Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Yves G.
1 454 abonnés
3 480 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 13 décembre 2021
Marie (Laure Calamy) se prostitue à Strasbourg. Son fils Adrien est en échec scolaire. Sa seule planche de salut serait de l'inscrire dans une école privée de cuisine. Mais la scolarité n'y est pas gratuite. Marie réussira-t-elle à rassembler la somme qu'on lui demande pour donner à son fils un avenir ?
Le plus vieux métier du monde inspire de longue date le cinéma, depuis Mizoguchi ("La Rue de la Honte"), Fellini ("Les Nuits de Cabiria"), Pasolini ("Mamma Roma") sans oublier Godard ("Vivre sa vie"), Bunuel ("Belle de jour") ou Almodovar ("Tout sur ma mère").
Plus près de nous, le cinéma français contemporain a décrit dans une veine naturaliste la réalité de la prostitution, sa violence, sa précarité. Je pense à l'extraordinaire "Party Girl" (2013) qui avait pour cadre le lumpenprolétariat d’un Grand Est sans soleil, à "Sauvage", un film quasi-documentaire sur les tapins masculins, à "Filles de joie" auquel j'avais reproché de présenter le bordel comme un lieu joyeux, épanouissant, où ses trois héroïnes pansaient les plaies qu’un quotidien brutal leur infligeait.
"Une femme du monde" s'inscrit dans cette veine et le fait avec une extraordinaire réussite. Le film est juste de bout en bout qui documente le quotidien d'une femme indépendante qui essaie de conserver sa dignité dans l'exercice d'un métier réprouvé. Le scénario, d'une grande simplicité, est la course d'obstacles que Marie doit franchir pour réunir la somme que l'école privée de son fils exige. Face à elle, toutes les portes se ferment les unes après les autres. Sans autre alternative, elle en est réduite à franchir la frontière et aller travailler dans un club allemand, avec des filles plus jeunes qu'elle et une mère maquerelle intraitable.
"Une femme du monde" repose sur les épaules de Laure Calamy. Elle est de chaque plan. Elle y est formidable. On a fait grand cas de son interprétation dans "Antoinette dans les Cévennes" qui lui a valu le César 2021 de la meilleure actrice mais qui m'avait inspiré quelques réserves, à rebours des critiques et des spectateurs unanimes. Ici, plus encore que dans les sentiers cévenols, son tonus et son bagout font mouche. On la voit tomber sept fois et se relever huit, jusqu'au plan final juste parfait.
Ce film, réalisé par Cécile Ducrocq, sorti en 2021 et mettant en vedette Laure Calamy (ce pourquoi le film m'a principalement attiré) n'est pas mal mais sans plus. Pourtant, l'actrice fait, ces dernières années, toujours partie d'excellents projets, intéressants, à la fois artistiquement et narrativement parlant. En effet qu'elle aille du drame à la comédie en passant par le thriller, l'actrice a prouvé (en très peu de temps) qu'elle pouvait tout faire et qu'elle savait choisir ses projets. Ici, le synopsis est intéressant, le film parle d'une prostituée qui se prostitue dans une maison close allemande pour pouvoir payer les études de son fils. Sujet sociétal parfait du drame français donc, le film traite ce dernier malheureusement avec un peu trop de platitude. Nous sommes en effet presque dans du téléfilm tellement tout est prévisible et comporte surtout un schéma déjà-vu de nombreuses fois même si la fin peut surprendre. Nous sommes en effet dans un film qui n'exploite pas à fond son sujet, ce qui est bien dommage ! Ainsi, sur une heure et demie, le film comporte pas mal de longueurs et de scènes dont on connait très bien l'issue. C'est l'énième portrait de la mère de famille qui se bat pour offrir un avenir correct à son enfant difficile, sorte d'"Erin Brockovich" française mais avec moins de pep's (même si j'avoue que la comparaison est bancale). Malgré tout, c'est un film qui arrive à séduire son spectateur car il est très bien porté par Laure Calamy. En effet, une nouvelle fois, l'actrice prouve qu'elle sait parfaitement s'adapter au personnage, au scénario en rendant réellement vivant ce dernier, en faisant passer toute une palette d'émotions aux spectateurs. Nous retiendrons également Nissim Renard avec un jeu très mature pour son âge. "Une femme du monde" est donc un film qui n'est pas intéressant mais qui fait peut-être partie des plus oubliables de la filmographie de l'actrice (enfin après avoir exploser dans des rôles principaux du moins).
