Une comédie ou un drame ? C'est dramatique, l'ampleur de ce don de soi qu'il faut accepter pour pouvoir faire du théâtre... ou jouer la comédie, puisque le métier de comédien, ça vient de là. Qu'est-ce ce qu'on aimerait se retrouver aux Amandiers, une merveilleuse école pour apprendre le métier le plus exigeant, apprendre les choses de la vie et de l'amour. Et même si tout tourne à la tragédie, après avoir étudié aux Amandiers, on se doit de continuer à aimer la vie. Comme dans une pièce de Tchekov, c'est la nostalgie indéfiniment présente qui nous donne ce sourire énigmatique des gens qui ont compris quelque chose... Un voyage dans le temps, tout en délicatesse. Ce film a la justesse de ton de notre jeunesse, et peu importe si tout le monde y couche avec tout le monde a la recherche du sens du mot amour. C'est une cure de jouvence qui fait du bien. Amour, théatre, blessure, beauté, destinée, bonheur, nostalgie ...
Film agile, rapide, sorte d'accélérateur à particules qui narre le rite de passage de jeunes acteurs sélectionnés pour étudier l'art de jouer dans le nec plus ultra des théâtres de la fin des années 80, le théâtre des Amandiers, créé en 1986 par Patrice Chéreau (Louis Garrel) et Pierre Romans (Micha Lescot) .
Le film est pour une part autobiographique puisqu'il raconte la mise en abîme dans cette formation électrique de Stella (Nadia Teteszkiewicz) et Etienne (Sofiane Bennacer), clones de Valeria Bruni-Tadeschi et de Thierry Ravel.
En regardant ce film de plus de deux heures, je me suis souvenu de ce qu'avait été cette période, celle de mes vingt ans, où le sida et ses ravages mais aussi la vitesse, la drogue, l'alcool avaient arraché à une génération qui cherchait comment s'exprimer dans un monde en plein bouleversement et qui avait perdu les repères libertaires de la décennie précédente. Il n'y avait pas encore de smart phone, ni d'internet. Le monde était déjà moderne mais encore lent et ça changeait beaucoup de choses quand on veut vivre vite à vingt ans et qu'il faut attendre pour tout. Mais à l'époque, on ne le savait pas, bien sûr ...
La réalisatrice a véritablement mis ses tripes sur la table pour écrire et filmer ce moment où le théâtre des Amandiers et Patrice Chéreau constituaient une sorte de référence culturelle incontournable, un concentré des courants et des auteurs qui incarnaient un moment suspendu entre tentation de réécriture et décadence ou désintégration avec en arrière plan Berthold Brecht et Antonin Artaud, Orson Wells et Sergei Eisenstein et aussi Genet, Fassbinder et Pasolini et tant d'autres modernes qui collaient à leur époque en pleine prise du pouvoir par la Gauche en France .
Sartre était mort en 1980. Il fallait bien se réinventer.
En province, on regardait ça de loin mais ça donnait envie.
Platonov de Anton Tchekov mis en scène en 1987 et auquel le film consacre son propos central fut joué par la réalisatrice mais aussi Agnès Jaoui , Vincent Perez, Mariane Denicourt ... Il y a des pépinières à marquer d'une pierre blanche. Cette frénésie créative qui touche parfois au délire quand Chéreau dirige à la baguette est bien rendu dans ce film qui galope du début à la fin ...
Au demeurant figurent au générique deux témoins de cette épopée : Bernard Nissille dans le rôle du maître d'hôtel philosophe de Stella ( 28 films au compteur et pas des moindre ) et Isabelle Renaud (25 films et le double pour la télévision ), l'assistante de Patrice Chéreau. Avec l'âge, on prend de la densité ...
Bel hommage à une époque un peu trouble et sept nominations méritées, je trouve .
Je m’attendais à plonger dans les coulisses du théâtre des Amandiers et découvrir l’envers du décor. Au lieu de cela j’ai assisté à une histoire d’amour dévorante et destructrice entre deux jeunes étudiants. Cela m’a tout d’abord dérouté et déçu, puis après avoir compris ce que j’étais en train de regarder, j’ai fini par bien aimer.
Un long tunnel de deux heures vide de sens, où les scènes sont toutes plus creuses les unes que les autres, les dialogues faméliques et les personnages totalement antipathiques.
