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GéDéon
85 abonnés
514 critiques
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3,5
Publiée le 1 juillet 2023
Pour son cinquième long-métrage en tant que réalisatrice, Valeria Bruni Tedeschi réussit pleinement son coup. Inspirée de ses propres souvenirs, l’histoire prend place au sein de l’école de théâtre des Amandiers de Nanterre. On est au milieu des années 1980 et les étudiants préparent une pièce de Tchekhov sous la direction de Patrice Chéreau (Louis Garrel). Les thèmes de la passion, du travail de comédien et du désespoir sont traités avec densité grâce à une mise en scène virevoltante. Le caractère tragique du film est renforcé par la description froide et réaliste des méfaits du SIDA et de la drogue vécus par cette génération insouciante. Tous les acteurs mettent vraiment leurs tripes sur la table avec une mention spéciale pour Sofiane Bennacer et Nadia Tereszkiewicz (César du meilleur espoir féminin en 2023). Bref, une œuvre qui malgré son caractère intimiste, parvient totalement à décrire les émois de n’importe quelle jeunesse.
Le portrait d'une jeunesse majoritairement bourgeoise, bohème, inconséquente à laquelle il est difficile de s'attacher dans ce microcosme parisien malgré une juste retranscription de leurs émotions. Entre fantasme, artifices et réalité avec un jeu de superposition entre les séquences de répétition et la vie hors scène s'incarne le quotidien de la troupe de comédie menée par Patrice Chéreau dont l'implication, l'exigence et l'intransigeance sont portraites avec force et densité par Louis Garrel - qui définit magnifiquement l'émotion du théâtre ou du cinéma! Illustrant toutes les façons de se mettre à nu (^^) l'intrigue dessine tant les limites que les richesses de la dramaturgie à travers notamment l'incandescence d'un junkie qui fut l'amant de la réalisatrice. Hommage ambigu à cette époque d'insouciance et de désillusions à l'atmosphère fidèlement retranscrite, le récit nous laisse avec malice juges et spectateurs. De la puissance de la fiction et de son lien intrinsèque avec le réel...
Pathétique !Ces acteurs ne sont décidément pas très intéressants.Des nombrilismes!Quel ennui!Pas beaucoup d'amour du théâtre mais beaucoup d'amour pour soi.
Il y a une grâce indéniable qui se dégage durant tout le film, une vraie capacité d'équilibre également : le film s'assume passéiste en s'inscrivant dans une époque (grain de pellicule, tenues, problématiques sociales etc.) et pourtant il parvient à être résolument actuel, à capter une certaine incandescence de ce qu'est la jeunesse. On sent la dynamique autobiographique en permanence, avec l'envie parfois de vérifier à qui correspond tel ou tel acteur et pourtant on a le sentiment d'un scénario inventé, d'une narration solide. Il y a parfois des scènes ou des personnages qui semblent plus anecdotiques, pas forcément utiles ou bien traités ( Suzanne Lindon, à quoi sert-elle? elle est fausse en permanence et m'a fait sortir de l'histoire ) La bande son est fantastique et prenante, la justesse de certains gros plans, de certains décors n'est pas à minimiser non plus. (Je ne sais pas dans quelle mesure la polémique qui a entouré le film lui a nui mais j'étais parfois parasité en regardant l'acteur qui joue Etienne en y voyant un "regard d'agresseur sexuel" et en sortant donc de son jeu, son intensité était pourtant souvent juste mais cela m'a peut être retenu de pouvoir être totalement unanime sur le film)
Cette histoire tragique est en grande partie autobiographique, certes, mais cela ne fait pas tout : les personnages ont beau hurler, rire, pleurer, souffrir pendant deux heures, il ne se passe absolument rien, rien qui puisse ressembler à une émotion réelle. Ce n'est probablement pas tant lié aux acteurs (même s'ils sont généralement assez peu convaincants) qu'à un montage qui n'arrive pas à choisir son angle, et à une écriture d'une indigence assez ahurissante. Les personnages sont à peine esquissés (Etienne ne suscite absolument aucune sympathie, par exemple, ce qui désamorce complètement le propos du film), et les dialogues si pauvres qu'on se croirait souvent devant une émission de téléréalité type Star Ac'. Il n'y a bien que le personnage de Patrice Chéreau incarné par Louis Garrel qui sauve un peu ce film.
J'y allais un peu à reculons. Les séquences hallucinées des exercices aux amandiers et à l'actor studio sont en effet un peu crispantes, comme peut parfois l'être Bruni-Tedeschi comme actrice. Mais le charme prend, les années 80 sont bien là, certes dans un microcosme artistique, avec une grande sincérité. A noter que la musique fait beaucoup pour transcrire l'émotion. Guarda che luna...
Un film qui se veut d auteurs, mais nous n'avons malheureusement ressenti aucune émotion. Tout est surjoué et les acteurs bien que talentueux (car vus dans d autres films) semblent complètement survoltés. Je vois que bcp parlent de la bande son... alors là je ne comprends pas du tout car la petite musique de fond est franchement insignifiante. Je regrette d'avoir perdu 2h de mon temps pour ce film. Comment a t il pu obtenir tant de prix !!! Et quand on voit le "héros" violent et drogué, on ne peut que penser aux poursuites auxquelles il est visé. Bref passez votre chemin. À moins que n aimiez lez films lents avec des excités sans histoire. Quelle déception je n en reviens pas !