Un sujet grave, commun à de nombreuses familles : la déscolarisation d’un enfant totalement handicapé par le système d’enseignements proposé. La mère ici est seule, et ses revenus de prostituée ne lui permettent pas de réunir la somme nécessaire pour payer les frais de scolarité d'un établissement professionnel. On la suit alors dans ses différentes démarches pour obtenir de l’argent ( banque, proches … ) toujours en butte aux tracas et à l’attitude de son fils dont la période adolescente trouble considérablement son caractère. Devant la force et la conviction de son jeu à fleur de peau Laure Calamy est plus que convaincante, au point de supplanter parfois la mise en scène pour ne laisser que les mots, le regard, l’intensité de son combat. Je découvre dans le rôle de son fiston Nissim Renard cette graine de cinéma joliment plantée au cœur d’un récit d’une grande humanité. L’’impression de revoir tout gamin Kacey Mottet-Klein, Rod Paradot devenus grands. Il en prend le chemin Pour en savoir plus: lheuredelasortie.com
Laure Calamy (Marie) porte le film sur ses épaules avec talent et énergie. Au-delà de cette femme prostituée qui part en quête pour payer une école hôtelière hors de prix (9000€) à son fils Adrien (Nissim Renard), c’est le thème principal qui m’a plu : le droit aux prostituées d’exercer librement leur métier. Un des rares films qui ne juge pas le plus vieux métier du monde et qui nous dit qu’il y a en effet des femmes qui veulent continuer à l’exercer, que c’est un métier respectable. De plus, les travailleuses du sexe paient l’impôt !... et se voient entravées par des mesures gouvernementales hypocrites. Sans aucun doute, ces travailleuses du sexe n’ont jamais rêvé de ce métier petites, mais en le faisant soit par la force des choses, ou par conviction suite à un concours de circonstance, elles se prennent à le défendre parce qu'estimé.
« Le féminisme pro-sexe envisage une redéfinition du « pacte de prostitution » : celui de la réappropriation politique et économique de la prostitution par les femmes… Interdire l'exercice de la prostitution dans un cadre légal adéquat, c'est interdire spécifiquement à la classe féminine de s'enrichir, de tirer profit de sa propre stigmatisation. Dès lors, puisqu'affirmer que la prostitution est une "violence faite aux femmes" serait un moyen de faire oublier que « c'est le mariage qui est une violence faite aux femmes, et d'une manière générale, les choses telles qu'elles les endurent », « la sexualité masculine en elle-même ne constitue pas une violence sur les femmes, si elles sont consentantes et bien rémunérées et que « c'est le contrôle exercé sur les femmes qui est violent, cette faculté de décider à leur place ce qui est digne ou ce qui ne l'est pas ». A méditer.
Le film en profite pour faire la différence entre travailleuses du sexe et prostituées ; ces dernières sont exploitées par des hommes organisés en bandes malfaisantes et coupables de violence faite à ces femmes. Il était bon de le rappeler.
J’ai apprécié l’issue du film qui n’est pas tombé dans une sorte de happy end célébrant « le tout est possible », au contraire, la fin opte pour le "réaliste". Oui, « Une femme du monde » est un film réaliste. D’où sa force.
Un drame empreint d'une grande justesse, tant dans le propos que dans l'interprétation émouvante de Laure Calamy en mère célibataire pleine de résilience, pour qui on se prend rapidement d'affection.