Entre non-sens et hystérie, « Les Amandiers » ne m’a malheureusement pas convaincu. Malgré l’engouement premier que j’ai eu pour le film à la lecture du synopsis ; tout n’est finalement qu’hystérie, hypersensibilité émotionnelle, amours fugaces et sexe sans saveur. Les personnages s’accrochent seulement à leur jeunesse, mais ils manquent clairement de profondeur, entre Etienne (Sofiane Bennacer) qui passe son temps à se droguer, Stella (Nadia Tereszkiewicz) l’indécise sadomasochiste ou Patrice (Louis Garrel) l’homosexuel de mauvais gout, je n'ai pas trouvé de personnages sympathiques sur lesquels j’aurais pu m'identifier ou m’appuyer. Des êtres tous aussi perchés les uns que les autres qui sont présentés grossièrement. Le scénario tire en longueur, il ne se passe rien, la fatalité de la mort d’Etienne ne fait ni chaud ni froid, car la relation entre Etienne et Stella ne transcende pas l’amour et la passion qu’ils ont l’un pour l’autre. Un monde de liberté mais qui semble perdu dans ses ambitions. Le sida ajoute un peu de tension à l’exercice, mais il éloigne de l’arc narratif de départ : présenter une pièce de théâtre professionnelle dans un grand théâtre. Peut-être n’ai-je pas compris le but du film ? Pas compris l’ambition du théâtre et ses acteurs ? Mais pour un spectateur comme moi, c’est long, caricatural et sans saveur.
Les espoirs et les désillusions de jeunes comédiens. Tout dans ce film respire l'urgence. L'urgence de vivre et d'aimer, l'urgence de réaliser ses rêves et de les voir s'écrouler. Brûler la vie par les deux bouts et ne plus savoir comment éteindre le brasier qu'on a soi-même créé. La bande originale se met au service d'un tourbillon de sentiments dans lequel il est impossible de sortir indemne. Mention spéciale à Nadia Tereszkiewicz, incroyable révélation!
Le film démarre comme un mauvais film français, très bobo parisien et très nombriliste (le métier parle du métier). Sa durée de plus de 2h permet à la réalisatrice d'installer l'histoire, et surtout les nombreux personnages, même si le cœur de l'image est monopolisé par 4 à 5 protagonistes. Au fur et à mesure, par de subtils effets de mise en scène, l'ambiance se développe et on accroche de plus en plus à cette double histoire, d'amour et de formation théâtrale. La musique arrive majoritairement bien en support des situations (pas tout le temps mais presque). Le jeu de Louis Garrel est très juste, sans doute une de ses plus belles interprétations. Mention spéciale à la remarquable interprétation de la jeune Nadia Tereszkiewicz, une sacrée performance.
Après presque une demie heure a me demander ce que je pouvais bien faire dans cette salle de cinéma j'ai finalement été happé par l'histoire, drôle, émouvant et remuant je suis ressorti de ce film touché par la finalité de celui-ci. Ses défauts de première demie heure mise de coté ce film est finalement une bonne surprise
Film intéressant sur un groupe de comédien en formation au théâtre des Amandiers fin des années 80, inspiré par la propre expérience de Valéria Bruni Tedeshi. Mais beaucoup de longueurs. Trop de drogue ou coucheries (caricatural ou réaliste?) qui rendent le film désagréable certains moments. L'actrice principale Nadia Tereszkiewicz est formidable mais je n'ai pas été convaincue par Sofiane Bennacer.
Décidément je n'apprécie guère Valéria BT, et ses prestations très modestes voir irritantes (notamment les Estivants) en tant qu'actrice qui trouvent leur prolongement pathétique dans ce film. Mais à qui ce cinéma peut-il bien s'adresser ? Jeunes gens dont le mal-être servirait de talent ? Le talent bien médiocre d'une "réalisatrice" qui trouve des producteurs : c'est à pleurer pour pour le cinéma français.
non, non et non... j'ai tenu 35 minutes, qu'espérer d'un film qui est plutôt intimiste, certainement cher à Valeria mais nous... on ne rentre pas deds, voir le jeu d'acteurs et actrices pendant des auditions etc... franchement faut être dans le métier pour apprécier à mon avis. moi je passe mon tour, 35 minutes perdues.
Ce n'est pas la première fois que Valeria Bruni Tedeschi se sert de sa propre vie pour réaliser ses films mais avec "Les amandiers", le fait d'évoquer ses premières années d'actrice semble avoir boosté son style et "Les amandiers " apparait très vite comme son film majeur. Très vite, le film impose un ton nerveux et énergique, la caméra scrute les acteurs en gros plan avec une précision remarquable. Sur le fond, la réalisatrice évoque sa vie professionnelle et privée avec une lucidité et une justesse de ton. Mais, elle sait aussi rendre vivants les personnages secondaires qui entourent le personnage principal. Enfin ,le casting est remarquable, dominé par une jeune actrice impeccable dans le rôle principal.