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Yves G.
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3,5
Publiée le 13 décembre 2021
Marie (Laure Calamy) se prostitue à Strasbourg. Son fils Adrien est en échec scolaire. Sa seule planche de salut serait de l'inscrire dans une école privée de cuisine. Mais la scolarité n'y est pas gratuite. Marie réussira-t-elle à rassembler la somme qu'on lui demande pour donner à son fils un avenir ?
Le plus vieux métier du monde inspire de longue date le cinéma, depuis Mizoguchi ("La Rue de la Honte"), Fellini ("Les Nuits de Cabiria"), Pasolini ("Mamma Roma") sans oublier Godard ("Vivre sa vie"), Bunuel ("Belle de jour") ou Almodovar ("Tout sur ma mère").
Plus près de nous, le cinéma français contemporain a décrit dans une veine naturaliste la réalité de la prostitution, sa violence, sa précarité. Je pense à l'extraordinaire "Party Girl" (2013) qui avait pour cadre le lumpenprolétariat d’un Grand Est sans soleil, à "Sauvage", un film quasi-documentaire sur les tapins masculins, à "Filles de joie" auquel j'avais reproché de présenter le bordel comme un lieu joyeux, épanouissant, où ses trois héroïnes pansaient les plaies qu’un quotidien brutal leur infligeait.
"Une femme du monde" s'inscrit dans cette veine et le fait avec une extraordinaire réussite. Le film est juste de bout en bout qui documente le quotidien d'une femme indépendante qui essaie de conserver sa dignité dans l'exercice d'un métier réprouvé. Le scénario, d'une grande simplicité, est la course d'obstacles que Marie doit franchir pour réunir la somme que l'école privée de son fils exige. Face à elle, toutes les portes se ferment les unes après les autres. Sans autre alternative, elle en est réduite à franchir la frontière et aller travailler dans un club allemand, avec des filles plus jeunes qu'elle et une mère maquerelle intraitable.
"Une femme du monde" repose sur les épaules de Laure Calamy. Elle est de chaque plan. Elle y est formidable. On a fait grand cas de son interprétation dans "Antoinette dans les Cévennes" qui lui a valu le César 2021 de la meilleure actrice mais qui m'avait inspiré quelques réserves, à rebours des critiques et des spectateurs unanimes. Ici, plus encore que dans les sentiers cévenols, son tonus et son bagout font mouche. On la voit tomber sept fois et se relever huit, jusqu'au plan final juste parfait.
Servi par des acteurs exceptionnels et un scenario de thriller haletant ce film est une totale réussite. On est emmené dans cette course contre la montre de cette mère magnifique, drôle, émouvante, courageuse, qui relève tous le défis. Laure Calamy en route vers un nouveau césar ? Quelle actrice ! On l'espère, elle le mérite !
Une femme exerçant ce qu’on nomme le plus vieux métier du monde peut aussi être mère de famille, monoparentale ici, et avoir à charge un adolescent glissant doucement mais sûrement vers la déshérence faute de réussir à se tracer un avenir professionnel et de s’y tenir. Tel est le fil conducteur du scénario. S’y grefferont de nombreux rebonds autour de cette mère se démenant, comme elle peut, sans faux-fuyant avec le métier qui est le sien, pour assurer l’avenir de son fils. L’inscrire dans une école de cuisine (prestigieuse et connue, le nom étant simplement quelque peu tronqué pour les besoins de la fiction) puisqu’il semble vouloir s’accrocher à ça et qu"il témoigne de quelques qualités et pré-requis en la matière. Mobilisation de l’ado pour son avenir, entrainement à se présenter sous le meilleur jour lui qui commence à douter de tout à commencer de lui-même, le motiver pour passer la sélection, surpasser ou du moins faire avec les conflits et rejets d'autorité mère / fils. Et puis la dernière barrière, celle du financement pour l’admission à cette école privée. Tels sont les ressorts de cette histoire somme toute familiale. Des affres qui parleront à un large public qui aura pu, plus ou moins et souvent plutôt plus que moins, les connaitre avec des difficultés sociales et économiques similaires.
Cécile Ducrocq, showrunner et réalisatrice de la série événement L'Opéra, présente son premier long-métrage avec la fabuleuse Laure Calamy. Avec une grande sobriété, on suit une prostitué qui veut offrir un avenir a son fils de 17 ans et qu'il puisse suivre ses études de cuisinier. Entre violence et amour, cette relation mére-fils est tumultueuse dans l'espoir d'avoir un avenir. Laure Calamy éblouie l'écran. Elle se donne au maximum et on est ébloui. Son partenaire Nissim Renard tient la barre haute et arrive au niveau de l'actrice. Un très beau duo pour un film sobre et touchant.
Après « Antoinette dans les Cévennes » où elle excellait, Laure Calamy confirme qu’elle est une grande actrice, capable de tout jouer, avec intensité et naturel. On découvre aussi Nissim Renard qui incarne parfaitement l’adolescent révolté et nihiliste, sans repaires car sans père. Le scénario implacable s’appuie sur une tension dramatique parfaitement dosée. Un grand film sur une mère qui tente tout pour que son fils n’ait pas un destin similaire au sien, celui d’une femme dans la précarité permanente, sans reconnaissance ni dignité.