Nul. Les premières minutes ça va puis on se rend compte qu'on tourne en rond. Mise en scène hyper classique. Ca manque d'émotions, de profondeur et de gueule! Il manque ce truc pour que j'accroche et apprécie pleinement le film.
On peut aimer ou ne pas aimer L. Calamy par son style qui se démarque, je trouve, des autres actrices, mais force est de reconnaître qu'elle est une très bonne actrice comme elle le montre si bien dans ce film en interprétant ce rôle de prostituée plein de vie et qui ne s'en cache pas, tout le monde est au courant, son fils, ses parents, son banquier bien sur. Elle a la double casquette, prostituée et mère, et va se battre pour aider son fils. Un film original et fort.
Laure Clamy parfaite dans cette maman prostituée à l'ancienne qui se vend littéralement pour son fils. Un film bien documenté avec une plongée aussi effrayante que réaliste dans les maisons closes allemandes. Autre point positif ce de film c'est qu'il ne montre pas la prostitution que du côté du misérabilisme.
Quelle prestation époustouflante de Laure Calamy dans ce film! Elle y campe une prostituée indépendante et doit faire face seule à un fils en décrochage scolaire. Quand celui-ci est admis dans une prestigieuse école de cuisine, elle doit réunir 5000 euros et fait le choix de partir exercer en Allemagne. Hormis quelques scènes crues, Cécile Ducrocq trouve le ton juste pour raconter le quotidien de Marie, mère courage, et assumant sa profession. Le rapport mère/fils est très bien dépeint (avec la découverte d'un jeune acteur Nissim Renard). Laure Calamy donne beaucoup de sa personne dans un registre nouveau pour elle en faisant preuve d'une grande adaptabilité en travailleuse du sexe. Excellent.
Une prostituée indépendante et aux revenus en berne depuis la pénalisation des clients doit faire le choix de travailler dans un club allemand pour assurer les frais de scolarité de son fils. Ce film réalisée par une femme porte un regard bienveillant sur celles qui font le plus vieux métier du monde, par obligation ou par choix, même si quelques fois il n'y avait pas vraiment d'autres alternatives. La relation mère-fils est aussi intéressante mais le film ne reste pas vraiment en mémoire.
Un très bon film touchant, ce film montre comment une femme est prête à tout pour son enfant, travailler jour et nuit dans le plus vieux métier du monde. Ce film est dure mais vrai. La vie de plus en plus difficile nous le montre. Cécile Ducrocq est une très bonne réalisatrice j'ai vraiment aimé ça touche
Joli film. Sujet bien traité sans misérabilisme mais avec conscience de la précarité d'une vie de prostituée qui veut comme tout un chacun être actrice de sa propre vie et assume ce métier sans déshonneur. Deux atouts majeurs : l'absence de moralisme à deux balles et une Laure Calamy qui sort du registre de couchette dans lequel elle tendait à s'enfermer avec 10% et Antoinette (par ailleurs très bons)
Le genre de film que je voudrai aimer à tout prix . Parceque le sujet est digne d'intérêt et qu'il est traité ici avec pudeur et sans voyeurisme inutile. Parceque Laure Calamy donne au personnage de Marie toute sa sensibilité et son honnêteté. le film est construit très classiquement. Au début, on découvre l'histoire d'une mère seule qui se bat pour son fils adolescent à la dérive. Puis on les accompagne un bout de chemin le temps que la relation se renoue , le temps de croiser quelques personnages attachants. Par moment le pathos dépasse la sincérité. Les deux coexistent dans ce récit qui se veut assez réaliste et c'est certainement difficile de tenir l'équilibre... A trop vouloir appuyer sur l'ambivalence de Marie: et forte et fragile, on se lasse. Cette dualité pouvait être perceptible avec plus de finesse. Alors j'ai aimé ce film malgré ses failles, j'aurai voulu l'aimer beaucoup plus.
Un film porté par la fougue et le naturel de Laure Calamy mais au scénario un peu trop prévisible. Une description sans fard de la prostitution et de bons acteurs notamment le jeune qui joue le fils.