Film que j’ai trouvé sans intérêt. Mise en scène irritante avec gros plans incessants, style pompeux et prétentieux, histoire peu passionnante… ca n’a pas du tout fonctionné en ce qui me concerne…
Les acteurs collent à leurs personnages, le film sonne incroyablement juste. La photographie est très belle et certaines séquences m'ont bluffées, que ce soit au niveau de leur écriture et de l'interprétation. À voir.
Je suis fan des films de Valeria Bruni-Tedeschi qui est une réalisatrice de talent dotée d'une grande sensibilité ! De plus, je suis une grande romantique donc ce film qui narre les amours compliquées d'une jeune fille de "la haute" ultra-sensible avec une tête brûlée avait forcément des atouts pour me plaire. Ce fut effectivement le cas ! L'histoire et les acteurs sonnent juste, cela sent le vécu ! On vibre avec cette bande de jeunes talents bouillonnants à qui tous les horizons sont ouverts malgré la menace du sida qui plane, omniprésente. Les anecdotes sur les metteurs en scène, certainement authentiques, sont assez savoureuses (et c'est cocasse que ce soit Louis Garrel, incarnant Patrice Chéreau, qui soit en quelque sorte le "tortionnaire" de sa propre soeur Léna Garrel). Merci Valéria de nous avoir fait partager un peu de la fougue de ta jeunesse !
Une comédie ou un drame ? C'est dramatique, l'ampleur de ce don de soi qu'il faut accepter pour pouvoir faire du théâtre... ou jouer la comédie, puisque le métier de comédien, ça vient de là. Qu'est-ce ce qu'on aimerait se retrouver aux Amandiers, une merveilleuse école pour apprendre le métier le plus exigeant, apprendre les choses de la vie et de l'amour. Et même si tout tourne à la tragédie, après avoir étudié aux Amandiers, on se doit de continuer à aimer la vie. Comme dans une pièce de Tchekov, c'est la nostalgie indéfiniment présente qui nous donne ce sourire énigmatique des gens qui ont compris quelque chose... Un voyage dans le temps, tout en délicatesse. Ce film a la justesse de ton de notre jeunesse, et peu importe si tout le monde y couche avec tout le monde a la recherche du sens du mot amour. C'est une cure de jouvence qui fait du bien. Amour, théatre, blessure, beauté, destinée, bonheur, nostalgie ...
Film agile, rapide, sorte d'accélérateur à particules qui narre le rite de passage de jeunes acteurs sélectionnés pour étudier l'art de jouer dans le nec plus ultra des théâtres de la fin des années 80, le théâtre des Amandiers, créé en 1986 par Patrice Chéreau (Louis Garrel) et Pierre Romans (Micha Lescot) .
Le film est pour une part autobiographique puisqu'il raconte la mise en abîme dans cette formation électrique de Stella (Nadia Teteszkiewicz) et Etienne (Sofiane Bennacer), clones de Valeria Bruni-Tadeschi et de Thierry Ravel.
En regardant ce film de plus de deux heures, je me suis souvenu de ce qu'avait été cette période, celle de mes vingt ans, où le sida et ses ravages mais aussi la vitesse, la drogue, l'alcool avaient arraché à une génération qui cherchait comment s'exprimer dans un monde en plein bouleversement et qui avait perdu les repères libertaires de la décennie précédente. Il n'y avait pas encore de smart phone, ni d'internet. Le monde était déjà moderne mais encore lent et ça changeait beaucoup de choses quand on veut vivre vite à vingt ans et qu'il faut attendre pour tout. Mais à l'époque, on ne le savait pas, bien sûr ...
La réalisatrice a véritablement mis ses tripes sur la table pour écrire et filmer ce moment où le théâtre des Amandiers et Patrice Chéreau constituaient une sorte de référence culturelle incontournable, un concentré des courants et des auteurs qui incarnaient un moment suspendu entre tentation de réécriture et décadence ou désintégration avec en arrière plan Berthold Brecht et Antonin Artaud, Orson Wells et Sergei Eisenstein et aussi Genet, Fassbinder et Pasolini et tant d'autres modernes qui collaient à leur époque en pleine prise du pouvoir par la Gauche en France .
Sartre était mort en 1980. Il fallait bien se réinventer.
En province, on regardait ça de loin mais ça donnait envie.
Platonov de Anton Tchekov mis en scène en 1987 et auquel le film consacre son propos central fut joué par la réalisatrice mais aussi Agnès Jaoui , Vincent Perez, Mariane Denicourt ... Il y a des pépinières à marquer d'une pierre blanche. Cette frénésie créative qui touche parfois au délire quand Chéreau dirige à la baguette est bien rendu dans ce film qui galope du début à la fin ...
Au demeurant figurent au générique deux témoins de cette épopée : Bernard Nissille dans le rôle du maître d'hôtel philosophe de Stella ( 28 films au compteur et pas des moindre ) et Isabelle Renaud (25 films et le double pour la télévision ), l'assistante de Patrice Chéreau. Avec l'âge, on prend de la densité ...
Bel hommage à une époque un peu trouble et sept nominations méritées, je trouve .