Ah , que dire de Blade 2 ? Le premier était déjà super, et celui là est vraie bombe. Séquence d'ouverture : on reconnaît immédiatement le style de Del Toro, avec ne ambiance sombre qui personnellement me fait toujours penser aux comics, des personnages typés et des lieux oppressants, le tout porteur d'un design...à la Del Toro. Changement artistique donc par rapport au numéro one de cette excellente série d'action-vampire, une espèce en voie de disparition. Le ton est donné, surtout pour l'attaque bien gore dans la banque qui nous envoie clairement le message : « t'as intérêt à avoir l'estomac solide pour la suite... ». Puis arrive Blade qui expédie les présentations lors d'un court générique bien fichu, et le premier combat...vraiment époustouflant. Un tel style, une telle coordination des plans, une telle maîtrise de la caméra...j'en suis resté bouche bée. Et en plus on va y avoir droit pendant l'ensemble du long métrage, Del Toro ne se contentant pas du larguer tout dès le début pour se calmer ensuite, mais ajustant soigneusement le rythme et l'action pour un dosage presque parfait, qui frise la surenchère (heu qui se pâme dans la surenchère en fait, mais c'est de la surenchère bien quoi, puisque ce les batailles ne sont pas répétitives et ne souffrent pas d'erreurs de synchronisation ou de lourdeurs, on est loin de Transformers, mais on peu tout de même qualifier de surenchère ces séquences car elles sont longues...ce qui du coup constitue un double exploit : savoir maintenir durablement un combat sans lui faire subir des lourdeurs). Quoiqu'il en soit, on est dansla série B, et c'est d'ailleurs de l'excellente série B comme on en voit de moins en moins (on dirait qu'à l'heure actuelle elles sont occultées par les teen movies). Donc vous êtes prévenus. Ce film s'adresse aux amateurs, qui seront servis avec le nec le plus ultra, car Blade 2 n'est pas fauché, loin s'en faut : si le premier volet était l'objet d'un côtoiement entre des effets spéciaux de navets et des réussites techniques impressionnantes, le deuxième est doté d'FX qui déchirent les mirettes. Les costumes et les décors ne sont pas en reste. Du côté des acteurs, on retrouve Kris Kristofferson toujours aussi sympa en Wiesler, et bien évidemment Wesley Snipes qui se détend un peu plus après les appuis solides qu'il a fourni pour le 1, ce qui a pour effet d'accroître légèrement sa profondeur sentimentale, le détachant (un peu) de l'image à la Schwarzy qu'il avait donné précédemment. Quant aux nouveaux, Scud vaut le coup grâce à Norman Reedus, Ron Perlman en impose en Rienhardt et Nomac (Luke Goss) est pas mal aussi (...malgré tout je préfère Deacon Frost !). En revanche Léonor Varela ne remplace pas Traci Lord. De bons acteurs qui mènent une intrigue classique avec trahison et tuti quanti, mais qui, par son sens du rebondissement talentueusement développée, nous amuse et parvient à faire son petit "effet surprise" sur le spectateur (bon, n'allez pas penser n'importe quoi sur mon compte, c'est juste qe quand on est pris dans l'action on a pas le temps de réfléchir à la suite...car certes il y a pas mal de choses qu'on peut intuiter rien qu'aux figures des personnages et à leur façon d'être). Le tout est de retenir son souffle sans décrocher avant la fin, ce qui est le cas en raison des nombreuses séquences d'actions démentielles qui font rapidement oublier le reste, le tout saupoudrée de moments très beurk (il y a un énorme clin d’œil à The Thing de Carpenter qui revient sans cesse !), d'instants d'angoisse, et d'humour second degré qui fonctionne à merveille. Avec Blade 2, on s'éclate, on se régale d'une vraie série B qui s'assume pour de bon, et on en ressort déchaîné !