Le réalisateur Ameen Nayfeh a lui-même subi la séparation avec sa famille maternelle qui vivait dans un village palestinien, de l’autre coté de la barrière de séparation israélienne. L’idée du film et de ces 200 mètres de distance est venue d’une accumulation d’expériences, à la fois personnelles et collectives : « Je peux sans doute affirmer que 99% des Palestiniens ont à traverser, au quotidien, des épreuves similaires pour surmonter des obstacles absurdes. On se bat, tout ça pour de petites victoires, simplement accomplir des tâches simples et basiques. »
Ameen Nayfeh a commencé à développer le scénario du film en 2010, alors qu’il était encore étudiant. Il souhaitait réaliser un film de genre. Son script se définissait alors plus comme un road-movie, pour aboutir au final à un mélange de chronique familiale, de drame social, de road-movie et de thriller : « Il m’a fallu un certain temps et quelques ateliers d’écriture pour que ce scénario passe du simple road-movie, sans particulièrement d’éléments relevant du drame social, à un récit qui soit efficace sans délaisser l’émotion et dans lequel les éléments de l’histoire se mêlent pertinemment à la quête du personnage principal. »
Le réalisateur avait en tête Ali Suliman dès le premier jet du scénario. L’acteur israélien est aussi bien sollicité dans son pays d’origine qu’à l’étranger. On l’a notamment vu dans Le Royaume aux côtés de Jamie Foxx et de Mensonges d’État de Ridley Scott. Suliman et Ameen Nayfeh se sont rencontrés pour la première fois un an avant le début de la production puis ils se sont penchés plus précisément sur le personnage de Mustafa deux mois avant le tournage. Nayfeh se souvient : « je ne connaissais pas grand chose d’Ali si ce n’est son formidable talent d’acteur. Je me suis d’ailleurs toujours demandé comment je pourrais bien le diriger, lui qui a travaillé avec des cinéastes mondialement connus ! En fin de compte, faire un film à ses côtés a été une véritable bénédiction. Il est toujours très généreux, plein d’idées et de solutions à tout. A un moment donné, il m’a même aidé sur le casting. »
Ameen Nayfeh admire le travail de son compatriote Hany Abu-Assad ainsi que celui d’Asghar Farhadi et des frères Dardenne : « Mon ambition consiste à raconter de bonnes histoires, qui inspirent et qui portent la voix de la région dans laquelle nous vivons. »