Dans la pure tradition des films du genre, "Blade 2" est une réussite totale, offrant au public un spectacle jubilatoire, jouissif, dénué d'enjeux sociaux et ponctué d'effets spéciaux elegants. Outre son côté irrationnel assumé du début à la fin, ce second opus parvient à rester dans la continuité du précédent tout en réinventant l'histoire en humanisant (ou vampirisant) davantage le personnage principal. Wesley Snipes est génial : il arrive à suciter la compassion, la dérision, la vengeance, sans moduler la forme de son visage. Epatante, c'est aussi ainsi que l'on peut décrire la mise en scéne de Guillermo Del Toro qui, de toute évidence, aura été le seul cinéaste a marquer son empreinte dans la saga. Il est parfaitement lisible, coordonné, cohérent (malgré un scénario un peu fourre-tout), et se fait un plaisir immense à laisser ses protagonistes s'expliquer. Plus d'émotion, (pas trop non plus, ne vous inquiétez pas), on est trés souvent solicités et amené a prendre un parti, en paralléle de Blade qui ne semble quelque peu désabusé par ce qu'il lui arrive. La musique de Beltrami est dynamique, idéallement complice avec les images, et la photographie d'une finesse et d'une noirceur bien pensée. Il s'agit tout bonnement du meilleur épisode de cette trilogie, bien lancée par le premier et quelque peu entachée par le troisiéme. La créativité et l'originalité du réalisateur auront su donner un relief plaisant et captivant à cet hybride vampire-homme, qui est montré avec ses faiblesses et parait d'un coup moins indestructible. Par ailleurs, l'arrivée d'une espece superieure à toute autre espece est une idée genereusement développée. Les choregraphies sont excellentes, les combats aériens dantesques et les dialogues croustillants (mention spéciale à Ron Perlman qui contribue énormement à ce classique). Décomplexé, "Blade 2" est un pur régal et on en voudrait encore.