Étrange. Ni réussi, ni raté : étrange. C'est vraiment le premier mot qui me vient à l'esprit lorsqu'il faut aborder ce « Harlequin » déconcertant, séduisant mais inabouti, principalement à cause d'une fin partant un peu dans tous les sens, ni très logique, ni très cohérente quant à ce qui avait pu être développé auparavant. Dommage, car malgré un scénario manquant de densité, les idées séduisantes et originales ne manquent pas, notamment à travers ce fameux personnage insaisissable, restant un mystère de bout en bout, amenant au passage d'inévitables questionnements sur sa nature réelle : déséquilibré ? Manipulateur de génie ? Être purement moral ? Si Simon Wincer semble fortement pencher pour la dernière solution, flirtant régulièrement avec le fantastique, cette dernière ligne droite est tellement bizarre qu'il est difficile d'être catégorique. Toujours est-il qu'il y a une ambiance, un style vraiment original, singulier, accentués par la belle musique de Brian May, relativement éloigné (mais pas trop) du style si unique de Queen. En héros ambigu, Robert Powell séduit face à un David Hemmings convaincant, bien entourés par la belle Carmen Duncan et le grand Broderick Crawford dans l'une de ses dernières apparitions. Bref, s'il m'est difficile d'encenser autant que je l'aurais souhaité ce projet résolument curieux (certains effets spéciaux ont très mal vieilli, d'autres nettement mieux), au moins a t-il le grand mérite de nous offrir quelque chose de différent, séduisant par sa dimension inclassable, quitte, donc, à partir dans des directions parfois mal maîtrisées... Étrange, définitivement.