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wem
19 abonnés
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4,5
Publiée le 20 octobre 2022
Magnifique film, vibrant, sur les acteurs, ce qu'on peut comprendre de leurs forces, de leur talent, de leurs failles. C'est solidement joué par une chorale de jeunes acteurs naturels et généreux autour de Louis Garrel très juste en Patrice Chéreau qu'il n'essaie pas d'imiter mais qu'il incarne. On ressent la fougue de Valeria Bruni Tedeschi, sa sensibilité dans ce film qui est l'un des plus beaux films de l'année.
Valéria Bruni Tedeschi se livre à travers Les Amendiers sur son expérience de jeune comédienne au théâtre des amendiers à Nanterre sous la direction de Patrice Chereau. On y découvre une troupe de jeunes acteurs qui découvrent le métier et qui vivent à une époque pleine de liberté post année 68. Une époque où apparaît aussi le virus du sida et qui va semer la terreur. C’est somptueux. L’actrice Nadia Tereszkiewicz fabuleuse dans le rôle principal.
Il est question d’une variation sur l’engagement dans l’art. C’est à la vie à la mort, ces thèmes sont récurrents. Tellement dans Les Amandiers, il est question d’une fureur de jouer, d’une fureur de vivre, d’un élan de vie, d’un tourbillon permanent. Il faut mourir sur scène. Ces jeunes destins, dans des excès de passion, dans une quête libertaire sans limites, consomment drogues, amours, sexes (y compris avec les profs), jeux, confusion entre réalité et scène, et se consument par tous les bouts. « Jouer est dangereux« , nous rappelle Chéreau.
La sensibilité du film est folle, à vif, à feu et à sang. Pour la déployer, entre autre le chef opérateur, Julien Poupard livre une photographie dans un esthétisme post-moderne, qui joue sur les intensités, et c’est très puissant. Nadia Tereszkiewicz (dans le rôle de Stella) prend notamment la lumière avec une force sacrément impressionnante.
Au final, Les Amandiers retrace une époque, et se pose comme une déclaration d’amour au spectacle vivant et à la jeunesse, dans la croyance à ses utopies. L’ensemble est très esthétique, sensible et prenant. Ça donne envie de jouer, et de croire en la force de l’art.
On a bien compris toute l'implication de Valéria Bruni-Tedeschi (celle qui nous a tant fait rire par ses répliques hallucinées dans La Fracture) qui nous présente une adaptation libre de ses souvenirs, d'une troupe de comédiens qu'elle a connu... On reconnaît la sincérité profonde de Les Amandiers, et évidemment son voyage dans le temps légèrement rétro qui fonctionne. Mais voilà, même avec la meilleure des volontés, ce film nous a survolé à un kilomètre. On l'a trouvé plus que long, et boursouflé par ses clichés sur le monde du théâtre : ici, tout le monde est camé, forcément homo, complètement instable émotionnellement. On n'a jamais de contre-exemple pour sortir de la généralisation par défaut, ce qui aurait été assez facile à intégrer au récit (juste un personnage "classique" pour éviter les raccourcis malencontreux sur le monde des comédiens de théâtre). On a surtout retenu ce binôme de personnages principal qui est absolument insupportable (lui : on a envie de l'enfermer à l'asile pour qu'il arrête de passer ses nerfs sur sa fiancée, représentation de la fille qui trouve des excuses à son bourreau... Et elle : toujours à hurler, cheveux ébouriffés et rampant à quatre pattes pour faire comprendre son désespoir... On a vu jeux d'acteurs plus fins). Une relation toxique et gueularde sur qui on ne rêve que de jeter un baquet d'eau froide. Avec un peu plus d'eau, on aurait peut-être eu un bel Amandier.
Le meilleur film de Valeria Bruni Tedeschi en tant que réalisatrice ? Sans doute le plus consensuel en tout cas. Le portrait semi-autobiographique d'une promotion de jeune comédiens des années 80 émeut indiscutablement. On regrettera par contre l'excès de pathos et la caricature de Chéreau donnée tant par le scénario que le jeu de Louis Garrel, qui semble réitérer son interprétation de Godard dans "Le redoutable".
Nous avons découvert la jeune actrice Nadia Tereszkiewicz, il y a un mois dans le “Babysitter” de Monia Chokri. Un mois plus tard, elle est déjà à Cannes dans “Les Amandiers” qu’on pourra retrouver dans les salles françaises en fin année. La jeune actrice prête ses traits à Stella, mais chacun doit savoir que c’est la comédienne et cinéaste Valeria Bruni Tedeschi qui se cache derrière ce profil. Film très personnel, la réalisatrice se souvient de ses débuts de comédiennes à l’école du théâtre des Amandiers de Nanterre créée par le metteur en scène Patrice Chéreau. Nous sommes à la fin des années 80 et la cigarette est encore la norme, l’amour et le sexe sont décomplexés mais le sida pointe de son nez. Les élèves bouffent la vie entre deux répétitions d’une pièce de Tchékhov. Certains détesteront la fougue des personnages qui frôlent avec la caricature, d’autres ressentiront l'enthousiasme de cette comédie excessivement vivante et follement tragique. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Les Amandiers, en grande partie autobiographique, ne pouvait être autre chose qu'un portrait impressionniste d'un groupe de jeunes gens unis par l'amour du théâtre. C'est moins celui d'une époque que d'une bulle de privilégiés, même si on y parle du Sida, la vie privée de ses protagonistes venant malgré tout contrebalancer les nombreuses scènes de répétition, lesquelles, il faut bien le dire, ne suscitent qu'un intérêt distant. Et pourtant, il y a le personnage de Chéreau, joué sans trembler par Louis Garrel, qui vient mettre un peu de piment dans cette troupe dont Valeria Bruni Tedeschi a du mal à faire passer l'enthousiasme et la soif d'apprendre. Sur le plan intime, la réalisatrice cherche à donner de l'espace à chacun, à travers des histoires sentimentales et amicales, voire plus dramatiques (peu convaincantes) mais là encore il manque du dynamisme dans la mise en scène tout comme dans un récit qui se disperse sans nous attacher à un personnage plutôt qu'à un autre, le jeu inégal des différents acteurs renforçant en outre le manque d'investissement du spectateur. De Chéreau et d'os, le film permet tout de même de confirmer l'excellence de jeu de Nadia Tereszkiewicz dont le talent protéiforme devrait vite devenir indispensable au cinéma français. Elle a le redoutable privilège de camper la Valeria Bruni Tedeschi de cette période, déjà séductrice et agaçante (hum) et elle est vraiment épatante en jeune double supposée de sa réalisatrice.
A la fin des années 80, plusieurs étudiants passent le concours d’entrée à l’école de théâtre de Patrice Chéreau (Louis Garrel) et Pierre Romans (Micha Lescot). Parmi eux, Stella (Nadia Tereszkiewicz) et Etienne (Sofiane Bennacer) tombent rapidement amoureux. Les acteurs interprètent leurs rôles à la perfection, tout est crédible, les dialogues sont réussis, les scènes de groupe sont très naturelles, il y a vraiment une belle dynamique qui a été créée avec ce film. Plusieurs scènes sont très fortes, pas évidentes à interpréter et pourtant il n’y a aucune fausse note, c’est très juste. On est totalement emportés par l’histoire, les personnages, les drames qu’ils doivent surmonter. Chacun est parfaitement dans son rôle, à sa place. C’est un film fort.