (court-métrage puis long) de Rodrigo Sorogoyen et qui attendaient avec impatience de la revoir en tête d'affiche. Espérance comblée dans le très sensoriel En décalage, du cinéaste barcelonais Juanjo Giménez Peña, lequel n'avait alors à son actif qu'un seul long-métrage, datant de 2001. Le film part d'une idée très originale, avec cette ingénieure du son qui se met à entendre les sons avec un retard de plus en plus grand, un handicap insurmontable pour sa vie professionnelle mais surtout une gêne puissante dans sa relation aux autres. Cette héroïne, dont symboliquement on ne connait pas le prénom, En décalage la traite comme un être en souffrance avant de faire évoluer son intrigue vers d'autres rives, fantastiques, loin du réalisme du départ. Ce virage, très romanesque, est un peu forcé mais ravive l'intérêt pour cette femme sensible et solitaire, qui a du mal à faire coïncider l'image et le son spoiler: et dont les origines vont s'éclaircir peu à peu. Le travail sur le son, justement, est l'un des atouts majeurs du film, qui ne peut que déstabiliser le spectateur qui vit strictement les mêmes sensations que son personnage principal. Pour ce faire, il fallait une actrice exceptionnelle et Marta Nieto en est une, assurément. En décalage, lui, s'inscrit dans la mouvance d'un cinéma espagnol en grande forme, dans des registres très différents (Compétition officielle, El buen patrón, As Bestas ...).
En décalage est un film assez unique : le personnage se désynchronise par rapport au son ! Un film fantastique autant qu'un drame personnel très réussi. Et avec l'incroyable Marta Nieto, qui était déjà géniale dans Madre