Uglies (2024) est censé être l’adaptation d’un roman à succès, un film de science-fiction pour ados qui s’inscrit dans la lignée de Hunger Games et Divergente. Pourtant, il rate complètement sa cible. Si l’objectif était de lancer une trilogie, je serais franchement surpris de voir une suite débarquer un jour, tant ce premier volet s'enfonce dans la médiocrité. Dès les premières minutes, le film dévoile un scénario aussi cliché que prévisible : une société dystopique soi-disant parfaite, des ados rebelles qui veulent briser leurs chaînes, et une critique ultra-simpliste de la superficialité. On se retrouve devant un gloubi-boulga d’idées déjà mille fois vues, et le film n’apporte rien de nouveau à la table.
L’ironie, c’est que Uglies critique à tout va la superficialité, mais c’est le film le plus superficiel que j'ai vu depuis longtemps. Tout y est faux, surjoué, criant de vacuité. Le message principal, "soyez vous-mêmes, la beauté intérieure est ce qui compte", est asséné avec une telle lourdeur qu’il en devient insupportable. C’est du déjà-vu, du réchauffé, sans aucune nuance. Le scénario est un patchwork de toutes les sagas dystopiques pour ados qu’on a pu voir dans les dix dernières années. Pas un seul sujet de fond n’est exploré en profondeur. Les personnages ? Une bande de clones sans âme, ni personnalité, qui défilent à l'écran sans jamais nous faire ressentir quoi que ce soit.
Parlons des effets spéciaux. Nous sommes en 2024 et, honnêtement, je m’attendais à quelque chose de bien plus solide. Au lieu de ça, on a droit à des visuels tout juste passables, des décors qui manquent d’impact et des scènes d’action sans saveur. Oui, certains paysages sont beaux, mais on ne va pas voir un film pour ça. On veut être ébloui, on veut être captivé, et Uglies ne livre rien de tout ça. C’est plat, insipide, sans éclat.
Ce qui est le plus rageant, c'est que le film avait un vrai potentiel. La question de la beauté imposée par la société, le contrôle des masses, la perte d'identité, tout ça aurait pu être un terreau fertile pour une critique sociale acerbe. Mais Uglies ne fait qu’effleurer ces thèmes, en les noyant dans des dialogues pompeux et des situations déjà vues. La prétention du film est énorme : il veut dénoncer, il veut choquer, mais il n’y a aucune subtilité dans son approche. On nous prend littéralement par la main pour nous marteler que la beauté intérieure est ce qui compte, comme si on n’était pas capable de le comprendre tout seul.
En résumé, Uglies est un désastre déguisé en film de science-fiction. Il recycle sans vergogne des concepts usés, ses personnages sont fades et ses effets visuels médiocres. Le fond ? Inexistant. Le message ? Martelé avec la subtilité d'un bulldozer. J'ai regardé le film, je n'ai pas passé un moment atroce, mais en y repensant, c'était franchement débile. Aucun point de vue intéressant, aucune profondeur, juste du vide déguisé en pseudo-réflexion. C'est un produit creux qui ne mérite même pas la promesse d'une suite.