Un très beau portrait de femme . Une femme forte , battante presque comme n'importe quelle autre femme . Prête à tout pour son fils. Sauf que cette femme est une prostituée qui assume pleinement sa profession . Un film réaliste sans floriture , brut .
Laure Calamy illumine littéralement l'écran, elle est de tous les plans. Sa condition de femme, de mère, de prostituée, elle joue tout avec un naturel exaltant et désarmant. Autour d'elle, un écrin de réalisation travaillée mais qui ne se regarde pas le nombril, un parti pris réaliste mais pas misérabiliste. C'est simple, c'est beau, c'est dénué de tout jugement, et ça fait sacrément du bien au cinéma français.
Formidable ! Tant pour l’histoire très réaliste, La Défense du métier de prostituee, et le fait qu’elle assume son métier, que l’interprétation de Laure Calamy en mère courage, prête à aller « jusqu’au bout » pour sortir son fils de leur modeste condition. A voir absolument.
Excellent film qui va à contre-courant de la victimisation maladive contemporaine. Nous sommes tous les acteurs de notre vie et n'avons pas à juger les autres pour leurs choix sous couvert de bien-pensance 2.0. Les prostitué(e)s qui vivent des services qu'ils proposent devraient être accompagnés et reconnus, pas ostracisés. La France a bcp à apprendre de ses voisins suisses, allemands ou espagnols.
tres touchant ! super film : les acteurs sont excellent, l'histoire tient la route sans aucune vulgarité, ensemble subtil et le message est tres beau
par ailleurs, c'est finalement le combat d'un maman qui est prete à tout pour voir son fils heureux, rien que pour ça beaucoup de maman peuvent se renconnaitre dans l'idée de tout donner pour son enfant, et c'est un peu le sens de l'histoire finalement
foncez le voir , histoire originale d'autant que le rytmne est tres bien , on s'ennuie pas
Beaucoup d'émotion, merci à Laure Calamy pour sa magnifique interprétation, c'est aussi un film instructif, qui nous aide à comprendre beaucoup d'aspects de la prostitution..et on croit à cette histoire, les seconds rôles sont parfaits, pas une seconde d'ennui, très émue en sortant de cette projection; (P.S.: sympa la chanson de Véronique Sanson...)
A Strasbourg, Marie se prostitue depuis 20 ans en tant qu'indépendante. Certes, ce n'est pas le métier idéal, mais elle l'assume à 100% et élève seule son fils de 17 ans. Ce dernier rêve de devenir chef cuisinier, mais il traverse une période compliquée, la tension est palpable à la maison. Elle décide de l'inscrire dans la meilleure école de la ville, mais il lui faut de l'argent, beaucoup d'argent, vite ! Après "Antoinette dans les Cévennes" sorti en 2020, revoilà Laure Calamy dans un premier rôle, plus dramatique cette fois : une maman "brute de décoffrage" prête à tout pour la réussite de son rejeton. L'histoire n'est pas dénuée d'intérêt, même s'il est agaçant de voir cette mère un peu écervelée s'y prendre souvent de travers dans tout ce qu'elle tente, heureusement que le destin va se charger de la dépanner de façon plus ou moins crédible. Un drame globalement maladroit, mais porté par une actrice dotée d'un charme naturel indéniable. L'ensemble reste moyen et pourra largement attendre d'être vu à la télévision. Site CINEMADOURG.free.fr
Il est remarquable de constater qu'absolument aucun homme dans ce film n'a la part belle, y compris le fils spoiler: (au moins dans une grande partie du film ), ils sont tous montrés comme lâches, hypocrites, violents, exploiteurs, fainéants, leur seule force, et malheureusement la pire, étant purement physique. On est donc dans le point de vue de l'héroïne, Calamy très juste dans le rôle d'une mère courage, ouvrière du sexe, et non pas travailleuse indépendante, quoi qu'elle en pense... Et si je peux me permettre ceci : marrant de voir autant d'hommes dans la salle de cinéma pour ce film (!)
Une prostituée qui se bat pour que son fils ait un meilleur destin. Pas de scènes pornographiques, quelques flash tout au plus pour nous rappeler qu'on évolue dans un milieu particulier, celui des travailleurs du sexe. Leur légitimité n'est plus à remettre en cause car on le sait, la sexualité dans de nombreux couples est quasi inexistante. A l'heure de Meetoo, je pense qu'il vaut mieux être pincé avec une prostituée que d'être accusé de viol. Les conséquences sont moins lourdes. Dans ce milieu, ce n'est pas le chaos : il y a des tarifs, des horaires, des règles de vie. Ce sont des gens qui payent leurs impôts et leurs loyers. Au delà de ce combat d'une mère, ce film dénonce les conditions de travail, des droits bafoués et la quasi-impossibilité d'obtenir un prêt. Par quelques scènes tournées en Allemagne, on comprend que ce pays 'est le paradis des travailleurs du sexe. Pour finir, formidable performance de tous les acteurs.